Maginot est aussi aquatique
Lundi 22 Mai 2017, Hambach
C'est en cherchant mon hôtel hier soir que j'ai aperçu quelques fléchages portant l'indication "Ligne Maginot aquatique". Etonné et curieux, j'ai vérifié sur Internet de quoi il en retournait. Résultat, j'ai changé mon parcours du début de matinée pour essayer d'en découvrir plus. De Sarralbe au saillant de Barst se trouve la principale section de la ligne Maginot aquatique. Ici le relief ne se prêtait pas une fortification à base d'ouvrages bétonnés massifs comme partout ailleurs. Les ingénieurs ont eu alors l'idée de combler ce manque dans la ligne de défense avec de l'eau. Le principe était assez simple. Il fallait pouvoir stocker de gros volumes d'eau et de pouvoir les relâcher le plus vite possible pour inonder le champ de bataille créant ainsi une barrière "naturelle".
Direction la petite bourgade de Sarralbe, installée entre Sarre et Albe, deux ruisseaux qui lui donnent un certain aspect bucolique. L'église et sa ceinture arborée se reflète joliment sur la surface de la rivière. A quelques mètres à peine de la façade de celle qui est aussi surnommée la "cathédrale de la Sarre" se dresse la tour de l'Albe, sorte de dolder alsacien ou de beffroi nordiste. Etonnant de les avoir construits aussi près l'un de l'autre. Il en devient même difficile de les avoir dans le même cliché. A quelques mètres derrière la tour, je déniche enfin la maison des têtes qui est sensé abrité le musée de la ligne Maginot aquatique. Manque de chance celui-ci n'ouvre ses portes que pendant la période estivale, ce qui est bien dommage pour le tourisme dans les périodes hors pleine saison. Sur le chemin du retour je fais un crochet vers le moulin, certes de conception moderne, mais offrant d'agréables plans d'eau que les canards ne dédaignent pas. Faute d'information détaillée, je décide de suivre la route de cette ligne Maginot au jugé, espérant trouver d'autres panneaux plus loin.
Cette départementale 656 remonte vers le nord-ouest traversant successivement Holving, Richeling et Puttelange aux Lacs. A en croire la carte, la région est semée de lacs mais point d'indication concernant Maginot. Il faut attendre les abords de Hoste pour enfin en trouver trace. Un petit blockhaus bien endommagé surplombe l'étang de Hoste-Bas. Une fois pied à terre, j'aperçois d'autre restes de fortifications sous les arbustes. En descendant sur la digue qui ferme le plan d'eau, on découvre une multitude de cabanes en bois posées sur l'eau, chacune au bout de leurs pontons respectifs. Tout ceci donne un tableau très réussi. L'abri au milieu de la digue renferme les vannes qui devaient servir à inonder la plaine. Mais là encore, la visite n'est possible que très rarement.
Arrivé à Barst, la visite s'annonce intéressante, sauf que les indications finissent rapidement par déboucher sur rien du tout. Impossible de dénicher le wagon anti-char, pièce rare voir quai unique. Je me replis sur le saillant. Etrangement, l'endroit semble abandonné. Une affichette semble indiquer un arrêté de fermeture. C'est râpé pour la visite. Je m'approche un peu de la casemate MC21 qui faisait l'objet de visites, j'observe de loin la casemate fiché un peu plus loin dans le champ et je traverse la route jusqu'à ce qui ressemble à une ancienne tranchée. De la "tranchée des Coquelicots" présentée sur le web, il reste des vestiges qui semblent à l'abandon et interdits d'accès. Bizarre, bizarre tout ça. Inutile de rester plus longtemps, je ne pourrais pas en voir plus.
Je continue ma route, retrouvant entre Marienthal et Macheren une nouvelle série de fortifications. Du petit parking aménagé au bord de la route, un chemin s'enfonce sous les 
arbres reliant divers blockhaus semblant surveiller le second village, en contrebas. On distingue au sol un renfoncement qui marque une ancienne tranchée qui permettait de passer d'un ouvrage à l'autre en toute sécurité.
Sarralbe
étang de Hoste-Bas