Metz, la lointaine inconnue

Publié le par Jérôme Voyageur

office du tourisme de Metz

Metz, Mercredi 24 Mai 2017

"Mez" , "Metze", on a jamais trop su dans mon sud-ouest quelle était la bonne prononciation. Cette ville m'a toujours semblé un bout du monde, dont je savais très peu de chose, et qui donc ne m'avait jamais incité à la visite. Ce tour en Lorraine était enfin l'occasion de lever un coin du voile sur la préfecture mosellane. Direction le centre. Aujourd'hui je ne cherche même pas à trouver un place de stationnement, ce serait pure perte de temps. Je m'oriente directement vers le grand parking souterrain République. Là commence le quartier piéton du centre historique. Une excellente idée pour le touriste, mais probablement une contrainte pour l'autochtone.

Mon premier objectif devrait être simple à trouver : la cathédrale Saint-Etienne domine les alentours. Quais arrivé, je fais néanmoins un détour pour aller jeter un oeil au marché couvert voisin, étonnant bâtiment en forme de grand U. L'édifice religieux est tout proche. Le premier regard offre une série de surprise. Ce portail installé comme la tradition le veut dans l'axe de la nef semble ne pas être du tout utilisé. Un regard à droite, un autre à gauche : il n'y a des arcs-boutant et des contreforts que sur la façade nord; Etonnant ce déséquilibre; les cathédrales sont la plupart du temps l'illustration même de l'équilibre, de la perfection. Sur la façade sud, je distingue une excroissance oblique: c'est là que se trouve l'accès à l'église. Juste derrière on distingue deux chapelles flanquées à l'extérieur de la nef.

portail de la cathédrale Saint-Etienne

Dès les premiers pas à l'intérieur, on comprend pourquoi cette cathédrale détient le record français de la surface de vitraux, presque 6500 m², et aussi celui des plus grandes verrières gothiques d'Europe. La lumière est partout; Où que le regard se porte, que ce soit sur une rosace, dans une chapelle, un bras de transept ou une façade, la moindre surface est occupée par des vitraux. Quasi aucune maçonnerie en dehors des colonnes et colonnades. Le résultat est,étonnant et peu commun. Nombre de vitraux sont très colorés et même de style contemporain pour ceux à l'arrière de l'autel (certains ont été créés par Chagall).  En levant les yeux, on est surpris de la hauteur de la nef, surotut comparé à la relative étroitesse de celle-ci et au plafond relativement bien bas des deux nefs latérales. Ce contraste donne une impression d'aspiration vers les voûtes. Dans le choeur, on prendra le temps de jeter un oeil aux stalles en bois, finement sculptées, tout comme à l'immense bassin en porphyre rouge, près du portail qui servait aux baptêmes.

De retour à l'extérieur, la place d'Armes permet de prendre un peu de recul et admirer l'édifice dans toute sa majesté. On découvre la présence d'une tour élevée entre les deux chapelles et coiffée d'une petite flèche. Baptisée Tour de la Mutte, elle fait le pendant à celle du Chapitre sur la façade nord, moins haute en l'absence de flèche. Le blond de la pierre de Jaumont qui a servi à la construction vire au doré au moindre rayon de soleil, mettant immédiatement en valeur l'édifice. Cette place abrite aussi l'office du Tourisme où on peut acheter une carte du centre pour quelques dizaines de centimes.
 

 

cathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metz
cathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metz
cathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metzcathédrale Saint-Etienne de Metz

cathédrale Saint-Etienne de Metz

Je poursuis la visite en descendant vers le cours de la Moselle. Pas moins de cinq îles occupent le cours et le divisent en plusieurs bras. Passerelles et ponts se multiplient. Quelques barrages maintiennent une parfaite quiétude de l'eau, ce qui semblent ravir certains oiseaux dont les cygnes qui naviguent tranquillement. Je me concentre sur la première île, occupée par une grande place qui dessert le théâtre de la ville. Sur la pointe ouest se dresse une église aux teintes grises. Ce Temple Neuf dédié au culte protestant a été construit au début du vingtième siècle pendant l'occupation allemande. Cet édifice surprend par sa compacité, tout en hauteur, et agréablement environné d'arbres offrant une ombre bienvenue. La pointe opposée est reliée à la grande île voisine par une série de moulins qui enjambent le bras de la Moselle.

