Dans les pas des Cathares (8)
1 Mai 2019
Après avoir passé trois jours à explorer le sud de l'Aude depuis Limoux, je quitte la capitale de la Blanquette pour rejoindre les abords de la Méditerranée par un large détour. Direction le sud de l'Aude avant de bifurquer vers la région du Fenouillèdes et le département des Pyrénées Orientales. Il me faut une bonne grosse heure pour rejoindre Tautavel, berceau d'un homme préhistorique de référence. Suite à sa découverte dans la grotte du Caune d'Arago, il a été décidé de construire un musée de la préhistoire au village. Ayant surestimé le temps de trajet, je me retrouve à devoir attendre l'ouverture pendant presque une demi-heure. En ce jour férié, les visiteurs ne semblent pas se bousculer en tout cas pas avant l'horaire. Sur une vingtaine de salles, l'exposition rappelle l'histoire des lieux et de la vallée, que ce soit celle des hommes mais aussi des animaux. Le petit plus réside dans les nombreux écrans où tournent des vidéos des chercheurs qui sont intervenus sur le site.
Après cet intermède un peu décalé avec ma semaine cathare, je rejoins le département de l'Aude à quelques kilomètres de là, sur la commune de Tuchan où se trouve le château d'Aguilar, accessoirement mon dernier des cinq fils de Carcassonne. Propriété de la famille de Termes, il servit de refuge après la chute du château de Termes.
Bien qu'il soit lui aussi perché sur un piton rocheux, il me fait un effet moins impressionnant que ces "frères" de la veille. Peut-être le fait qu'il soit moins haut et moins "dominant" par rapport aux envions contribue à cette sensation. La route d'approche sinue à travers les vignes mais se révèle très rapidement être bien défoncée. J'ignore comment on pourrait se croiser sur ce parcours. Par chance, je n'ai pas eu besoin de trouver la réponse. Quelques véhicules à peine stationnent en contrebas de la maisonnette en bois qui sert d'accueil. Il ne faut qu'une petite dizaine de minutes grand maximum pour rejoindre le pied des remparts. Juste avant la porte, on peut observer une petite chapelle extérieure, consacrée à Saint-Anne, qui offre un panorama appréciable sur la chaîne des Pyrénées, toujours sous la surveillance bienveillante du Canigou enneigé. En se retournant, on profite d'une première enceinte, en forme d'hexagone irrégulier, relativement bien conservée. Un premier tour par les lices permet de détailler l'intérieur de ces fortifications tout en donnant un premier aperçu de l'enceinte primitive. Je remarque qu'ici aussi les tours d'angles ne sont pas complètes : elles sont toutes semi-circulaires et ouvertes à al gorge. Ainsi leur défense pouvait être assurée depuis le logis principal.
De retour devant l'entrée, il est temps d'emprunter les escaliers et la passerelle métalliques qui permettent de rejoindre le coeur du château. Il faut ici faire preuve d'un peu d'imagination pour visualiser à quoi pouvait ressembler le logis du châtelain et la tour carrée. Seuls des pans de murs percées de belles archères ont réussi à traverser les âges.
On quitte l'enceinte par la poterne nord-est qui permet de rejoindre un sentier contournant l'enceinte extérieure jusqu'à l'entrée principale. Il est ainsi possible d'avoir un aperçu externe mais partiel des remparts. C'est finalement depuis le parking et ensuite depuis les vignes qu'il offre ses plus beaux profils, à défaut d'être un oiseau pour pouvoir profiter de sa forme d'ensemble depuis le ciel.