Dernières flâneries lorraines
Nancy, Vendredi 26 Mai 2017
Dernier jour de vacances en Lorraine. Néanmoins, avant de rentrer, je voulais encore voir quelques lieux, à commencer par Lunéville. C'est un évènement tragique qui m'a fait connaitre cette cité à savoir l'immense incendie qui ravagea le château il y a quelques années. Depuis j'avais gardé cette information dans un coin de ma mémoire. Je quitte donc définitivement Nancy en me dirigeant vers le sud-est.
Cette possession des ducs de Lorraine fait le trait d'union avec Nancy. Ce "petit Versailles lorrain" fut réaménagé par le roi Stanislas au 18ème. Transformé en caserne lors de la restitution à la couronne de France, il est un des rares à avoir traversé les âges. Aujourd'hui, malgré l'incendie, il apparait encore en toute majesté comme au temps des lumières lorraines.
Assez facile à trouver en plein centre-ville, on peut même y stationner facilement et gratuitement grâce un grand parking implanté en contrebas. Un petit muret de briques surmonté d'une grille ferme la grande cour dite des communs. Elle doit son nom aux deux longs bâtiments effilés qui la bordent et qui servaient donc de communs à la demeure ducale. Mais le plus surprenant est de découvrir une esplanade non pas plate mais avec une franche pente montante vers la seconde cour. Au centre trône une traditionnelle statue équestre sauf qu'elle n'a rien de royal ni de divin puisqu'elle figure le général messin Antoine Charles Louis de Lasalle, officier de la grande armée de Napoléon. Après avoir "grimpé la côte", je fais un écart en franchissant le portail à l'est qui permet d'observer les extérieurs du château.
Un nouveau petit muret sépare les deux cours. La cour d'honneur, presque carrée prend place au coeur du château principal en forme de U. Le corps central et ses deux ailes plus basses ne laissent pas de doute sur la différence d'usage avec les communs. Malgré un style très classique et sobre, on reconnait aisément les appartements ducaux. Le vestibule implanté au rez de chaussée sert tout autant d'entrée au château avec ses deux escaliers monumentaux et d'accès aux jardins, dessinés dans l'axe du bâtiment.
Ayant des doutes sur la richesse des intérieurs suite à la restauration, je préfère continuer mon chemin vers la terrasse. Etonnament, celle-ci est très sommaire sans le moindre pavement. Tout juste une série de pots de fleurs pour marquer la limite avant la volée de marches qui mène jusqu'aux jardins à proprement parler. Petite déception, je m'imaginais des jardins à la française, façon Versailles, Chantilly ou Vaux le Vicomte. Seule la perspective verte vaut le coup d'oeil. Sinon les jardins se limitent à de grandes pelouses parsemées de buis taillés en cône et quelques parterres fleuris, le tout délimité par des allées d'arbres taillés au cordeau. Deux bassins avec de petits jets d'eau complètent le tableau.
Cette visite me laisse un goût de déception. Peut être avais je trop imaginé de chose. Sans oublier que mon objectif grand angle a fini de me lâcher ce matin-là. Disons que faire un détour exprès ne vaut pas vraiment la peine, mais si on doit passer par Lunéville, pourquoi pas.
Direction le sud de Lunéville pour un dernier détour avant de reprendre la direction de Paris. A un peu moins de dix kilomètres, le village de Gerbéviller abrite deux nécropoles de la première guerre mondiale. Cimetières allemand et français se font face, de part et d'autre du chemin. L'un comme l'autre sont relativement petits mais il s'en dégage un sentiment de sérénité et d'apaisement. Il est toujours symboliques de voir dans ces lieux des pierres tombales différentes : plaques musulmanes marquées du croissant pour les tirailleurs côté français, plaques juives marquées de la croix de David côté allemand ....
Cette fois, il est vraiment temps de reprendre la route du retour. Mais il reste quelques visites à faire en chemin.