Envolez-vous les pieds sur terre

Publié le par Jérôme Voyageur

Toulouse, Octobre 2018

Il était temps de profiter de mon cadeau de Noël, en l'occurrence une séance à bord d'un simulateur de vol d'Airbus A320. Direction Beauzelle en ce vendredi après-midi à la découverte des locaux d'Aviasim, un réseau de loisirs consacré à l'aéronautique. Sur le site toulousain, situé à quelques centaines de mètres à peine des usines Airbus et du musée Aéroscopia, on peut opter soit pour une simulation d'avion de chasse, à la fidélité limitée néanmoins, soit pour son équivalent en avion de ligne.

A noter qu'on peut venir accompagné; il est même possible de prendre place dans le siège de copilote. Mais avant de pénétrer dans le simulateur, on passe d'abord par une phase de briefing sous la forme d'une vidéo. Elle est si complète et réaliste qu'on est vite perdu par la quantité de termes techniques à ingurgiter. Heureusement, la séance se passe avec un instructeur qui est là pour rappeler les consignes à chaque instant.

La première bonne surprise est le réalisme : le cockpit ressemble trait pour trait à celui d'un avion réel, ceci grâce à la réutilisation de vrais équipements électroniques opérationnels. Devant le cockpit, des écrans haute définition permettent de projeter le paysage survolé à 180 degrés. Après une présentation en détail de tous les panneaux de commande et le choix du premier aéroport, l'instructeur lance la première procédure. J'essaie de retenir le maximum d'informations.

La piste 32R de Toulouse-Blagnac apparait devant moi: je reconnais les hangars d'Airbus d'un côté et l'aérogare de l'autre. La préparation du décollage s'amorce avec la saisie du plan de vol et des réglages associés. A ce moment là, les sons qu'on a tous l'habitude d'entendre se font entendre. Mais cette fois, je découvre leur origine. Et puis les moteurs démarrent. Il n'y a plus qu'à mettre la puissance, d'abord à 50% avant de pousser les gaz à fond: la piste défile de plus en plus vite devant moi. Mais déjà arrive la vitesse de décollage. Il est temps de tirer sur le manche pour décoller. Voilà qui est fait. C'est parti pour une boucle au-dessus de Toulouse par le Nord avant un atterrissage aux instruments pour simplifier cette première. Et encore, heureusement que l'instructeur est là pour pallier aux écarts ... Cette initiation d'une petite vingtaine de minutes donne envie de recommencer. L'expérience est vraiment immersive.

Pour le vol suivant nous nous téléportons dans l'océan indien, jusqu'à la piste de l'aéroport de Mahé aux Seychelles à l'aurore. Cette fois, je fais un tour de l'île complet, histoire de ne pas aller percuter les montagnes avant un atterrissage différent, cette fois dit RNAV. J'ai failli me poser sur l'aile, la faute à un mode de fonctionnement non désactivé mais j'ai fini par réussir à poser à nouveau l'appareil au sol. Après cette seconde session, je me rends déjà compte qu'un pilote regarde enfin assez peu le paysage tant il y a de de choses à surveiller dans le cockpit, à part bien sûr quand le pilote automatique est enclenché. Mais c'est pour plus tard. Le but de la simulation reste quand même d'appréhender la prise en main de l'avion.

