Premiers pas berlinois
Vendredi 14 Avril 2017
Réveil aux aurores en ce vendredi Saint. Il s'agit de rejoindre l'aéroport de Roissy pour y prendre un avion à destination de la capitale allemande, Berlin. Voici une idée qui trottait depuis longtemps dans un coin de ma tête. Désormais, elle ne devrait plus tarder à se réaliser.
Etonnamment, l'attente au contrôle de sécurité est bien courte en cette période de vacances. En revanche, la salle d'embarquement du terminal 2F commence à craquer entre les coins en cours de rénovation, les avions en retard. Vivement l'altitude. Il ne faut que 1h40 pour rejoindre l'aéroport de Berlin-Tegel, historiquement la base aérienne française pendant la guerre froide. Comme je m'y attendais, les installations commencent à dater. Nous terminons notre parcours en bus jusqu'au terminal central, le A. Gare aux indications assez limitées, on a vite fait de tourner en rond sans apercevoir la sortie. Je déniche néanmoins le bureau de l'office de tourisme où je récupère livret de réductions et carte de la ville qui vont avec la carte de tourisme que j'ai acheté en ligne. En plus de couvrir tous les transports sur les zones choisies, elle propose un certain nombre de réductions. Assurément une initiative qui simplifie la vie des visiteurs.
Une fois la sortie repérée, ça roule. Le bus 128 qui rejoint la ligne de métro la plus proche est garé à quelques mètres à peine. Il ne faut que quelques minutes ensuite pour rejoindre la station Kurt-Schumacher-Platz. Le quartier semble un peu glauque quoi que relativement désert. Avec le vent frais je ne tarde pas à m'enfoncer sous terre sur le quai central. Quelques minutes d'analyse sont nécessaires pour comprendre comme le métro fonctionne ici et comment choisir le bon quai.
Il me faut une petite vingtaine de minutes pour rejoindre ainsi la station Friedrichstrasse, dans la gare du même nom, en plein centre de la capitale. Plus que quelques centaines de mètres à pied pour rejoindre le quartier de mon hôtel de l'autre côté de la Spree. En attendant que l'heure d'arrivée à l'hôtel soit passée, j'ai largement le temps de trouver un restaurant sur le quai et d'y prendre mon temps. Malgré tous mes efforts pour faire durer, les aiguilles n'ont pas assez tourné. Tant pis, je tente une incursion à l'hôtel Leonardo. Coup de chance, ma chambre est déjà prête. Un petit peu étroite pour un 4 étoiles, mais confortable et propre. jamais je n'avais vu autant de prises murales dans un hôtel. Pas de souci pour charger les appareils ... Une fois débarrassé des bagages et équipé, je peux alors partir pour une première découverte de Berlin.
La remarque de mon guide se vérifie très rapidement après seulement quelques pas dehors.La tour TV d'Alexander Platz est vraiment visible partout. Je n'ai encore aucun repère mais elle est tellement identifiable qu'on la reconnait de suite, aussi haut perchée au-dessus de la cité. A tout seigneur tout honneur, direction le monument incontournable de la ville. Rien de plus simple, la Friedichstrasse rejoint en quelques blocs l'avenue Unter Den Linden, souvent rebaptisés les Champs Elysées berlinois. Surprise, une immense chantier en occupe les deux tiers de la longueur sur la partie piétonne au centre de l'avenue. C'est une bonne cause : le développement d'une ligne de métro indispensable.
Virage à droite pour remonter l'avenue. Petit à petit la foule se densifie, à mesure que le chantier s'estompe. Un premier grand drapeau flotte sur un non moins immense bâtiment, tout simplement l'ambassade de Russie. L'avenue se termine par une place que ferme la fameuse porte de Brandeburg. Il faut jouer des coudes pour arriver à la photographier au mieux. Je découvre aussi la présence sur la place d'un côté de l'ambassade de France, de l'autre de celle des Etats-Unis. Autant dire que le quartier est plutôt sécurisé.
Une fois franchie la porte, on profite de la longue avenue qui mène jusqu'à la colonne de la victoire. Mais pour aujourd'hui, je me contente d'obliquer vers le quartier parlementaire voisin. Un large chemin traverse l'extrémité orientale de l'immense parc qu'est le Tiergarten. Sur la droite apparait un des nombreux mémoriaux de la ville. Celui-ci est vraiment marquant : derrière les parois opaques, on découvre un grand bassin rond cernés de nombreuses dalles de pierre aux formes diverses et variées, posées çà et là dans la pelouse. En y prêtant attention, le visiteur peut lire sur certaines d'entre elles tous les noms des sinistres camps de la mort imaginés par le pouvoir nazi. Blotti sous le Reichstag, et malgré la proximité de la circulation, ce havre de paix invite au recueillement.
Quelques centaines de mètres plus loin, le promeneur débouche au coin de l'immense esplanade du parlement. Le bâtiment historique du Reichstag en impose. En prenant du recul, on devine que les murs extérieurs semblent n'être qu'une coque autour d'une structure métallique plus moderne. A ce titre, la coupole de verre et d'acier contraste avec les teintes de la pierre. En face de nouveau s'étire la partie moderne du parlement. Celui-ci se prolonge par la chancellerie. Etonnant la taille que ce bâtiment occupe, coincé entre l'esplanade et la Spree.
Pour le trajet de retour, j'opte pour le parc. C'est ainsi que je passe à proximité d'un immense mémorial. Celui en hommage aux troupes soviétiques : martial et imposant évidemment. Je retrouve ensuite la porte de Brandeburg et Unter Den Linden. Vu l'heure, il reste encore du temps pour une nouvelle découverte. un coup d'oeil au plan m'indique un morceau de mur encore visible le long de la Bernauer strasse en bordure nord du quartier Mitte. Quelques stations de S-Bahn et me voici rendu à Nordbahnhof. Là il faut un peu de chance pour trouver la bonne sortie. Soudain on débouche sur une large esplanade, d'abord délimitée par une série de pieux en métal rouillé qui laissent place aux pans du mur de Berlin qui ont été conservé dans ce quartier. Dans les rues, un pavement spécial permet de suivre la trace de ce fameux mur. Cette large pelouse est le premier élément d'un ensemble mémoriel. On y retrouver des restes souterrains des installations est-allemandes, des pans de murs stockés là avec leurs tags d'origine, un mur en mémoire de tous ceux morts en voulant franchir le mur. L'âge et la photo des plus jeunes, à peine 5 ans, fait froid dans le dos.
En franchissant le mur puis la rue, on atteint le bâtiment du mémorial. Sur trois niveaux d'exposition, il rappelle l'histoire de ce mur depuis 1961 jusqu'à sa chute en 1989. Il ne faut pas hésiter à monter jusqu'à la terrasse, d'une part pour le point de vue globale sur Berlin, mais surtout sur toute la rue laissée en partie comme elle était à l'époque. Je découvre avec surprise qu'une zone close a été conservée au pied même du mémorial pour montrer à quoi ressembler les abords du mur à l'est avec le terrain à nu et les miradors.