Terres du Mékong (15 et fin), dernier jour à Siem Reap

Publié le par Jérôme Voyageur

Vendredi 30 Novembre 2018, Siem Reap

 

Le réveil sonne à cinq heures. Si matinalement le hall de l’hôtel est désert. J’attends quelques minutes avant qu’un chauffeur ne rentre. Il n’a pas les bonnes informations mais c’est bien mon tuk-tuk. Dehors il fait encore nuit et les rues sont tout aussi désertes. Il n’y a guère qu’à hauteur de l’hôpital que j’aperçois un peu d’animation autour de quelques vendeurs de nourriture. Je suis néanmoins surpris de ne pas voir le moindre touriste. Je ne suis pourtant sûrement pas le seul à avoir la même idée. Le mystère s’éclaircit lorsque nous rejoignons une route plus large où circulent la plupart des véhicules. Nous étions donc sur un raccourci. Cela défile un moment avant que nous puissions repartir. La présentation du pass se fait à la lueur des lampes de poche.

Parvenu sur le parking d’Angkor Wat sous les arbres, je déconcerte mon conducteur en lui demandant où est le temple. Malgré une première visite, l’absence de lumière sous le feuillage m’a complètement désorienté. Une fois la bonne direction empruntée et la frontale mise sur le front, je retrouve rapidement mes repères. Accessoirement, il suffit de suivre le mouvement, d’abord sur le pont flottant, puis sur la chaussée pavée. A hauteur de la bibliothèque, je descends sur ma gauche pour tenter d’approcher le bassin nord. Les premiers rangs sont denses et bruyants, quelques centaines de personnes, un mélange de touristes, de guides, de vendeurs ambulants et même de rabatteurs pour le restaurant voisin. Finalement, la meilleure option pour l’instant reste de prendre un peu de recul pour essayer de gagner quelques centimètres en hauteur. C’est d’autant plus nécessaire que se dresse devant moi une forêt de bras tendus et de perches à selfies. J’essaie de profiter du spectacle en tentant de faire abstraction du brouhaha. Il gâche un peu ce qui aurait pu être un parfait moment de sérénité. Malheureusement, le site est beaucoup trop connu et accessible. Il faut patienter et profiter de chaque lueur qui apparait. Le tableau évolue à chaque minute. Très lentement, je devine le soleil qui commence à darder ses timides premiers rayons de l’aube. Par chance, des impatients se contentent de prendre quelques photos dès les premières lueurs avant de quitter les lieux. Il faut alors s’approcher stratégiquement jusqu’à atteindre la rive de l’étang. J’ai d’ailleurs la surprise d’y trouver une barque qui se révèle un parfait premier plan pour compléter avantageusement ma superbe composition. Quel moment magique lorsque le disque solaire commence à se découper derrière les tours. Une fois encore, je ne me lasse pas du spectacle qui m’est offert. Quel pur bonheur d’être là ! Vraiment aucun regret d’avoir quitté ma couette si tôt : cela en valait largement la peine.

Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat
Lever de soleil sur Angkor Wat

Lever de soleil sur Angkor Wat

Malgré mes craintes, je retrouve facilement mon tuk-tuk aux couleurs sombres alors que le soleil a fait franchement son apparition au-dessus d’Angkor Wat. Je retrouve ma chambre d’hôtel peu après sept heures. Un petit somme s’impose avant de tranquillement laisser la journée s’écouler. Elle s’annonce longue avec mon vol en soirée. J’attends neuf heures pour sortir me promener en ville. Je commence par le parc implanté devant le palais royal, à quelques centaines de mètres à peine. A ma grande surprise, Siem Reap accueille elle aussi des roussettes. Trois grands arbres en sont couverts. J’explique même à un chinois de quoi il s’agit. Le palais ne présentant aucun intérêt, je poursuis le long de la rivière jusqu’aux abords d’une pagode que nous avions devinée le soir de la Cabane des Filles. Nommé Wat Preah Prom Rath, elle abrite un vieux bouddha couché. Mais c’est loin d’être une sinécure de le dénicher. La taille du complexe religieux est le premier obstacle. Comment identifier le bon bâtiment ? Et une fois trouvé, il faut encore penser à passer derrière un grand bouddha assis pour enfin l’apercevoir, juste au bas de son dos, dans une sorte de cuvette. Un vrai jeu de piste !

