Splendeurs du Pantanal, Mutum Expedições (9)

Publié le par Jérôme Voyageur

Lundi 23 Septembre, à bord du Mutum Expedições

 

Dernière matinée sur la rivière Cuiaba. Nous repartons à six heures, bien décidés à revoir au moins un félin. Nous commençons à vitesse raisonnable observant quelques oiseaux le long de l’incontournable canal Noir. Une fois n’est pas coutume, nous ne nous y attardons pas. Sur le même rythme, nous nous engageons dans le long canal Saint Pedrinho. Un peu avant la mi-parcours, nous découvrons trois loutres géantes remontant elles aussi le cours, le long de la rive droite. Elles ondulent gracieusement sur des eaux aux couleurs boueuses, sortant de temps en temps la tête le temps de prendre une goulée d’air avant de replonger pour poursuivre leur chasse. Il faut essayer d’anticiper où elles vont pouvoir ressortir, ce qui n’a rien d’évident, en tout cas largement plus compliqué qu’avec les jaguars ! En fait, il faut attendre qu’elles attrapent un poisson pour les observer plus longuement, quoi que, parfois, elles continuent à avancer avec la proie en travers de la gueule, tout en conservant la tête hors de l’eau. Il vaut d’ailleurs mieux avoir la mâchoire ferme. Chaque pêche est l’occasion d’une chamaillerie. Celle ayant capturé un poisson se voit chahuter par les deux autres qui ne songent qu’à lui voler sa pitance. Le manège continue ainsi pendant de longues minutes, toujours au ralenti et à contre-courant. Nous avons même la chance de voir un martin-pêcheur à ventre roux attraper un poisson et le déguster lentement au sommet d’un arbre mort au milieu des flots.

Matinée du 23 Septembre

 

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Soudain, la barque qui voguait de concert avec nous part plein gaz. Chico, notre pilote, en fait de même. Les mots et explications sont inutiles. Nous en déduisons qu’un jaguar a dû être signalé sur « radio Pantanal ». Je pense que nous parcourons plus d’une dizaine de kilomètres jusqu’à l’endroit supposé de la dernière apparition. Moins d’une dizaine de barques sont là. Après peut-être une vingtaine de minutes d’attente, tout le monde parvient à la conclusion que le félin n’apparaitra plus. Nous repartons donc en exploration dans un autre secteur, en particulier un canal annexe du Saint Pedrinho que nous n’avions pas encore parcouru. Plus tard, un long méandre particulièrement sinueux commence à me rappeler quelques vagues souvenirs. Il me semble aussi que notre allure est plutôt soutenue sans être extrême. Je n’ai pourtant pas entendu le moindre grésillement à la radio. Ce n’est qu’en débouchant sur une rivière plus large que mes soupçons se confirment. Retour sur la Cuiaba. Nous venons de faire en sens inverse le parcours d’hier matin. Quelques centaines de mètres plus loin en aval, nous rejoignons cinq bateaux à l’ancre à quelques encablures de la berge sur notre droite.

Rapidement, grâce aux jumelles ou aux téléobjectifs, nous distinguons une tête tachetée à l’ombre, au sommet de la rive. Celle-ci est partiellement dissimulée par quelques feuilles et une bonne brassée de lianes. Avec un tel environnement, il peut facilement passer inaperçu. Vu son « intense » activité matinale, il a sûrement dû chasser récemment. Ses seuls mouvements pendant notre heure de présence se limitent à des levers et des couchers de tête et, parfois, mais rarement, un passage sur le dos avec les quatre pattes en l’air. Si bien qu’il nous est impossible de dire s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. L’heure ayant tourné et le félin étant peu enclin à se mouvoir plus, nous faisons un dernier passage juste sous son museau avant de repartir à allure soutenue. C’était sans compter un nouveau jaguar fugacement aperçu quittant la berge par trois d’entre nous. Le quart d’heure d’inspection et d’attente pas plus que le renfort d’une autre barque de français n’y changent rien. Partis devant, nous les retrouvons quelques kilomètres plus loin. Cette fois, ce sont eux qui auraient vu un nouveau félin. Seul Paulo va réussir à deviner une silhouette derrière le rideau végétal. Avec ces deux imprévus, nous sommes définitivement en retard. Plus un seul arrêt n’est marqué jusqu’au navire.

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Lorsque je monte à la salle à manger après m’être changé et douché, j’ai la surprise de trouver tout éteint, et aucune table dressée. Direction le pont supérieur pour patienter. C’est là que je retrouve presque tout le monde. L’équipage est en train de préparer des grillades à l’extérieur. Nous allons déjeuner là, qui à table, qui sur les banquettes. Le bœuf grillé est succulent. Pendant ce temps, nous avons aussi quitté notre mouillage pour rentrer à Porto Jofre. Grâce à l’œil acéré du capitaine qui vient nous prévenir, nous apercevons un dernier jaguar tout près de l’eau, au pied de la berge sur la rive droite. Avec celui de la piste, cela monte à neuf le total du groupe, sept pour ce qui me concerne. Finalement, la moisson s’est révélée plutôt sympathique, surtout que pour cinq d’entre eux, nous avons passé à chaque fois environ une heure. Arrivés au « port », nous patientons au frais de la climatisation en attendant que notre minibus se présente, ce qui nous laisse le temps de détailler les environs : l’endroit n’est vraiment pas reluisant, loin de là. Par chance, le débarquement se déroule sans chute de sac, ni de matelot. Tous les bagages rejoignent sans encombre le véhicule. Tous, enfin presque ! Le chauffeur trouve le moyen de démarrer sans Paulo ni son sac. Tout comme il a rangé en vrac le coffre et n’a rien prévu pour le protéger de la poussière. Rien à voir avec son collègue de l’aller.

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