Enfonçons nous sous Neapolis

Publié le par Jérôme Voyageur

Entrée des souterrains

Naples, 31 Mai 2018

De retour de Pompéi, après une petite sieste réparatrice, je décidais de retourner découvrir le centre de Naples. Après deux jours de flâneries dans les ruelles du centre historique, j'ai opté en cette fin d'après-midi pour un version en sou-sol. Elle présente en plus l'avantage de garantir une fraicheur bienvenue.

Comme nombre de grandes villes à l'histoire ancienne, Naples repose en partie sur un véritable gruyère. Ces souterrains sont assez naturellement devenus des centres d'intérêt pour les touristes. Plusieurs sites existent, proposant des activités variées.

J'ai opté pour Naples Souterraine, les galeries de la Piazza San Gaetano, une placette bordant la vivante Via dei Tribunali, juste en-dessous de la basilique Saint Paul le Majeur. On y accède par une courte impasse qui longe le mur gauche de l'église. L'autre indice est la fabrique de Limoncello. Les visites ont lieu à peu près toutes les heures, au moins en anglais et en italien, parfois en français ou en espagnol. Le plus simple est de venir poser la question à l'entrée pour planifier sa visite. Les tickets ne sont vendus qu'au moment de descendre.

Un long escalier permet de s'enfoncer directement à une quarantaine de mètres sous terre. On se retrouve dans un ancien réseau d'adduction et de stockage d'eau qui a pris place dans les anciennes carrières de tuf qui ont permis de construire la ville. La guide nous explique aussi que depuis la dernière marche de l'escalier nous marchons sur des déchets. En effet, au fil des siècles, les galeries avaient perdu de leur utilité et on s'en était servi de décharge de proximité. Mais rassurez-vous, on chemine désormais sur un sol en dur. Aucun risque de déraper sur une peau de banane ...

L'autre bizarrerie est la présence de ces énormes piliers. Ils auraient été ajoutés là pour consolider les caves lorsqu'elles ont été converties en abris anti-aérien pendant la seconde guerre mondiale. D'ailleurs devant l'un d'eux, une bombe suspendu au plafond rappelle cette période. De la même manière, un seul puits a été réouvert pour montrer comment les habitants à la surface pouvaient puiser dans le sous-sol. Mais vu la densité d'habitat en surface, il est totalement exclu de pouvoir tous les déblayer. Ici et là, des mises en scène rappellent l'usage des lieux, comme cette reconstitution de carrière de tuf ou ce mannequin figurant l'opération périlleuse de nettoyage.

Un système hydraulique a aussi été remis en service pour redonner aux lieux leur apparence d'origine. On entend donc l'eau courir et tomber. On découvre des citernes aux couleurs étonnantes. On aurait presque envie de piquer une tête.

Sur quelques dizaines de mètres, on emprunte même un boyau particulièrement étroit, le tout dans le noir quasi complet, seule une bougie à pile permettant de distinguer vaguement ce qui se passe et où on se trouve. Sensations assurées, claustrophobes s'abstenir (des raccourcis sont là pour vous). Il vaut mieux ne pas avoir de sac à dos car il est parfois nécessaire de progresser de côté.

Deux cavités abritent des plantations. Aussi étonnant que cela puisse paraître, malgré l'obscurité, la végétation arrive à pousser grâce à une température et une humidité constante tandis que des lampes assurent l'éclairage. Evidemment, la croissance est limitée, et la production pas du tout rentable.

Le même escalier se présente pour retrouver la surface. Autant la descente était facile, autant la remontée est plus sportive. Étonnamment la guide nous amène dehors pour la suite. Nous parcourons quelques centaines de mètres jusqu'à une porte totalement quelconque. Derrière in découvre un appartement dont la décoration doit avoir largement plus de cinquante ans. Jusque là, le groupe est un peu dubitatif jusqu'à ce qu'une trappe dans le sol soit ouverte. Et nous repartons sous terre, mais seulement d'un niveau. La cave dissimule des structures de l'ancien théâtre romain de Neapolis, en l’occurrence les loges des artistes. L'étonnante structure des murs n'est pas une volonté de style mais une solution anti-sismique. Retour dans la rue jusqu'à une ruelle voisine où là nous découvrons de nouveaux murs de forme circulaire. Ici on collectionne les crèches. En fait tout le pâté de maison s'est construit sur le théâtre. Et du coup, les appartements ont suivi la courbure des murs antiques.

 

Naples SouterraineNaples SouterraineNaples Souterraine
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Naples Souterraine

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Naples Souterraine

Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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