Après ce petit plaisir sur une île, j'ai envie de survoler l'Australie. Cela tombe bien, sur la liste des sites parfaitement simulés (bien plus de terrains sont accessibles mais avec une fidélité beaucoup plus restreinte), je trouve Adélaïde. C'est parti pour une nouvelle téléportation. L'informatique a du bon, on peut se déplacer à la vitesse de l'éclair à la surface du globe, tout en restant assis dans son siège d'apprenti pilote. Les environs de la piste semblent bien secs et désertiques, assez fidèle à l’image que je me fais de l'île continent. Le décollage commence à devenir une routine. En revanche, l'instructeur s'est amusé à insérer un scénario de panne dans cette nouvelle simulation. Il fallait bien corser la séance pour ne pas tomber dans la banalité et la lassitude! Ainsi, à peine le décollage effectué, une alarme retentit indiquant l'incendie du moteur droit. Je suis pas  à pas ces instruction d'urgence pour parer au plus vite à l'incident. Puis, après avoir enclenché le pilote automatique (enfin!!!) pour pouvoir se concentrer sur le problème, j'apprends comment paramétrer l'appareil pour le ramener sans encombre sur la piste. Il faut pour cela suivre les recommandations affichées sur un des systèmes et :manipuler pas à pas les commandes indiquées. Finalement c'est presque facile. Il ne reste qu'à revenir au sol ...

La destination suivante est choisie par l'instructeur qui souhaite me faire découvrir un terrain désormais fermé mais à l'approche plus que scabreuse. Direction Hong-Kong et son ancien aéroport de Kai Tac. Cette fois, nous débutons la simulation directement en vol. Mon "copilote" m'explique que je dois viser une colline comportant un damier rouge et blanc. Pour l'instant, je n'aperçois que des îles et des bras de mer. Mais point de colline, ou plutôt pas celle qui doit me servir de repère. Ce n'est qu'au dernier moment que je distingue enfin cette micro bosse. En tournant la tête, j'aperçois enfin la piste engoncée au milieu de la ville. Le virage est plutôt serré et au ras des immeubles. Mais cela finit par passer, sans instrument, approche à vue. Je comprends mieux pourquoi cette structure a fermé (en cherchant sur YouTube, on peut voir des vidéos de divers atterrissages ... ça laisse songeur). Comme je m'en suis à peu prés bien sorti, après un peu de roulage pour voir les autres avions sur les parkings, nous redécollons pour une deuxième tentative, cette fois sous la pluie et avec un vent conséquent. La visibilité est nulle. Seuls les instruments permettent de suivre la bonne trajectoire. Etonnante expérience. La petite colline n'apparait qu'au tout dernier moment quelques dizaines de secondes avant d'aborder le dernier virage. Je note aussi l'effet du vent qui me fait approcher en crabe. Sans l'aide de l'instructeur pour gérer la dérive avec les pédales, je pense que je n'aurais jamais atterri sur la piste ...

Après cette piste légèrement hors normes, nous discutons d'autres aéroports du même genre, ceux qui fournissent matière aux nombreuses vidéos "fun" qui trainent sur internet. On décide donc de terminer sur l'île de Saint-Martin. Pour s'y rendre, nous procédons à une ultime téléportation jusqu'à Point-à-Pitre pour réaliser cette fois un vol complet qui devrait couvrir la dernière demi-heure de la séance. Un peu de nuages mais pas trop histoire d'apercevoir un minimum le paysage. Et c'est parti. Quand une trouée se présente, je peux apercevoir la surface de l'eau ou bien une des nombreuses îles des Antilles. Dans cette simulation, je dois suivre des sortes de points de GPS et respecter des paliers. Finalement, j'aperçois enfin un bout de terre qui correspond à notre destination finale. Comme dans les photos vues à de multiples reprises, on a l'impression de se poser sur la plage, que ce soit au pied de la piste ou sur toute sa bordure droite.

Fin d'une passionnante expérience qui mérite franchement le détour, ne serait-ce au moins pour une séance de vol. En attendant le transfert de la vidéo incluse dans mon package, nous jetons un oeil aux quelques objets, maquettes ou t-shirts, exposés dans les vitrines de l'accueil.

Cela aurait presque un goût de reviens-y!

Captures issues de la vidéo dans le simulateurCaptures issues de la vidéo dans le simulateur
Captures issues de la vidéo dans le simulateurCaptures issues de la vidéo dans le simulateur

Captures issues de la vidéo dans le simulateur

Publié dans Billet, aviasim

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article