Naples la volcanique
Naples, Mai 2018
Après divers séjours dans des villes de la moitié nord de la botte italienne, je songeais depuis quelques années à venir découvrir la cité de Naples. Terre antique avec la proximité de sites majeurs tels que Pompéi et Herculanum, port d'attache pour des îles telles que la mythique Capri, mais aussi les plus discrètes Ischia et Procida, terre d'accueil de la mafia (la série Gomorra a contribué ces dernières années à remettre cette ville à l'écran). Autant de raisons qui donnaient envie d'aller me rendre compte moi-même, tout cela sans trop vraiment savoir ce qu'il y avait à voir dans la ville même.
Arrivée tardive à l'aéroport du fait d'orages violents sur le sud de la France obligeant à un détour. Le parcours dans l'aérogare est un peu chaotique : on monte, on descend, on tourne souvent avant d'enfin déboucher dans le hall d'arrivée. Il faut encore marcher un moment à l'extérieur, où il fait encore lourd malgré la nuit tombée pour dénicher l'arrêt de l'Alibus, la navette avec le centre-ville. Heure de départ imprécise. Il faut attendre que le chauffeur décide de partir. Tout comme il est assez aléatoire de comprendre qu'on est arrivé en ville, non de la gare centrale. Il me tarde de rejoindre mon hôtel mais il faut pour cela traverser la grande place Garibaldi, l'occasion d'une première prise de contact : bruyant, sale, des chantiers partout ....
Le lendemain, c'est la découverte réelle de cette cité à nul autre pareil. Ma première impression de la veille au soir se confirme: bruit, saleté, des vendeurs à la sauvette un peu partout. La première matinée est un peu déroutante : rien à voir avec Florence, Rome et Venise. Mais on finit par s'habituer et déambuler sans appréhension. Quand je pense à ceux qui trouvent nos villes françaises salles, ils n'ont rien vu. Naples, c'est aussi un centre ville aux nombreuses petites rues, étroites, au revêtement en dalles de guingois. Et gare aux gouttes d'eau : l'étendage du linge au-dessus des ruelles n'est pas un mythe. La taille des rues explique le nombre impressionnant de scooters. Il ne semble y avoir aucune règle de circulation. Mieux vaut avoir l'oeil quand on se promène à pied.
A la surface, on constate que la ville est littéralement parsemée de chantiers, pour la plupart semblant dater de nombreuses années. Pour l'essentiel, il s'agit des travaux d'extension du réseau de métro. Mais des problèmes de budget et de découvertes de restes archéologiques repoussent régulièrement la fin des chantiers. Sous terre, ce ne sont que deux lignes de métro qui parcourent la ville, chacune gérée par des autorités différentes. Si la ligne 2 a un tracé à peu près logique s'étirant d'est en ouest, la ligne 1 ressemble plus à un zig-zag à la desserte peu compréhensible par le touriste de passage. Ce réseau est complété par trois funiculaires qui permettent de rejoindre le quartier autour du castel Sant Elmo.
Pour visiter les cités voisines, il faut opter pour un réseau ferré, dont le plus prisé et probablement le Circumvesuviana, qui dessert entre autres Pompéi et Herculanum. C'est l'occasion de découvrir la ponctualité napolitaine : compter un bon quart d'heure de retard. Autant dire qu'il ne faut jamais penser qu'on a raté un train, il est fort possible que vous ayez encore un peu d'avance.
Pour les déplacements sur l'eau, direction le môle Beverello. Situé au pied du castel Nuovo, à proximité immédiate de la gare maritime qui accueille les paquebots de croisière, il concentre l'ensemble des compagnies qui proposent des dessertes dans la baie de Naples, la plus prisée semblant, à vue de file d'attente, Capri.
Côté restauration, Naples propose de très nombreuses adresses, quoi que pour l’immense majorité il s'agisse de pizzérias. Il faut reconnaitre qu'ils excellent dans leur préparation. On peut citer la Via dei Tribunali où on a l'embarras du choix, en plein centre ancien, ou bien la via Partenope, en front de mer, juste après le castel del Ovo.
Quant à l'intérêt touristique, bien que par forcément très connu, il est plutôt varié. Les amateurs d'architecture religieuse ne seront pas déçus. Les occupations successives par les grecs, les romains, les angevins, les bourbons et même Napoléon ont laissé des vestiges nombreux, sans oublier quelques touches modernes comme la galerie Umberto I. Les catacombes et autres souterraines proposent des visites plus originales. Les musées ne sont pas en reste avec le musée archéologique où ont été exposées de nombreux artefacts des fouilles de Pompéi, la chartreuse San Martino ou encore le musée Capodimonte et ses riches collection d'art. Et si on allonge les distances, on retrouve de nombreux sites antiques, les plus connus étant Pompéi et Herculanum, le Vésuve, les champs Phlégréens du côté de Pouzzoles, ou encore Sorrente et la côte amalfitaine encore plus loin. Dans la baie, le choix se fera entre trois îles, la plus connue étant CApri, la moins connu étant Procida, et ISchia entre les deux.
Je vous invite à repasser les jours prochains pour découvrir plus en détail tout ce qu'on peut voir à Naples