Splendeurs du Pantanal, Pousada Piuval (4)

Publié le par Jérôme Voyageur

 

 

 

 

 

Après-midi du 19 Septembre

Aujourd’hui, nous repartons bien tôt. Dès quatorze heures, malgré le pic de chaleur quotidien, nous remontons à bord du camion. Ce départ avancé s’explique par le fait que nous partons dans une autre pousada pour remonter un bout du Rio Claro. Il nous faut d’abord parcourir un tronçon de la Transpantaneira. Malgré son nom, elle est tout sauf roulante, entre tôle ondulée et multiples ponts qui présentent néanmoins l’énorme avantage d’offrir des points de vue imparables sur les mares en contrebas. Il semblerait presque qu’on s’approche de l’eau, des marais, …Des dizaines et des dizaines d’aigrettes sont comme au garde-à-vous, surveillant la moindre proie qui pourrait passer à portée de bec. Nous essayons de ne pas trop nous arrêter mais il y a tout de même des incontournables comme ce magnifique héron coiffé, l’aigrette bleue ou encore ce coati roux que nous avions initialement confondu avec un singe vu qu’il était perché dans un arbre. Il a suffit qu’il descende prudemment sur le tronc pour que nous découvrions notre erreur. Comme ses congénères, il n’a pas trainé avant de se volatiliser dans le bas-côté.

Dès le début du chemin d’accès à cette nouvelle pousada, je fais partie des rares chanceux à avoir aperçu un tatou dans une parcelle sèche sur notre gauche. Puis nous profitons plus longuement d’un héron flûte-du-soleil parfaitement à découvert et relativement proche pour observer dans le détail sa superbe livrée. Il nous faut presque deux heures pour enfin rejoindre les bateaux qui nous attendent avec deux pilotes arrivés avant nous dans un autre véhicule. A priori, nous ne devrions pas prendre l’eau : les barques semblent un peu plus modernes et les sièges plus confortables. Après quelques instants de flottement, nous nous partageons entre photographes dans une embarcation et les autres dans la seconde. Quel merveilleux silence dans ce chenal de verdure ! Petit à petit, nous avons la chance d’observer tous les martin-pêcheurs de la région : l’énorme à queue rousse avec son dos bleuté, le « commun » d’Amazonie avec sa parure verte, et surtout les deux petits nouveaux du jour particulièrement compliqués à voir. Il faut dire que le nain comme le bicolore ne sont vraiment pas très gros. Il faut même s’enfoncer sous les frondaisons pour distinguer le premier sous les feuillages. Grâce à notre approche silencieuse, nous pouvons voir de près le petit donacobe à miroir qui saute de feuille en feuille sur les jacinthes. Quelques cormorans nous survolent tandis que les buses sont plutôt du genre à rester perchées à trois ou quatre mètres au-dessus de la rivière. Fugacement, un coati vient se désaltérer sur la berge. Seul Olivier parvient à l’immortaliser. Nous avons plus de chance avec l’iguane qui serait plutôt du genre « paresseux » ! Nous naviguons ainsi dans cet écrin pendant une bonne heure et demie sans vraiment voir le temps passer, occupés que nous sommes à scruter notre environnement végétal. Nous pensions alors la journée terminée. Grosse erreur !

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A peine débarqués, alors que nous remontons vers le camion, les premiers nous font signe de faire silence. Un renard crabier s’est couché tout près du véhicule. Malgré notre approche qui pourrait presque être envahissante, il continue à se prélasser sous les derniers chauds rayons du soleil. Quand il se lève, c’est pour faire quelques pas avant de reprendre son « épuisant » manège. A ce rythme, nous pourrions y rester des heures mais Paulo nous presse d’embarquer. Au moment où nous dépassons la ferme, Renée aperçoit quelque chose dans l’enclos sur notre gauche, au milieu des herbes sèches. Il s’agit là d’un petit fourmilier. Rien à voir avec son grand cousin que nous avons vu ce matin. Celui-ci est une adorable boule de poils, façon peluche, à dominante claire avec les flancs sombres, une sorte de modèle réduit du précédent. Hormis la différence de taille, il est aussi beaucoup moins farouche. Malgré notre présence assez peu discrète dans le camion, il continue à gambader tranquillement et à fouiller le sol. Lorsqu’il s’approche du chemin, nous sautons vite du camion pour en faire de même en essayant de rester de l’autre côté, histoire de lui laisser un peu d’air. Avec les piroguiers qui nous suivaient, nous sommes presque une quinzaine à le suivre dans ses moindres mouvements. Là encore, il faut se résoudre à l’abandonner après avoir bien profité de sa tranquille présence. Quelques centaines de mètres plus loin, nous stoppons à nouveau en apercevant un couple de renards crabiers venus boire dans une petite mare en contrebas de la piste. A peine repartis, nous devinons une masse sombre derrière la clôture. Cette fois c’est un tapir qui vient s’offrir à nos objectifs malgré la lumière déjà bien insuffisante. Histoire d’en profiter, je n’hésite pas à descendre du camion à l’arrache, depuis l’arrière de la caisse. Les câbles de l’enclos ne semblent pas le déranger le moins du monde malgré sa morphologie relativement imposante. C’est une simple formalité pour lui de passer d’une enceinte à l’autre malgré les obstacles. Décidément, nous avons été plus que gâtés par Dame Nature. Désormais, il faut rentrer dans la nuit qui tombe très vite. Vers dix neuf heures, nous sommes de retour à la Pousada Piuval pour un apéro bien mérité avant de nous restaurer au frais de la salle de restaurant.

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D
on s'est certainement croisé... nous étions à Piuval les 23/24 et 25 sept. et avant à porto jofre...<br /> Merci de votre visite sur mon site.
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