Nouvelles découvertes romaines

Publié le par Jérôme Voyageur

Jeudi 4 Mai 2017, Rome

Toujours une quête de nouveauté pour cette seconde matinée. Je n'ai qu'à traverser le Tibre voisin pour rejoindre le quartier voisin de l'Aventin qui accueille une des collines mythiques de la cité antique de Rome. J'ai décidé d'utiliser le tramway pour m'économiser. Pourquoi s'embêter alors qu'il y a une station à deux pas de l'hôtel. J'en descends aux portes de la ville. Enfin, je devrais plutôt dire la porte San Paolo sur la place Ostiense. Ce lieu est riche de curiosités.

porte San PaoloMais commençons par la porte qui héberge un petit musée consacrée à la voir romaine qui partait de là. Deux tours de briques, crénelées, reliées par un large mur la compose. A l'intérieur on peut admirer divers morceaux de fresques, des plaques gravées en latin ou encore des vestiges de statue. Ce serait dommage de ne pas en profiter, surtout que l'accès est gratuit et que, depuis la terrasse formée par le mur, on domine la place et ses alentours.

 

De là haut, on ne peut pas manquer la construction peu ordinaire qui se dresse à quelques mètres. Il s'agit d'une pyramide blanchâtre qui culmine à un peu plus de trente six mètres de haut. C'est le monument funéraire de Caius Cestius ancien prêteur et tribun du peuple.pyramide de Caius Cestus Le bout de mur qui y est accolé rappelle que cet étrange construction fut intégrée à la muraille d'Aurélien. Malheureusement, comme de nombreux édifices d'importance secondaire, on ne peut rentrer dans l'enceinte que quelques jours par mois. Derrière cette tombe géante se trouve un cimetière plus classique.

Je rebrousse chemin pour monter sur la colline de l'Aventin. Au croisement des rues Marmorata et Gelsomini, une petite voie s'élève lentement à l'ombre des pins. C'est par là que je commence mon "ascension". Je suis de suite étonné par le calme du quartier. Ceci explique l'usage quasi exclusivement résidentiel sur cette butte arborée et paisible. Ce qu'on pourrait appeler le sommet révèle un usage beaucoup plus religieux. C'est d'abord l'université pontificale Saint Anselme qui impose ses structures en briques rouges. Sur la place des Chevaliers de l'Ordre de Malte, on ne peut pas échapper aux blasons et obélisques de pierre qui ornent une bonne partie des murs qui la cernent. Intrigué par un petit attroupement devant une porte, je suis le mouvement jusqu'à coller mon oeil au trou de la serrure comme les autres. Et là, surprise, une magnifique perspective s'ouvre sur le dôme du Vatican. Il s'agit en fait des jardins du prieuré romain de l'Ordre de Malte.

Quelques mètres plus loin, il faut franchir un premier porche pour découvrir la cour de la basilique Saints Boniface et Alexis. Elle utilise le style classique des églises de Rome avec son fronton surmontant un vestibule à arcades le tout sur fond de campanile de briques. Si son origine remonterait au cinquième siècle, l'édifice actuel affiche désormais un style baroque, exception fait des inspirations romanes du clocher. Le parc voisin invite soit au repos à l'ombre, soit à la contemplation grâce à sa terrasse qui domine la ville.

Sainte Sabine de Rome

Encore quelques pas sont nécessaires pour rejoindre un autre édifice d'importance: l'église Sainte Sabine de Rome. Elle apparait d'emblée au centre d'un grand complexe. Seule la nef peut être visitée mais elle est flanquée de deux cloîtres. Construite elle aussi au cinquième siècle, elle témoigne aujourd'hui de l'architecture dite à plan basilical rectangulaire : une grande nef centrale tout en longueur, flanquée de deux semblants de coursives sous arcades à colonnes de marbre. L'intérieur est très épuré et ferait presque vide en l'absence de mobilier. On admirera tout particulièrement le pavement parfois interrompu par de très anciennes pierres tombales. Si la porte pourtant d'origine ne présente qu'un intérêt modéré à l'intérieur, il ne faut surtout pas manquer le coup d'oeil depuis l'extérieur, un ensemble de panneaux magnifiquement sculptés et représentant des scènes de la Bible. La fontaine sur la place rappelle un peu la Bouche de la Vérité. Elle précède un grand parc arboré qui permet de prendre conscience de l'ampleur du complexe conventuel tout en offrant ici encore une terrasse avec vue.

