L'église des Halles
Paris, 21 Avril 2018
Si beaucoup de choses changent dans le quartier des Halles, et les travaux sont loin d'être terminés, il est une chose qui persiste depuis des siècles. L'église Saint-Eustache se dresse toujours fièrement en bordure nord du parvis. La modernité de la nouvelle Canopée contraste avec les styles gothique et renaissance de cet édifice dont le début de la construction date de la première moitié du 16ème siècle.
Si la construction s'impose sur le quartier, ce n'est pas du fait de tours de façade qui n'ont jamais été construites mais par la hauteur de son transept, la multitude des verrières qui s'ouvrent vers les jardins sur les trois niveaux et la finesse de ses arc-boutants. L'ensemble donne l'impression de s'élever vers les cieux tout en finesse, assurément une symbolique recherchée par les architectes. D'ailleurs, sa hauteur sous voûte est plus importante que celle de Notre Dame de Paris.
Assez étrangement, l'accès n'est possible ni par la façade principale, ni même par le transept sud. Il faut rejoindre l'angle sud-ouest, ou plutôt devrais-je dire l'abside, où est percée l'entrée des visiteurs. La déambulation côté parvis est baignée de faisceaux colorés formés lorsque la lumière du soleil traverse les vitraux. Un petit détail qui ne saute pas aux yeux : la façade vers le parc n'est pas tout à fait rectiligne pour pouvoir s'adapter au tracé de la rue. Ceci a pour effet de réduire petit à petit la profondeur des chapelles en approchant du portail majeur. Par opposition, la partie nord de ce double déambulatoire semble presque plongée dans une relative obscurité. C'est ainsi vingt quatre chapelles qui se succèdent tout autour de l'édifice. Quant au choeur, il est installé dans la partie centrale de la nef, ceint par une série de colonnes.
De par sa proximité avec le palais du Louvre, Saint-Eustache eut longtemps le statut d'église royale. Louis XIV y fit sa première communion, Richelieu y fut baptisé, et on peut même y voir le tombeau de Colbert dont une statue du ministre priant agenouillé recouvre son sarcophage de marbre.
Avant de quitter les lieux, il est recommandé de se poster face au transept sud pour détailler le cadran solaire installé au -dessus de la grande rosace ainsi que la méridienne, située, elle, sur sa gauche.