Changeons d'époque

Publié le par Jérôme Voyageur

FleckensteinA la sortie de Lembach, je tourne à droite, plein nord, direction la frontière allemande. Je l'approche suffisamment près pour que mon téléphone se croit de l'autre côté de la frontière et que mon opérateur m'envoie le traditionnel message automatique d'information pour appeler la France.

Non loin de la frontière, le chemin bifurque et commence à monter et à sinuer sous les arbres. Impossible néanmoins de circuler jusqu'au château lui-même. Obligation de laisser son véhicule sur les parkings aménagés en sous-bois. La visite commence donc par une bonne petite marche d'approche d'une petite dizaine de minutes. Dès la sortie du parking, le choix se présente de monter par la route ou d'emprunter un sentier en sous-bois aménagé pour expliquer le fonctionnement des charbonnières. En quatre étapes, le randonneur découvre la construction de celles-ci avant de constater le résultat final pour la récolte du charbon.

Enfin, au bout du sentier, dans une trouée végétale, on aperçoit enfin un pan de mur en ruines sur un piton rocheux. Plutôt qu'un château, on dirait plus un nid d'aigle.La première clairière est entièrement tournée vers le tourisme : boutique, coin restauration et animations pour les enfants occupent les trois bâtiments. Il faut encore marcher un moment, repasser en sous-bois avant d'atteindre enfin la clôture qui ceint ce qui reste du château. Si le mur d'enceinte semble encore tenir la route, on peut être un peu surpris une fois la porte franchie. On se retrouve au pied d'un éperon rocheux tout en longueur, flanqué en son milieu d'une construction abritant un escalier collé à la paroi. Ici et là on découvre des trous dans la paroi, façon troglodytes. Au sommet de cet éperon rocheux très effilé, on distingue quelques pans de murs bien dégradés. Accolées au mur d'enceinte, on devine l'empreinte d'anciennes constructions. Dans un lointain passé, une forge était installée là. Dans le prolongement de l'éperon, j'aperçois un piton, lui aussi aménagé.

l'éperon de Fleckenstein

C'est vers là que je me dirige pour commencer ma visite. L'étroitesse de l'escalier oblige à tendre l'oreille avant de s'engager histoire d'être sûr de ne croiser personne. Au sommet, il subsiste une terrasse qui offre une vue panoramique sur les environs, de la forêt à perte de vue sur tous les flancs des montagnes environnantes. De l'autre côté, on se retrouve en contrebas de l'éperon principal. Cela me donne l'impression d'être sous la proue d'un navire qui avancerait vers moi. Retour au pied de la falaise pour trouver un chemin pour monter, autre que l'escalier "moderne" qui sera parfait pour la redescente. En pénétrant dans l'éperon, on découvre divers escaliers qui mènent progressivement jusqu'au sommet. En chemin on découvre l'existence de pièces qui tiennent plus de la grotte aménagée que d'une vraie construction. L'arrivée au sommet révèle asse peu de constructions. Il ne subsiste que des terrasses et un seul pan de mur percé d'une fenêtre.

Ce château construit dès le douzième siècle a bien souffert du temps. La destruction par les soldats du baron de Montclar sous le règne de Louis XIV ont bien contribué à cet état de fait. Depuis cet éperon, on comprend mieux le choix des lieux : panorama à 360° degrés sur les vallées environnantes et en vue directe des autres châteaux dont on devine encore les restes ici et là au sommet des falaises. Au plus large, le sommet fait à peine dix mètres et les terrasses se succèdent sur quatre vingt dix mètres. A part profiter de la vue et du grand air, il n'y a pas grand chose à faire. Grâce à l'escalier moderne dissimulé dans la tour qui flanque la falaise, je retrouve la terre ferme trente mètres plus bas. Malgré ses destructions massives, Fleckenstein est le deuxième château le plus visité en Alsace après l'incontournable Haut-Koenigsbourg. On notera la présence dans une des grottes du rez de chaussée de maquettes qui permettent de visualiser à quoi pouvait bien ressembler les lieux.

Il ne reste qu'à rejoindre l'espace d'accueil, profiter éventuellement des plats typiques proposés à la cafétéria, puis rejoindre les aires de stationnement. Direction Bitche.

château de Fleckensteinchâteau de Fleckensteinchâteau de Fleckenstein
château de Fleckensteinchâteau de Fleckensteinchâteau de Fleckenstein
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château de Fleckenstein

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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