Journée en "large" pays thionvillois

Publié le par Jérôme Voyageur

Mardi 23 Mai 2017, Thionville

 

"château" de Thionville

Je décide de consacrer ce début de matinée à la découverte du centre de la sous-préfecture du département de la Moselle. D'ailleurs la rivière qui lui a donné son nom coule en plein centre. Une fois le long pont franchi commence le premier défi à savoir dénicher une place de stationnement gratuit. Impossible à relever sans s'éloigner du centre ancien. Il faudra faire preuve d'un sens certain de l'observation pour se déplacer et prendre les bons repères.

Il se révèle moins évident que je ne le pensais de localiser le vieux centre : il reste assez peu de témoins anciens. Je tombe par hasard sur le beffroi qui occupe toute largeur du champ de vision au bout de la ruelle où je chemine. Celui-ci est lé témoin d'une première construction datant du 14èeme siècle. JE continue à déambuler un peu au hasard jusqu'à tomber sur la "Cour du château". Au premier abord, je ne vois qu'une place. Il faut être attentif pour deviner dans cette tour carrée et percée à sa base, une ancienne porte fortifiée. Cette tour polygonale, presque ronde d'ailleurs, qui semble bien seule désormais, probablement un ancien donjon, aujourd'hui baptisée tour aux puces est un autre témoin. Il faut néanmoins beaucoup d'imagination pour visualiser ce qui était le château des comtes de Luxembourg.

En rejoignant les quais voisins je débouche sur ce qui ressemble à un bastion Vauban. Etonnament, il est presque entièrement recouvert de végétation anarchique. Impossible d'y accéder pour bénéficier d'un point de vue sur la Moselle qui baigne ses fondations. Côté ville, la place est bordée de jolies façades aux toits haut perchés. J'ai beau essayer de flâner encore un peu, il ne reste plus guère à voir. Autant dire que la visite du centre n'est pas forcément indispensable.

centre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionville
centre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionville
centre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionvillecentre ancien de Thionville

centre ancien de Thionville

Je décide donc de m'éloigner de la cité direction la frontière. Un nom connu a attiré mon attention sur la carte : Malbrouck. Et avec lui quelques paroles de la chansonnette me sont revenu en tête. La route longe le cours de la Moselle. Pendant longtemps, on voit apparaitre de l'autre côté des flots le sommet des tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom. Puis le paysage se fait plus naturel, plus agricole. A l'approche du village de Sierck on ne peut manquer le château des Ducs de Lorraine qui trône sur la crête protégeant ainsi la cité en contrebas.

Il faut continuer encore avant d'apercevoir sur la gauche au hasard d'un virage trois tours qui dépassent de la végétation sur un éperon rocheux. Manderen n'est plus très loin. Il faut rentrer dans le village pour dénicher le chemin qui monte jusqu'au château de Malbrouck. Celui-ci parait en parfait état. Et pour cause, le conseil général, propriétaire, l'a complètement rénové pour qu'il retrouve un aspect extérieur d'origine. A l'intérieur, je vais découvrir qu'on a pas cherché à faire de l'authentique mais du pratique. Rapidement je découvre que les salles du château abritent une exposition permanent consacrée à la BD. C'est peu commun dans ce genre d'édifice. Grâce au soleil, les imposants murs offrent une belle couleur dorée aux visiteurs. Le circuit aménagé permet de découvrir les quatre tours, de marcher sur deux des chemins de ronde et même sortir à l'air libre au sommet de la grande tour. De là on distingue facilement l'Allemagne voisine.

