Naples version médiévale

Publié le 16 juin 2018 par Jérôme Voyageur

Naples, Mai 2018

D'abord Parthénope du temps de l’occupation grecques puis Neapolis (d'où le nom actuel de Naples), la ville fut ensuite sous domination angevine. Ceux-ci devinrent seigneurs du royaume de Naples après sa partition avec le royaume de Sicile, lui-même créés par les envahisseurs normands. De cette époque médiévale, la cité a gardé des symboles bien visibles, en l'espèce quatre châteaux toujours visibles et visitables pour trois d'entre eux.

Lorsque Charles d'Anjou s'installe à Naples, chassé de Sicile par les aragonais, il existe déjà un château, dit Capuano. Bâti par les Normands au douxième siècle, celui-ci est situé dans l'est de la ville, à l'extrémité de l'antique Decumanus Maxiumus (aujourd'hui rue du tribunal), tout près de la grande place Garibaldi et de la gare Centrale. Sa situation lui permettait de défendre la cité. Des quatre, c'est assurément celui qui ressemble le moins à un édifice médiéval, la faute aux nombreuses restaurations qui ont fait une tribunal et une prison, une usage bien loin de la résidence royale. Il apparait comme un grand cube blanc. A une centaine de mètres de là la porte Capuana conserve,elle, des apparences médiévales avec ses deux tours rondes en pierre volcanique. Le chantier l'englobant laisse malheureusement peu de de chance d'en profiter. Il faut même jouer avec les grilles pour parvenir à réaliser un cliché potable.

Castel Capuano et porta Capuana

Lors de son arrivée au treizième siècle, Charles d'Anjou décide malgré tout de faire construire un nouveau château, près de la mer, pour y établir sa cour. C'est là l'origine du Castel Nuovo (tout simplement château neuf en français), certainement le plus imposant de tous. Ces hauts murs posés sur un promontoire écrasent totalement la gare maritime en contrebas où accostent des géants des mers.

Cette forteresse est flanquée de cinq tours crénelées: les deux plus massives font face à la baie, tandis que les trois autres sont du côté de la ville. On peut deviner l'ancien fossé en empruntant la passerelle en bois qui permet de remonter du port. C'est aussi l'occasion d'apercevoir un des nombreux énormes chantiers inachevés. L'ancien pont-levis a laissé place à un passage fixe. C'est le moment de lever les yeux pour admirer la superbe porte que forme cet arc de triomphe dont le marbre blanc contraste avantageusement avec la pierre volcanique des murailles. L'ensemble est richement décoré de frises, sculptures et colonnes, encore un contraste avec l'austérité des fortifications. En fait, il serait plus précis de dire qu'il s'agit de deux arcs posés l'un sur l'autre.

Castel Nuovo

Le Castel dell'Ovo est lui le plus ancien, moins imposant que son proche voisin, il passerait presque inaperçu dès qu'on s'éloigne du quartier. Idem lorsqu'on prend de la hauteur. Il s'élève sur l'ancienne île de Mégaris, berceau de l'antique Parthénope des grecs. Ses hauts murs au profil en pointe semble vouloir fendre les eaux de la baie. D'ailleurs, il semble posé sur l'eau. Les quelques maisons lovées à ses pieds autour du port de pêche semblent toutes petites du haut des remparts. Ici aussi les Normands sont à l'origine de la construction, au douzième siècle.

Une chaussée d'une centaine de mètres de long conduit jusqu'à l'entrée de la forteresse. Il faut ensuite en contourner le corps pour enfin gravir les pentes qui conduisent jusqu'au coeur. L'accès y est totalement libre, mais il n'y a . Du haut des murs ou depuis les terrasses, on bénéficie d'un agréable point de vue sur le front de mer, d'un côté arboré vers Mergilla, de l'autre côté plus bétonné vers le port.

Castel dell'Ovo

Le dernier château, le plus visible de tous, est situé dans le quartier de Vomero, une des collines dominant le centre-ville. Pour rejoindre le castel Sant Elmo, le plus simple consiste à prendre un des trois funiculaires qui gravissent la pente en quelques minutes. Son plan ressemble vaguement à celui des citadelles de Vauban, avec ses murailles en forme de saillants. Ici point de tour. Si l'entrée est payante, il n'y a néanmoins aucun contrôle ce qui laisse penser qu'on doit pouvoir entrer tout aussi librement que dans le castel dell'Ovo. Étonnamment, il est plus simple de trouver l'ascenseur que de dénicher la rampe qui permet de rejoindre la cour intérieur au somment de l'édifice. Le principal intérêt de monter est de faire le tour du chemin de ronde. Il offre des points de vue uniques et exceptionnels sur la ville et ses environs. Au loin, on peut apercevoir le Vésuve à l'est, Capri plein sud, et les deux îles d'Ischia et Procida. Le petit jeu consiste à repérer les rues et monuments visités. Ce n'est pas aussi simple que ça avec les rues étroites, et les monuments peu élevés pour la majorité.

Tant qu'à être sur place, autant profiter de chartreuse San Martin implantée aux pieds des murs, à condition de ne pas y venir un mercredi ....