Marrakech, dans les détails

Publié le par Jérôme Voyageur

Médina de Marrakech

Marrakech, Lundi 24 Décembre 2018

 

Après deux jours consacrés aux points de curiosité principaux de la grande cité impériale du sud marocain, nous rentrons plus dans les détails pour ce jour de réveillon. Cela fait bizarre d'être en bermuda et t-shirt une veille de Noël, avec très peu de décorations associées, à part dans quelques restaurants à clientèle exclusivement étrangère. Nous prenons notre temps malgré le froid toujours aussi saisissant au saut du lit. Même les timides premiers rayons de soleil peinent à me réchauffer sur la plus haute terrasse. En revanche, j'aperçois trois montgolfières dans les airs, au-delà de la palmeraie.

Le chemin est désormais une formalité pour rejoindre la médina. Encore une fois, nous constatons que la ville s'éveille assez tard. Nombre de commerces sont encore fermés. Nous nous surprenons même à repérer là où il manque des marchands de rue. A l'approche de la place, nous bifurquons sur notre droite à hauteur du souk Dabachi. La grosse ruelle semble assez facile à suivre jusqu'aux abords de la mosquée et de la medersa Ben Youssef. En débouchant sur la place Rhaba Kdima, je suis étonné de voir trois chats alignés l'un derrière l'autre comme s'ils faisaient la queue à la manière des humains. Un rapide coup d'oeil sur ma gauche éclaircit cette étonnante pratique: l'échoppe est celle d'un poissonnier. Tout ce qui pourrait tomber serait le bienvenu pour les félins. Un peu plus loin, nous traversons le marché aux légumes qui a le mérite d'être surtout fréquenté par des locaux. Ici aussi, les chats font le spectacle, cette fois toute une série de chatons aux attitudes diverses, incorrigible joueurs ou encore endormis ... Enfin,nous débouchons sur l'esplanade de la mosquée. Comme nous le savions déjà, la medersa est fermée pour une rénovation complète. Il faut se contenter des grandes bâches photos pour se faire une idée de la beauté des lieux que j'avais eu la chance de visiter la fois précédente. En face, nous distinguons à peine le dôme blanc de la qoubba almoravide, dont l'accès semble fermé pour une raison inconnue.

Nous poursuivons donc en flânant un peu au hasard dans les différents souks du coin. Les premiers sont nouveaux pour nous, comme cette impasse où sont triées les peaux déjà tannées. Un peu plus loin, ils sont spécialisés dans le traitement du cuir. Petit à petit nous recroisons des ruelles déjà vues samedi. Mais c'est aussi ce qui fait tout le charme de la médina: s'y perdre et s'y balader au hasard. La Fnaque Berbère, telle un phare, nous sert de repère, tout comme la fontaine Mouassine. L'heure avançant, il est temps de se rapprocher de la place. Arrivés à Bab Fteuh, nous bifurquons sur notre gauche et optons pour la terrasse du Knock Knock. Il fait particulièrement bon même avec le soleil qui tape. Pour ne pas gâcher, les assiettes sont copieuses. Pas de regret sur le choix surtout que la terrasse en face reste désespérément vide.

dans la Médina de Marrakechdans la Médina de Marrakechdans la Médina de Marrakech
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dans la Médina de Marrakech

A être dans quartier, je propose d'aller boire quelque chose à Dar Chérifa, une délicieuse trouvaille de 2002. Il est désormais un peu plus simple de trouver ce riad au fond d'un petit dédale de ruelles non loin de la mosquée Mouassine. Il faut sonner pour se faire ouvrir: l'accueil est resté toujours aussi convivial. Après la quasi obscurité de l'accueil et du couloir, nous débouchons dans le patio baigné de lumière et surtout magnifiquement décoré de stucs et de bois. Les lieux datent tout de même du quinzième siècle. Je note de suite une grosse différence : il y a des tables basses un peu partout pour manger. Malgré tout, les lieux ont conservé leur côté littéraire et salle d'exposition pour des peintures ou des photos. En montant vers la terrasse, il ne faut pas manquer la chambre berbère, toute en longueur qui sert d'écrin exquis. Tout en haut de la bâtisse, nous optons pour un second bain de soleil. Je n'hésite pas sur la boisson: ce sera un thé à la menthe. Probablement parce que je leur ai dit tout le bien que je pensais des lieux et que j'y revenais avec grand plaisir, on nous fait porter gracieusement une assiette de pâtisseries marocaines pour accompagner nos boissons. Décidément, ce lieu reste une adresse spéciale. Et le personnel est vraiment sympathique.

Dar CherifaDar CherifaDar Cherifa
Dar CherifaDar CherifaDar Cherifa

Dar Cherifa

Cette fois, nous traversons vraiment la place pour rejoindre l'avenue Mohammed V. C'est là que nous avions repéré une agence qui organise diverses sorties dans la région. Nous réservons notre journée de mardi pour aller découvrir la vallée de l'Ourika voisine, dans les contreforts de l'Atlas. Le Djebel Toubkal, point culminant du Maghreb est tout proche. Non loin de là, nous tombons un peu par hasard sur un taxi suffisamment grand pour nous prendre tous les quatre. Une fois accordé sur le tarif et la prestation, il nous conduit jusqu'à la Menara. En chemin, je me rends compte comment certains quartiers de Gueliz ont beaucoup changer. Ce centre commercial (le mall Menara) est particulièrement hideux dans le contexte marrakchi. La Menara est une grande oliveraie qui sert d'écrin à un grand bassin et à son pavillon couvert de tuiles vernissées, le tout sur fond de sommets enneigés. Il ne faut qu'une demi-heure pour rejoindre le plan d'eau, en faire tranquillement le tour, immortaliser les lieux et revenir à l'entrée. Sur le chemin du retour, je crois halluciner quand au son d'une vieille chanson de Demis Roussos, Carine se mue en une folle furieuse à l'arrière, chorégraphie à l'appui. Et voilà que le chauffeur décide de mettre le morceau en boucle!

Revenus près de la place, nous imaginions faire un tour de calèche dans Gueliz, mais comme j'ai horreur de me faire prendre pour un con ( et pour un américain par la même occasion ), je les envoie tous balader, autant pour le tarif exorbitant réclamé que pour le comportement des cochers. Cent mètres plus loin, c'est un vendeur de fruits secs qui en prend pour son grade quand il essaie de me forcer la main. Fallait pas! Il est temps de rentrer. Maman profite du chemin pour compléter le menu de ce soir.

Jardins de la Menara
Jardins de la Menara
Jardins de la Menara
Jardins de la Menara
Jardins de la Menara
Jardins de la Menara

Jardins de la Menara

En rentrant des courses, nous tombons nez à nez avec Mohammed et sa femme venus déposer le repas de ce soir. Au menu, salade de légumes du moment et tagine de poulet aux olives et citron, que nous avons agrémenté d'une foie gras arrosé au champagne, fruits frais et secs et enfin pâtisseries marocaines. Pour tous les quatre, c'est la première fois que nous réveillonnons de la sorte. Nourredine, un jeune du quartier, arrive comme prévu vers dix-neuf heures pour assurer le service et réchauffer le plat. Il y a de quoi nourrir au moins deux personnes de plus. Il est tout de même un perturbé par nos petits plus. Il ne devait pas s'y attendre. Malgré tout, il assure son rôle tout à fait correctement. Nous le libérons dès qu'il a terminé la vaisselle tandis que nous continuons à discuter un moment, avant que la fraicheur nous incite à nous réfugier sous les couvertures.

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