Lewarde, fenêtre sur la mine

Publié le par Jérôme Voyageur

Centre historique minier de Lewarde

Lewarde, 5 Mai 2018

Je ne pouvais pas passer dans le Nord sans m'intéresser à une des activités emblématiques de la région, l'extraction de charbon. Par endroits, le paysage témoigne encore de ce passé révolu avec les terrils transformés en colline grisâtres. Mais rien de tout cela à Lewarde. D'ailleurs en approchant du village, je doutais un peu d'être au bon endroit, ne voyant aucun signe témoignant du passé minier. Pourtant le marquage était bien présent à tous les carrefours.

Pourquoi Lewarde? Ce n'est assurément pas un nom connu, mais c'est là qu'a été installé en 1984 le centre historique minier à l'initiative des Houillères. Le site a aussi été classé monument historique. A l'origine, on parlait de la fosse Delloye, propriété de la compagnie des mines Aniche. Deux puits y furent percés. Aujourd'hui, l'essentiel des installations ont été conservées ce qui rend la visite encore plus immersive. Ceci s'explique par une histoire récente et courte : la première exploitation commença en 1927 et la fosse ferma en 1971. Il n' y a guère que le hall d'accueil des visiteurs qui fait entorse à cet ensemble historique avec l'usage massif de verre et de métal.

Une fois muni du billet, on peut se lancer dans la visite. Elle se compose de deux sections : une partie libre qui permet de parcourir l'essentiel du site et une section guidée qui permet de découvrir la vie dans les galeries.

Après une première mise en bouche dans le bâtiment d'accueil consacré aux expositions temporaires, on traverse le carreau pour rejoindre un long bâtiment bas tout en briques rouges La visite commence par une salle qui rappelle avec force fossiles et minéraux  comment se forme cette fameuse roche noire qu'est le charbon Viennent ensuite les salles administratives reconstituées comme à l'époque : bureaux de l'ingénieur, du géomètre et du comptable, chacun proposant des objets en rapport avec la fonction de l'ancien titulaire des lieux Suivent diverses salles d'expositions richement dotées d'objets retraçant toute l'histoire de l'extraction de la houille et de la vie des mineurs, au fond comme en surface. Si j'en crois les structures au-dessus des têtes, il s'agissait probablement d'anciennes salles des pendus Bien évidemment, il en était conservé une quelques mètres plus loin, avec pommeaux de douche sur les murs, tenues de travail suspendues au plafond, et câbles numérotés pour récupérer sa tenue ou la monter.

Un peu plus loin dans le couloir on passe devant le bureau du délégué-mineur, dont la fonction ressemble étrangement à nos CHSCT modernes. Puis c'est la traversée de la lampisterie. Le centre y stocke une impressionnante collection de lampes de mineurs de tous époques. Je regrette un peu de ne pas pouvoir approcher, et d'être bloqué par ces grillages. Un dernier coup d'oeil à une infirmerie plutôt sommaire avant de retrouver le soleil sur le carreau. La passerelle étant interdite d'accès, on le traverse au sol pour rejoindre les annexes que constituent le parc à bois et la passerelle de mise à stock. Les rails conduisent ensuite jusqu'au belvédère. Ici et là on peut voir quelques locomotives et wagons de fret dédiés au transport du charbon. Il est alors temps de faire demi-tour. Les affamés pourront profiter du restaurant du centre : carte très réduite et tarifs plutôt élevés. Je passe mon tour pour poursuivre la visite dans le second bloc de bâtiments édifiés autour des deux chevalets. On peut apercevoir toute la machinerie d'extraction, diverses turbines et compresseurs. Sous le chevalement numéro un, on traverse une étonnante écurie. La descente des chevaux dans les puits était plus qu'acrobatique.

Il est alors temps de retraverser le carreau pour rejoindre la salle des pendus où débute la visite guidée. Après le contrôle des billets, il faut enfiler un casque jaune, avec charlotte pour garantir l'hygiène. Malheureusement, on n'emprunte plus la passerelle ni on ne visite le triage du fait de travaux de rénovations. Il faut donc traverse rune nouvelle fois le carreau, passer à la corvée de la photo qu'on essaiera de vous vendre à la sortie avant de faire une halte de l'autre côté du bâtiment, au pied du triage. Dans notre dos, les cabines des ascenseurs impressionnent quand on apprend le nombre de mineurs qui y étaient entassés à chaque mouvement.

Le moment est venu de s'enfoncer sous terre. Enfin presque! Pour des raisons évidentes de sécurité, on ne descend pas dans les boyaux de fosse Delloye. En revanche, avec la participation de mineurs, le centre a reconstitué une véritable galerie de mine de charbon, retraçant sur quatre époques les chantiers des souterrains. On peut aussi y voir de nombres équipements représentatifs du dur labeur des mineurs. Et certains sont encore bien opérationnels. Le guide prend un malin plaisir à démarrer ici une marteau-piquer, là une pompe pour essayer de faire ressentir l'enfer e pouvait être le travail de la mine. Il ne manque que l'humidité, la chaleur et la poussière. Cette muséographie permet de mesurer les progrès faits au cours des décennies. Le retour à la lumière surprend un peu après cette demi-heure passée comme sous terre.

Lewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanente
Lewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanente
Lewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanenteLewarde, exposition permanente

Lewarde, exposition permanente

Lewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalements
Lewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalements
Lewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalementsLewarde, ses chevalements

Lewarde, ses chevalements

Lewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituée
Lewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituée
Lewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituéeLewarde dans la galerie reconstituée

Lewarde dans la galerie reconstituée

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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