Chine sur Tarn

Publié le par Jérôme Voyageur

Gaillac, 31 Décembre 2017

Avant de passer aux agapes de la Saint-Sylvestre, une originale façon de clôturer 2017 était d'aller voir le festival des Lanternes, dans la ville de Gaillac, petite ville du Tarn, certes connue régionalement pour son vignoble, mais sans bénéficier d'un rayonnement national évident. Cela est peut-être désormais du passé. Déjà jumelée avec la ville chinoise de Zigong dans le Sichuan, le projet a été lancé de monter pour la première fois en Europe le festival des lanternes, une tradition historique de l'empire du Milieu.

C'est ainsi que depuis le 1er décembre, et provisoirement, jusqu’au 31 janvier, les allées et les arbres du parc Foucaud s'illuminent à la nuit tombée pour le plus grand bonheur des petits comme des grands. Mais dès la place principale, les visiteurs sont accueillis par un coq géant multicolore avant de passer sous la porte formée par deux éléphants blancs. La rue du château du roi est ponctuée de pandas peints au sol qui vous mèneront aisément jusqu'à l'entrée du parc. Ici ce sont les dragons qui veillent sur une nouvelle porte bien plus imposante et colorée, aux dominantes rouges. Les premiers arbres renforcent cette impression avec les nombreuses lanternes rouges qui ont été accrochées dans les branches.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

La première allée est bordée de tableaux mettant en scène chacun des signes astrologiques chinois. Au pied chacun pourra y lire les prévisions pour l'année qui vient. Du coup, cela forme un léger embouteillage, chacun voulant prendre en photo son signe, voir même faire un selfie devant ... mais bien heureusement, dès l'extrémité de cette allée, les visiteurs se dispersent et la visite n'en devient que plus agréable. Le long des chemins, près de cinquante tableaux lumineux ont été installés, pour certains animés, et la plupart réalisés en soie (autant dire de nombreuses heures de travail). C'est un véritable bestiaire qui défilent devant nos yeux ou nos objectifs. les insectes géants, papillons, sauterelles et autres libellules semblent voleter autour des fleurs lumineuses.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

Tandis que nous passons sous un plafond de lanternes rouges, c'est un groupe de grues qui semble prendre son. Mais déjà apparait en arrière-plan un des joyaux du festival. Cette reproduction du temple du ciel à Pékin, du haut de ses 17 mètres, me fait penser à un phare qui éclaire la nuit ... Quatre dragons à corps de lion veillent aux abords. Ceux-ci sont en bonne partie constitués de fioles remplies de liquides colorées.

Mais voilà que se présente celui concentre toutes les attentions : un immense dragon de cent mètres constitué de porcelaines ficelées de manière traditionnelle sur une structure métallique. Sa tête animée semble vous suivre du regard. Grâce à un savant jeu de lumières, il endosse tour à tour une parure plutôt bleutée ou plutôt rouge.


 

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

A ce stade, nous avons fait une petite infidélité à la partie chinoise pour rejoindre les terrasses en contrebas du château de Foucaud. Ici ont été mêlées la tradition chinoise et la symbolique locale. Enfin presque, parce que le premier tableau croisé est clairement maritime. Les bassins ont naturellement accueilli une féerie colorée mêlant poissons, hippocampes aux allures de Titi (celui de Grominet), pieuvres et méduses, dans un décor d'algues. Ce n'est qu'au bas de quelques nouvelles marches que se déploient les tableaux "tarnais". Terre viticole oblige, d'immenses verres lumineux renferment des monuments mondialement connus tels que la statue de la liberté, Big Ben et la Tour Eiffel. Non loin, un bateau passe sous un pont quittant Gaillac pour transporter le breuvage local vers Bordeaux. Un pigeonnier typique de la région occitane rappelle l'architecture locale, mais c'est rapidement le vin qui reprend ses droits sous forme de grappes géantes ou bien de charrette chargée de tonneaux. Et n'oublions pas la fontaine du Griffoul reconstituée.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

Après cette digression gaillacoise, on replonge vite dans l'ambiance chinoise en retrouvant le grand dragon, l'occasion d'observer de près sa constitution peu ordinaire. Vraiment une création étonnante à tous points de vue. En progressant entre son long corps et la forêt d rhododendrons, on rejoint une basse-cour aux poussins géants et au coq arc-en-ciel.

