Terres du Mékong (8), dans la région de Kampong Cham

Publié le par Jérôme Voyageur

Plantation d'hévéas Chub

La suite du parcours nous fait traverser une zone agricole mêlant rizières et plantations maraîchères. Le long de la route, on ne compte plus les maisons des paysans qui exploitent toutes ces terres. Non loin de Kampong Cham, nous pénétrons dans une imposante plantation d’hévéas. Tous les arbres ou presque sont saignés et dotés de récipients pour récupérer le latex. Nous venons d’entrer sur l’exploitation Chub qui fit la fierté du pays au plus fort de la production. Elle reste néanmoins la plus grande du royaume. Après quelques photos au milieu des arbres, nous pénétrons dans l’usine de traitement. Son apparence peut laisser penser qu’elle est à l’abandon et pourtant nous entendons des machines fonctionner. Les camions de collecte témoignent d’une longue histoire. Nous sommes loin des standards de l’usine moderne, propre et rutilante. La première chaîne laisse même à désirer : on semble y traiter du latex de très mauvaise qualité. Quelques minutes plus tard, le grand hangar massivement carrelé de blanc fait une bien meilleure impression. Si les premiers bassins sont vides faute de production du jour, les grands canaux qui leur succèdent sont eux presque tous remplis d’une épaisse couche de latex bien blanc qui s’étire sur plusieurs dizaines de mètres, flottant sur le liquide qui a servi au premier lavage et aux premières étapes du processus. Viennent ensuite de multiples machines qui étirent, broient, malaxent et finissent par sécher le latex. A l’arrière des énormes sécheuses, des morceaux difformes de couleur jaunâtre sont amassés et pressés pour faire des ballots calibrés. Il y a de quoi halluciner en voyant les conditions de travail. Ils n’utilisent tout simplement aucun équipement de protection de quelque sorte que ce soit.

Plantation et usine ChubPlantation et usine ChubPlantation et usine Chub
Plantation et usine ChubPlantation et usine ChubPlantation et usine Chub
Plantation et usine ChubPlantation et usine ChubPlantation et usine Chub

Plantation et usine Chub

Cette visite quoi qu’instructive nous a mis en appétit. Il est temps de rejoindre Kampong Cham, la grande ville voisine, capitale de la province. Elle n’a aucun attrait touristique particulier. Par contre, elle dispose d’un grand pont pour franchir le Mékong et des restaurants le long de la rive droite. Une fois le ventre plein, nous faisons un court saut de puce pour rejoindre notre premier temple angkorien sur le territoire cambodgien. Le site de Nokorbachey est loin du faste de la capitale khmère. Qui plus est, intégré dans la ville et affublé d’une pagode moderne au milieu des vestiges, on ressent ici un faible intérêt pour la protection du patrimoine. A l’intérieur du second mur d’enceinte, ce temple édifié au onzième siècle comporte une tour centrale en grès flanquée de deux bibliothèques en latérite. Nous découvrons les premiers exemples de la riche décoration sculptée caractéristique de l’époque angkorienne. C’est occasion l’occasion d’apprendre que suite à des changements de rois qui n’avaient pas la même religion que leurs prédécesseurs, l’intégralité des petits bouddhas sculptés dans les niches au niveau des faitages ont tout été détruites. Dans ce style architectural, les rideaux et les stores sont toujours en pierre sculpté. Impossible de les ouvrir ou de les fermer ! Au fil de la visite, il nous faut aussi gérer le couple de mariés et leur cour venus faire des photos sur les lieux. Hormis les portes, la seconde enceinte pourrait, quant à elle, presque passer inaperçu tant l’espace n’a rien de religieux.

temple de Nokorbacheytemple de Nokorbacheytemple de Nokorbachey
temple de Nokorbacheytemple de Nokorbacheytemple de Nokorbachey
temple de Nokorbacheytemple de Nokorbacheytemple de Nokorbachey

temple de Nokorbachey

Nous reprenons la nationale 7 en direction de l’étape du soir. Malgré l’importance du trafic, cet axe peut être totalement bloqué lorsqu’un troupeau de vaches décide de traverser en prenant largement son temps. Le long de cette route s’étendent d’immenses rizières bien vertes, piquetées ici et là de bouquets de palmiers. Le paysage est particulièrement joli. Régulièrement, nous traversons des villages, quelques dizaines d’habitations concentrées le long du grand axe routier. Un peu après seize heures, nous faisons ainsi halte à Kakoh, celui des sculpteurs. Ici tout le monde produit des sculpteurs. On peut en trouver de toutes les tailles et de tous les genres, depuis les classiques bouddhas jusqu’à des colonnes aux décors fleuris. Pour l’immense majorité, les pièces sont en grès gris pâle.

Une heure plus tard, nous arrivons au Sambor Village, notre hôtel tout près de Kampong Thom, au bord de la rivière Stung Sen. Nous ressortons dîner en ville dans un restaurant tout à côté d’un colossal lion juché sur un piédestal tout aussi majestueux. Cet ensemble marque le centre du Cambodge.

Kakoh, village des sculpteursKakoh, village des sculpteursKakoh, village des sculpteurs
Kakoh, village des sculpteursKakoh, village des sculpteursKakoh, village des sculpteurs

Kakoh, village des sculpteurs

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