Retour dans le centre ancien au pied de la colline Sainte-Croix où apparait rapidement l'église Sainte-Ségolène dès les premières pentes. Rapidement je bifurque dans une ruelle pour m'enfoncer dans le coeur de la cité. C'est ainsi que je tombe par hasard sur le cloitre des Recollets,véritable havre de paix. Chemin faisant, je finis par rejoindre la porte des Allemands de l'autre côté du centre. Plus qu'une simple porte, j'ai l'impression de faire face à une petite forteresse à cheval sur la Seille : deux tours crénelées près de moi, deux tours plus fines, plus élancées et coiffées de toits coniques sur l'autre rive. Cette construction témoigne de la période moyen-âgeuse de la ville. S'il n'y a pas de visite scolaire, on peut traverser librement l'édifice. pour les amateurs, un chemin de randonnée démarre derrière la porte est fait le tour des fortifications Vauban disséminées dans le quartier.

Retour vers le centre ville pour continuer ma découverte messine. La piétonisation importante du centre est vraiment un pur bonheur pour profiter. Je découvre avec stupeur que l'ancienne abbaye Saint-Arnould qui fut la nécropole des Carolingiens est désormais un mess militaire inaccessible au public. Je me replis alors sur le jardin voisin du palais de justice. Une statue de Lafayette y trône au centre. Fin de la visite, direction l'esplanade devant le palais, laquelle surplombe le parking souterrain où j'ai laissé ma voiture.

Metz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnue
Metz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnue
Metz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnueMetz, la lointaine inconnue

Je ne pouvais quitter la ville de Metz sans faire un détour par le centre Pompidou-Metz. un peu plus et je ne le trouvais pas: le GPS de ma voiture semble fâché cet après-midi. Là encore des facilités de stationnement payant ont été prévues. Je débouche donc sur une large et longue esplanade bétonnée qui descend en pente douce vers ce bâtiment particulièrement original qui abrite l'annexe messine du centre Pompidou parisien. Autant le bâtiment parisien donne un sentiment contrasté de friche industrielle, autant le messin charme par son apparence de douceur. Il faut imaginer une sorte de chapeau chinois blanc immaculé qui aurait été gondolé et déposée sur des gerbes boisées. Toutes ces rondeurs et la chaleur naturelle du bois donnent envie d'avancer, de découvrir de l'intérieur comment une structure aussi biscornue a pu être aménagée.

Une fois avancé sous cette immense toile, je suis surpris de voir que les piliers de bois semblent déjà bien abîmés malgré le jeune âge du musée. Dans le hall, je découvre au-dessus de ma tête une forme blanche aux immenses tentacules, en fait une oeuvre d'art suspendue au plafond ... baptisée "Leviathan-main-thot". Il faudrait imaginer un immense collant blanc dans lequel on aurait jeté ici et là des stocks de billes de polystyrène ce qui créent des sortes de stalactites plus ou moins longues. Faut adhérer ....

Trois expositions occupent les lieux. La plus accessible est certainement celle du premier étage consacrée à Fernand Léger. Aux deuxième et troisième étages s'est installée Jardin infini, de Giverny à l'Amazonie. Sur le papier, elle me plaisait ... jusqu'à passer le seuil. Cinq installations sensées illustrer le thème du jardin. il faut vraiment beaucoup d'imagination. Je comprends mieux la présence d'agents chargés d'expliquer le sens des oeuvres... idem au troisième et dernier étage, mélange de tableaux, de photos, de courts-métrages .... Décidément, cela confirme ma compatibilité difficile avec ce type d'art. Retour au rez-de-chaussée pour terminer avec Musicircus, une exposition qui regroupe une quarantaine autour du thème des arts visuels et de la musique. On y retrouve ainsi quelques tableaux de Kandinsky, un mobile de Calder ainsi que divers oeuvres "sonores" ou "lumineuses". Cette visite se termine donc sur une touche plus positive. Autant vous dire que si vous n'avez pas d'atomes crochus avec l'art moderne, mieux vaut rester dehors et profiter de l'architecture du musée.

Désormais je peux reprendre la route vers le sud pour ma prochaine destination, Nancy. J'aurais voulu longer la Moselle sur la rive gauche le plus longtemps possible mais mon GPS toujours aussi borné a eu vite fait de me ramener vers l'autoroute.

centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017
centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017
centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017

centre Pompidou-Metz - expos de Mai 2017

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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C
Metz, la ville où j'ai grandi. Avez-vous eu l'occasion de visiter la place St Louis et ses arcades ? C'est aussi un très belle endroit !
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J
Non, j'ai dû y passer pas loin en faisant le chemin entre la cathédrale et la porte des Allemands, mais je l'ai manquée