Demi-tour vers la pleine africaine où nous accueille un groupe de girafes qui précède un troupeau de zèbres, tous très réalistes. De l'autre côté du chemin, on découvre la présence de quelques singes au milieu des rhododendrons. Il ne manquerait plus qu'une bande son de savane africaine et on s'y croirait. Sauf que la musique de fond est elle-aussi d'inspiration chinoise. Etonnamment, ce sont des ours polaires qui succèdent aux "chevaux à rayures"....

Revenus au pied du temple, on bifurque sous l'allée de lumière, une succession d'arches lumineuses figurant des danseuses. C'est l'occasion de se rendre compte du bout des doigts (mais très délicatement) que toutes ces oeuvres sont faites de soie peinte. Même les intempéries de ces derniers jours n'ont pas eu raison de ce magnifique spectacle. A l'extrémité de cette allée, les curieux opteront pour une pause "shopping"; quelques artisans chinois proposent de jolies choses. Les autres poursuivront la visite avec le groupe de paons. Jolis au regards, ils sont encore plus impressionnants quand on découvre que chacun requiert une cinquantaine de jours de fabrication.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur Tarn

Mais déjà s'annonce le clou du spectacle. Une féerie chinoise n'aurait pas été complète sans pandas. Ils sont plusieurs dizaines réparties dans une forêt de bambous lumineuse. Quel spectacle! Il n'y en a pas deux identiques. Malgré la pluie qui redouble, l'appareil photo ne cesse de crépiter.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

La découverte du festival touche à sa fin. Néanmoins, malgré la taille plus que limitée de l'espace, il faut essayer de profiter des vingt minutes de spectacle donné par un groupe d'artistes du Sichuan, proposant divers tableaux digne du cirque du soleil. Un grand écran permet à un plus grand nombre d'en bénéficier. Nul doute que l'an prochain, la scène et l'accueil du public seront adaptés à l'affluence.

Il ne reste qu'à parcourir une dernière allée de lumière, jeter un oeil à quelques derniers papillons et coccinelles géantes avant e rejoindre la sortie.

 

Ce festival est assurément une grande réussite et présage de lendemains tout aussi plaisant. Les deux prochaines éditions sont déjà confirmés. Il se murmure même que les autorités chinoises voudraient prolonger l'évènement jusqu'au nouvel an chinois et que d'autres villes de France seraient intéressées.

Alors si vous êtes dans la région ou que vous y passez, n'hésitez pas à venir flâner deux heures dans les allées du parc Foucaud.

Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn
Chine sur TarnChine sur TarnChine sur Tarn

Côté pratique, le festival ouvre ses portes de 18 à 23 heures tous les soirs. Mais je vous recommande de vous renseigner sur la météo avant de faire la route car les aléas climatiques amènent les organisateurs à fermer l'accès ou évacuer en cas de bourrasques ou de fortes pluies.

L'affluence ayant largement dépassé les espérances (30000 entrées espérées, déjà 150000 visites en seulement un mois), il est fortement recommandé d'acheter les billets à l'avance pour éviter une partie de la file d'attente. Celle du contrôle de sécurité, quoi qu'imposante au premier regard, se révèle avancer plutôt rapidement.

Les tarifs oscillent entre 15 et 18 euros selon les jours, ainsi que des tarifs réduits pour les enfants, les locaux, et les groupes.

Quant au stationnement, il est possible sur sept parkings officiels qui sont desservis par des navettes.

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Votre reportage est très sympa. Ce festival méritait le détour.
Répondre
J
Vivement la prochaine édition