Le temple des immortels

Publié le par Jérôme Voyageur

Institut de France

Paris, 16 Septembre 2018

A être sur les quais de Seine, rive gauche, je poursuis ma promenade jusqu'à l'Institut de France qu'on réduit souvent à la simple académie française. A ma grande surprise, c'est la première fois que cette illustre adresse ouvre ses portes au grand public dans le cadre des journées du patrimoine.

Impossible de manquer le 23 du quai Conti. Pas à cause des échafaudages qui gâchent l'aile ouest pour la rénovation des toitures, mais tout simplement son architecture surmontée d'une coupole et son architecture en fer en cheval, face à la Seine. La passerelle des Arts débouche pile sur la place lovée devant l'institut.

Si la création de celui remonte à Napoléon, l’édifice a été voulu par le cardinal Mazarin plus de deux siècles plus tôt. C'est Colbert, sous le règne de Louis XIV qui supervisa la construction d'une église face à la cour carrée du Louvre, église qui fut baptisée collège des Quatre-Nations en application du testament du cardinal qui souhaitait y voir formés des gentilshommes des quatre nations impliquées dans le traités de Westphalie et des Pyrénées. L'inscription en lettres d'or sur le fronton rappelle d'ailleurs cette origine.

Dans le cadre de cette journée exceptionnelle, on pénètre par un porche percé dans l'aile ouest. Étonnamment, il n'y a pas de queue alors qu'il y a une foule relative sur le parvis. Quelques mètres plus loin de l'autre côté d'une petite cour, on accède directement dans le saint des saints, la fameuse coupole des immortels, celle qu'on voit à la télévision lors des intronisations en grande tenue. A l'origine, cet espace constituait la chapelle. L'hémicycle semble plus petit qu'à l'écran. En revanche, je découvre des fauteuils plus que moelleux pour accueillir les augustes séants. En levant la tête, je remarque une particularité architecturale : la coupole est ovale à l'intérieur mais circulaire à l'extérieur. Dans un coin de la coursive qui longe la salle, un imposant cénotaphe est consacré à l'inspirateur des lieux, le cardinal Mazarin. A son extrémité opposée, un mannequin a été mis en place pour présenter la fameuse tenue d'académicien.

La coupole de l'Institut de FranceLa coupole de l'Institut de FranceLa coupole de l'Institut de France
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La coupole de l'Institut de France

Après un bref passage par la première cour intérieure, la plus petite des deux, on traverse des des espaces administratifs qui ne présentent qu'un intérêt limité. La cour suivant est beaucoup plus imposante, du mois faut il l'imaginer du fait de la présence d'un chantier qui visite à construire un auditorium digne de ce nom. A l'occasion des travaux ont été révélés un mur d'enceinte de Philippe Auguste ainsi qu'une section du fossé de Charles V; tous deux seront intégrés aux nouveaux espaces. Quelques panneaux rappellent le riche patrimoine de l'institut du fait de nombreux legs au fil des ans : ainsi j'apprends que le château de Langeais, celui de Chantilly, le musée Marmottan ou encore la maison Monet à Giverny font partie de ces possessions. Dans l'aile ouest, on rejoint les espaces de travail des cinq académies qui se sont réparties sur les trois niveaux. La plus connue est sans aucun doute l'académie Française, mais l'institut abrite aussi celle des inscriptions et belles-lettres, celle des beaux-arts, celle des sciences et celle des sciences morales et politiques. Au premier étage, on peut jeter un oeil à l'étonnante galerie des bustes: un long est assez étroit couloir ponctué de diverses sculptures. Mais c'est au deuxième étage qu'on peut pénétrer plus avant dans les entrailles de l'institut, là où se déroule les travaux quotidiens. On peut ainsi parcourir la grande salle des séances, toute en longueur, toute tapissée de boiseries. D'illustres personnages veillent sur les débats : des bustes ou statues en pied à mi-hauteur et des portraits dans la partie supérieure. A l’extrémité, on peut jeter un oeil la petite salle des séances couverte par une belle voûte à caissons.

Cours de l'Institut de FranceCours de l'Institut de FranceCours de l'Institut de France
Cours de l'Institut de FranceCours de l'Institut de FranceCours de l'Institut de France
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Cours de l'Institut de France

salles de séances des académiessalles de séances des académiessalles de séances des académies
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salles de séances des académies

On rejoint ensuite la section des bibliothèques. La première à se présenter est celle dite de l'institut, la plus petite des deux. Son accès est limité aux académiciens et aux chercheurs, validés par une des académies. La collection est impressionnante. J'aperçois des livres de toutes tailles, de tous âges, du sol au plafond. Un vrai paradis pour tout amoureux des livres. Mais c'est la bibliothèque Mazarine qui se présente déjà, au moins deux fois plus grande, en forme de L. Là encore les présentoirs sont impressionnants. Quant aux postes de consultation, la patine rappelle la longue histoire des lieux. Son histoire fait d'elle la plus ancienne de France, et probablement une des plus riches. Les premiers fonds viennent du cardinal lui-même. Ici, n'importe qui peut venir consulter un ouvrage.

La sortie se fait par la petite cour. Un dernier regard à la coupole avant de retrouver la place et les quais de Seine.

Bibliothèques de l'Institut de FranceBibliothèques de l'Institut de FranceBibliothèques de l'Institut de France
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Bibliothèques de l'Institut de France

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P
Super intéressante cette visite de l'institut. Je suis passé un nombre incalculable de fois devant cet édifice et je n'ai jamais eu la curiosité d'y entrée. Vous me donnez envie. Mais peut-être cela ne se reproduira pas.
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J
La bibliothèque peut être vue facilement. Pour l'institut, nul doute qu'il réouvrira ses portes pour les prochaines journées du Patrimoine