Il est temps de redescendre de la colline par le côté opposé. Chemin faisant, je longe la roseraie municipale juste avant d'atteindre la trouée que constitue l'ancien Cirque Maxime. S'il n'y avait pas ces quelques vestiges à une extrémité, on penserait plu à un terrain vague en pleine ville. Déjà se dresse la colline suivante : le Palatin et ses nombreux vestiges de l'occupation romaine. Après le calme de l'Aventin, je me fais violence pour avancer dans le bruit des véhicules et la foule qui commence à se densifier à mesure que le Colisée se rapproche. L'avenue des forums impériaux est méconnaissable à cause de gigantesques travaux du métro. Espérons que les bâtiments de l'aire antique les plus proches résisteront aux vibrations.

 

Dans l'après-midi, je poursuis mon désir de nouveauté. Mais cette fois, je dois m'éloigner significativement du centre. Grâce à la branche sud de la ligne B du métro, le trajet jusqu'au quartier d'EUR, au sud-ouest, ne prend que quelques minutes. EUR, comme Esposizione Universale di Roma, se voulait être une vitrine architecturale pour marquer les vingt ans de pouvoir fasciste de Mussolini et servir pour l'exposition universelle envisagée en 1942. Les travaux commencèrent dans les années 30. Aujourd'hui, on se trouve au coeur d'un quartier ministériel et d'affaires. Néanmoins, les bâtiments d'époque sont immanquables avec leur style néoclassique et leur couleur blanche. En l'absence du moindre plan, que ce soit sur mon guide ou dans la rue, je vais d'ailleurs en apercevoir un certain nombre avant de repérer ma cible, ce fameux bâtiment qu'on voit depuis le train quand on fait la liaison entre l'aéroport de Fiumicino et le centre-ville. Avant cela, je localise facilement, le lac et ses jeux d'eau ouvrant une perspective vers la soucoupe que constitue le palais des sports.

En revanche, ce n'est en croisant la rue Christophe Colomb que je finis par enfin avoir une idée plus claire du quartier. La remonter permet de rejoindre une grande place en forme de croix dont le centre est occupé par l'obélisque de Marconi. Place mais aussi carrefour routier important. Tout autour les façades présentent des colonnades. On trouve là le musée préhistorique et ethnographique, le musée des arts populaires. La place suivante, dite des Nations Unies présente une forme circulaire, les deux bâtiments l'encadrant épousant cette même forme, les trois niveaux de colonnes rappelant la forme d'un amphithéâtre. C'est donc entre ces deux places que j'aperçois enfin le but principal de ma venue.

Palais de la Civilisation Italienne

Le voici enfin ce colossal cube blanc s'élevant sur six niveaux, chacun constitué de neuf arches, chaque façade étant identique, si bien qu'en théorie, on pourrait voir à travers le bâtiment où qu'on soit. Evidemment, le coeur de l'édifice, soit la largeur de sept arches est équipé d'une structure de verre et de métal qui le rend habitable. Au rez de chaussée, l'immense majorité des arches servent de niche à une sculpture, encore plus blanche que le tuf de calcaire qui recouvre la façade. Cet édifice est vraiment impressionnant, frisant la perfection architecturale. Ce palais de la civilisation italienne (ou du travail selon les appellations) mérite vraiment le détour. Depuis deux ans, il abrite le siège de la marque de luxe Fendi, ce qui en rend impossible la visite intérieure.

Il est bien temps de retourner en centre-ville pour un repos bien mérité.

Ordre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et Alexis
Ordre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et Alexis
Ordre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et AlexisOrdre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et Alexis

Ordre des chevaliers de Malte, église Saints Boniface et Alexis

basilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Rome
basilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Rome
basilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Romebasilique Sainte Sabine de Rome

basilique Sainte Sabine de Rome

Cirque Maxime, Palatin et ColiséeCirque Maxime, Palatin et ColiséeCirque Maxime, Palatin et Colisée
Cirque Maxime, Palatin et ColiséeCirque Maxime, Palatin et ColiséeCirque Maxime, Palatin et Colisée

Cirque Maxime, Palatin et Colisée

quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)
quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)
quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)

quartier EUR et son palais de la civilisation italienne (ou du travail)

Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article