château de Malbrouckchâteau de Malbrouckchâteau de Malbrouck
château de Malbrouckchâteau de Malbrouckchâteau de Malbrouck
château de Malbrouckchâteau de Malbrouckchâteau de Malbrouck

château de Malbrouck

Retour dans la vallée jusqu'à Sierck avant de changer de rive. De l'autre côté de la Moselle, je fais un détour jusqu'au village de Rodemack annoncé comme cité médiévale; Pourtant la traversée en voiture ne m'incite pas plus que cela à mettre pied à terre pour en voir plus. Je poursuis donc en me rapprochant de Thionville. Cette fois la centrale nucléaire se retrouve à gauche. Je poursuis ainsi plein ouest jusqu'au village d'Aumetz. Celui-ci accueille un écomusée de la mine de fer lorrain. La fin du trajet se fait un peu au hasard alors que les indications ont disparus. Le chevalement sert de repère pour les dernières centaines de mètres. je vais apprendre un peu plus tard que c'est le dernier encore en place dans les mines de fer de Lorraine.

Etant le seul visiteur, le guide me propose de m'accompagner plutôt que de me laisser seul avec mon audioguide. Le tour commence par un petit film qui rappelle le travail des mines de fer et les filons du sous-sol lorrain. S'ensuit une présentation des différents minerais qui étaient extraits. Alors seulement commence réellement la visite. Je suis mon hôte dans la salle des compresseurs indispensables au bond fonctionnement de toute la mine. Il m'en démarre un qui a vite fait de nous assourdir. Et que dire lorsqu'il utilise l'air produit pour me faire une démonstration de la sirène d'alarme. Un éventail des outils mus par l'air comprimé ont été rassemblés autour du second compresseur. Dans la même pièce une longue machine s'étire le long du mur. Elle servait à produire à la chaine des explosifs pour briser le minerai dans les boyaux. Non loin de là c'est une machine à tisser qui servait à produire les mèches. Celles-ci étaient ensuite enduite d'une sorte de goudron pour les protéger de l'humidité avant d'être mise à écher autour d'une immense roue mécanisée. La encre les deux machines sont encore opérationnelles.

Nous poursuivons dans la salle de commande. On y trouve la cabine de l'opérateur des cabines du puits. En face on aperçoit les immenses tambours sur lesquels venaient s'enrouler/dérouler les câbles. Le guide m'invite à jouer avec le simulateur pour remonter une cabine du fond : une douzaine de morts!!! La grande pièce regorge de vitrines qui abritent tous types d'objets rappelant la vie de la mine.

Nous sortons du bâtiment pour rejoindre le chevalement dont nous rejoignons le sous-sol. C'était là la gare d'embarquement pour les mineurs. Une bande sonore recrée l'ambiance d'alors. Le puits étant comblé on peut s'avancer sous le chevalement sans risque. Diverses affiches rappellent les campagnes de sensibilisation aux risques d'accidents. Mon hôte me propose alors de monter au sommet du chevalement à trente cinq mètres de hauteur. Ce serait dommage de rater cette expérience, même si par endroits l'usure semble avancée. Pendant la montée, on distingue les différents éléments dont la trémie qui récupérait le minerai puis les grandes roues de têtes qui supportaient les câbles. Au sommet on dispose d'un large panorama sur les environs où apparaissent pêle-mêle les résidences des mineurs, façon corons, quelques ouvrages Maginot et même une église entièrement en métal.

De retour sur le plancher des vaches, il reste encore des choses à voir. D'abord la salle électrique qui présente la particularité d'accueillir un authentique missile V1 retrouvé dans une mine aux alentours et désormais suspendu au plafond d'un ancien atelier de la mine. Reste à découvrir la forge et son incroyable assortiment de machines outils en tous genres, de quoi réparer au plus vite n'importe quel outil de la mine. Ainsi se termine cette visite privée et toujours pas le moindre nouveau visiteur. Pourtant le musée est particulièrement instructif.

Il ne me reste qu'à reprendre la route pour rejoindre Metz, ma destination du soir.

 

écomusée de la mine de fer de Lorraineécomusée de la mine de fer de Lorraineécomusée de la mine de fer de Lorraine
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écomusée de la mine de fer de Lorraine

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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