Moselle, terre de conflits, épisode 70
Dimanche 21 Mai 2017
Après avoir flirté avec la frontière allemande, je reprends ma progression vers le nord-ouest, pour enfin rejoindre la Lorraine, en commençant par sa partie mosellane. Direction Bitche et sa renommée citadelle qui brilla lors de la guerre de 1870.
Impossible de manquer la construction plantée en surplombe de la ville. Les indications routières permettent de rejoindre sans difficulté le parking implanté en contrebas, un vulgaire terrain caillouteux avec très peu d'ombre.
En cette chaude journée de Mai, la montée sur la voie pavée qui rejoint la prote d'accès à la citadelle a tout d'un supplice, surtout qu'il n'y a pas le moindre pouce d'ombre. Il est toujours possible de se reposer quelques secondes sous cette première arche bâtie, mais il reste encore la moitié du chemin. En revanche, on commence à voir apparaitre les fortifications de la citadelle. Le style caractéristique de Vauban commence à se révéler. L'approche du pont-levis est synonyme d'entrée dans la citadelle. Avec le ticket, on vous remet d'office un casque qui fait office d'audio-guide. Une dernière rampe pavée conduit à la vraie porte de la citadelle au fronton de laquelle Louis XV a laissé son message à propose de la reconstruction de la forteresse. Ici commence la visite commentée.
On s'enfonce dans un tunnel incurvé qui assurait ainsi une première ligne de défense. Avec la chaleur, c'est un moment agréable de la visite. Au débouché, le pavillon des Officiers assurait sa surveillance en abritant la garde. A l'intérieur est présentée la première partie d'un film qui va se poursuivre pendant toute la première partie de la visite. Celui-ci retrace la vie d'un soldat pendant la guerre de 1870 avant, pendant et après le siège de Bitche par les Bavarois. La visite se poursuit dans les souterrains pendant presque une heure. Dans chaque salle, un nouvel épisode est diffusé faisant découvrir à la fois l'utilité de la pièce et un nouvel évènement du siège. Cette progression à la fraiche permet de découvrir les entrailles de la citadelle, tour à tour les casernements souterrains, les cantines, la boulangerie, l'étable et les divers stockages. Le film rappelle que malgré la signature de l'armistice en 1871, la citadelle de Bitche continua à se battre gagnant finalement le droit de se retirer sans l'infamie de défiler devant les troupes prussiennes.
Toutes les bonnes choses ont une fin : la section souterraine se termine et il faut rejoindre l'esplanade au sommet dans la partie ouest. La plupart des bâtiments ont disparus. Des casernements, il ne subsiste que l'empreinte au sol. En revanche la poudrière est toujours là, parfaitement reconnaissable à sa structure basse et ultra-renforcée. A l'arrière de celle-ci on aperçoit une passerelle à l'accès interdit qui rejoint un bastion de protection en avant de la structure principale. Une construction similaire est bâtie devant la pointe opposée de la citadelle. On parle de Petite Tête à l'ouest et de Grosse Tête à l'est. A peu près au centre de l'esplanade subsistent les deux autres constructions, à savoir la chapelle qui abrite le plan-relief de la citadelle et surplombe une réserve d'eau dans son sous-sol, et la boulangerie transformée en petit musée. Après ces deux bâtiments c'est l'ancien arsenal qui barre entièrement la largeur de la citadelle. Ici se termine la visite guidée. Néanmoins, on peut continuer à se promener jusqu'au bastion avant de rejoindre la rampe d'accès et retourner au pont-levis.
Direction Sarreguemines pour passer la nuit. Enfin, tel était le plan.Ce n'était pas faute d'avoir repéré deux hôtels. Fermé l'un comme l'autre, sans la moindre possibilité d'accès automatique. Direction le centre-ville où je déniche un troisième établissement : même résultat. Grand moment de solitude. L'heure a tourné et je n'ai plus d'idée pour passer la nuit. Vive la 3G : grâce au téléphone, je déniche un établissement au sud de la ville. Je croise les doigts pour cette dernière chance. Quel soulagement quand le portier me confirme qu'il a de la place. Il tombe des nues quand je lui raconte mes mésaventures, se demandant pourquoi il s'embête à travailler le dimanche. Autant dire qu'il est inutile de perdre du temps à Sarreguemines un dimanche soir, rien à voir et impossible d'y dormir.....