Somme 14-18, l'historial de la grande guerre
Péronne, 1 Mai 2018
Péronne, cité médiévale qui en a gardé quelques pans de son château édifié par Philippe Auguste et qui vit la rencontre du roi de France Louis XI et du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, au 15ème siècle. Adossé à l'étang du Cam, il résista aux assauts pendant des siècles et ne céda qu'une seule fois. Il abrite désormais l'historial de la Grande Guerre et constitue une halte incontournable sur le chemin du souvenir de la Somme. Derrière ces quatre imposantes tours, on ne soupçonne pas la présence d'une construction moderne qui abrite les collections du musée depuis 1992. En ce sens, l'architecte a parfaitement réussi à intégrer du neuf à l'ancien sans gâcher le panorama.
A droite de la cour intérieure, trois pièces du château rappelle la longue histoire de l'édifice par l'entremise d'une vidéo et de diverses pièces historiques. La véritable finalité du musée commence à l'extérieur, où a été stationné un des premiers chars d'assaut de l'histoire. La technologie a bien évolué depuis. En arrière-plan se dévoile les murs du musée accolés aux murs de brique de l'édifice ancien.
Les expositions permanentes se répartissent sur quatre salles aménagées autour d'un patio central où sont exposées les eaux-fortes réalisées par Otto Dix en 1924 sur le thème exclusif du premier conflit planétaire et de toutes ses horreurs. Chaque salle est construite sur la même thématique dite comparative : au centre des pièces, dans des caissons creusés dans le plancher, sont rassemblés des objets du front, un par belligérant, tandis que les vitrines périphériques se focalisent sur les objets de l'arrière, toujours sur un mode comparatif entre la France, l'empire britannique et l'empire allemand.
Les différentes salles s'agencent de manière chronologique. Ainsi, dès l'accueil franchi, le visiteur est immergé dans celle consacrée à l'avant-guerre et aux causes du conflit. Un frise s'étire sur trois parois pour afficher date par date tous les événements à travers l'Europe qui ont jalonné le printemps et l'été 1914 menant à la déflagration planétaire.
La seconde pièce s'attarde sur le début du conflit jusqu'à la première bataille de la Somme en 1916. On peut entre autres y observer l'uniforme complet de chaque combattant.ainsi que diverses armes. Par opposition, les vitrines renferment des objets du quotidien de l'arrière. On y voit aussi la mobilisation des colonies pour venir renforcer les empires dits centraux. Ce premier conflit est pour divers territoires l'acte fondateur d'une nation.
Dans la troisième se déroule la seconde partie du conflit avec toutes ses horreurs et ses conséquences, les progrès technologiques rendant le soldat de plus en plus vulnérable.
Enfin, la dernière salle s'attarde sur l'après-guerre et les conséquences du conflit qui déjà contiennent les germes du futur cataclysme. C'est aussi le moment des bilans humains .... Après l'effort de guerre, on y retrouve aussi les symboles des efforts de reconstruction.
Avant de quitter les lieux, on peut descendre au rez-de-chaussé, si ce n'est pour la boutique, au moins pour aller sur la terrasse extérieure qui donne sur l'étang du Cam.
PS : le musée de Péronne est jumelé depuis quelques temps avec celui de Thiepval. D'ailleurs, à l'entrée, on vous proposera un billet couplet pour un euro de plus.
Exposition permanente de l'historial et cadre