Lens, pied à terre nordiste du Louvre
Lens, 5 Mai 2018
Comme le centre Pompidou à Metz, le Louvre a décidé il y a quelques années de créer un site en province, histoire de faire profiter de ses collections à un plus grand nombre et sortir des réserves des pièces qui ne seraient peut-être pas exposées à Paris. C'est donc la ville de Lens qui a été sélectionné. Et le site occupe un ancien carreau de mine. Aujourd'hui il est bien difficile de soupçonner ce passé. La seule chose qu'on ne peut manquer dans le quartier, ce sont les tribunes du stade Bollaert voisin.
L'édifice lui même est très discret, rien à voir avec la grandiloquence architecturale de la maison mère. Trois cubes de métal de verre constituent le musée. Avec un seul niveau, il se dissimule presque dans le paysage. Quant aux parois aluminisées des deux blocs d'exposition, elles forment comme des miroirs reflétant les pelouses du jardin.
Le bloc central, presque exclusivement constituées de verre sert de hall d'accueil et de circulation. On y trouve boutique et billetterie. En entrant côté centre-ville, on trouve dans l'angle à droite la salle dédiée aux expositions temporaires. Lors de ma visite, c'était l'Empire des Roses, une rétrospective sur l'art persan. Dans l'angle opposé s'ouvre la collection semi-permanente, dite Galerie du Temps ou encore Grande Galerie. En effet, les pièces ne sont pas résidentes dans cette annexe. La muséographie reste néanmoins la même. Elle est d'ailleurs plutôt originale et intéressante. Les concepteurs ont voulu une présentation chronologique et comparative. Sur le mur de droite, une frise chronologie marque l'évolution du temps tout le long de cette immense salle d'un seule tenant, de cent vingt mètres de long sans la moindre fenêtre sur l'extérieur. On y pénètre en léger surplomb qui se prolonge en très légère pente, ce qui donne l'impression de s'immerger petit à petit dans les oeuvres. Pour chaque grande période, trois régions se côtoient : de l'Europe à l'Asie. Ainsi l'Antiquité juxtapose Rome, Grèce, Égypte et Perse. Et ainsi de de suite.
Ici et là vous apercevrez des flyers sur certaines oeuvres. Ils annoncent l'intervention d'un ou d'une médiatrice qui vient expliquer telle ou telle création pendant une trentaine de minutes, une fois par heure. A l'extrémité de cette longue traversée des millénaires artistiques, je découvre la présence d'une autre salle qui contraste sensiblement avec la précédente. Ce pavillon de verre est totalement ouvert sur l'extérieur. De taille plutôt réduite, ce cube abrite des expositions temporaires, d'une grosse dizaine d'oeuvres maximum.