Flânerie dans le centre de Siem ReapFlânerie dans le centre de Siem ReapFlânerie dans le centre de Siem Reap
Flânerie dans le centre de Siem ReapFlânerie dans le centre de Siem ReapFlânerie dans le centre de Siem Reap
Flânerie dans le centre de Siem ReapFlânerie dans le centre de Siem Reap

Flânerie dans le centre de Siem Reap

Je poursuis ma ballade, toujours le long du cours d’eau, jusqu’à rejoindre le vieux marché, désormais un lieu bien connu. J’y fais mes dernières emplettes avant de prendre un rafraichissement en terrasse non loin de là, l’occasion de voir passer en courant un couple, suivi de près par une équipe de tournage (probablement un jeu télévisé). Vers onze heures, je rejoins à l’hôtel à pied pour une bonne douche. Il est temps de boucler les sacs pour les déposer dans le hall jusqu’à ce soir. Pour le déjeuner, je décide d’en terminer avec la cuisine cambodgienne pourtant bien agréable. La pizzéria voisine fait parfaitement l’affaire. Je frôle même le fou rire lorsqu’un américain et ses deux fils hallucinent en voyant arriver leur pizza : ils pensent très sérieusement à une erreur sur la taille servie ! Pour digérer, je rends une dernière visite aux roussettes avant de lire attentivement les divers panneaux d’information qui expliquent les différentes contributions de chaque pays à la restauration de la cité antique.

Désormais, je n’ai plus trop d’option pour patienter. Même les centres commerciaux voisins ne présentent aucun intérêt. A contre cœur, je retrouve le hall de l’hôtel dès quatorze heures trente pour une longue attente. Il n’y a pas grand-chose à y faire. Sok et le chauffeur viennent une première fois pour emmener Alain et Michèle. Encore deux heures et demie de patience ! Puis vient l’heure de changer de tenue : fini le bermuda et le t-shirt ; place au jean et à la polaire pour affronter le climat hivernal au retour. Un peu plus et j’attendais trop longtemps. Sok débarque avec un peu d’avance me prenant presque au dépourvu. Il faut néanmoins encore attendre le chauffeur. Ce soir, c’est grand luxe : voiture privative avec chauffeur et guide pour moi seul ! Je ne suis pas spécialement fan de ce genre de traitement VIP.

Nous rejoignons l’aéroport sans trop souffrir des embouteillages. Celui-ci présente une architecture des plus simpliste et réduite. Je fais mes adieux à mes deux accompagnateurs avant de rejoindre les guichets d’enregistrement. Pour une raison qui m’échappe, l’opération est extrêmement lente pour au moins la première moitié des passagers. Ils en viennent à emprunter un guichet supplémentaire au vol voisin pour ne pas mettre en retard notre propre vol. Il semblerait que l’édition de multiples cartes d’embarquement vers l’Europe soit un processus compliqué. Heureusement que nous n’avions qu’un petit ATR !! L’immigration et le contrôle de sécurité compensent par une inattendue rapidité. Malgré tout, nous partons avec une trentaine de minutes de retard après avoir longuement patienter sur le tarmac.

Arrivé à Bangkok, le roulage se révèle aussi long qu’à l’aller de même que le transfert en bus. Par contre, une fois dans l’aérogare, je me retrouve seulement à trois cent mètres du contrôle de sécurité où il n’y a quasiment aucune file d’attente. Quel contraste avec le précédent passage ! Résultat, vers vingt deux heures, je peux me poser sur un simili transat pour patienter tranquillement dans l’aile d’embarquement. Inutile d’avancer plus loin. L’aéroport de Bangkok a été conçu de telle manière que les salles d’embarquement des long-courriers ne sont pas en accès libre. Quelques dizaines de sièges sont largement insuffisantes pour accueillir tout le monde. Concernant Qatar Airways, il faut reconnaître qu’ils gèrent plutôt bien l’embarquement en « parquant » les passagers par zones. La suite est d’autant plus fluide. En revanche, c’est du grand n’importe quoi à l’arrivée à Doha. Malgré un atterrissage en avance, nous attendons de très longues minutes sur le parking la faute à un débarquement en bus, un à la fois, et par une seule porte. Dans l’aérogare, nous ne passons aucun contrôle de sécurité. C’est à n’y plus rien comprendre !

Comme à l’aller, l’A380 qui rentre à Paris est loin d’être rempli. En début d’après-midi, je rejoins Roissy : pluie froide dehors, seulement sept degrés. Disons que cela fait un choc par rapport à la météo de Siem Reap. Direction la gare pour prendre le RER et traversé Paris jusqu’à la maison.

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C
Très bel article, très intéressant et bien écrit. Je reviendrai me poser chez vous. A bientôt.
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J
Merci beaucoup. N'hésitez pas à parcourir les épisodes précédents
P
Je commence votre voyage par la fin. Article intéressant. Belles photos.
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J
Merci beaucoup. Quel que soit leur ordre, les visites et les réactions sont toujours les bienvenues