Splendeurs du Pantanal, Pousada Piuval (5)

Publié le par Jérôme Voyageur

Vendredi 20 Septembre, Pousada Piuval

 

Cela s’annonçait comme une grasse matinée avec un départ fixé à seulement huit heures. Bien évidemment, je me suis réveillé bien plus tôt que cela. Levé à cinq heures, je suis prêt à sortir une trentaine de minutes plus tard. Il n’y a pas encore grand monde dehors alors qu’il fait bon et que la vie commence à s’éveiller à mesure que la luminosité croît. Je commence par la mare située juste derrière la pousada. Une bonne trentaine de capybaras de tous âges terminent leur nuit avant de se mettre en route en file indienne dans les premières lueurs de l’aube, comme si un des anciens avait donné le signal. Si rien ne se présente sur l’eau alors que je suis sur le ponton, un bruit attire mon attention sur ma droite. J’avais bien aperçu un oiseau sur la berge, mais désormais, c’est un petit caïman qui a pris sa place. Il a tenté sans succès de croquer le volatile en surgissant de l’eau sans prévenir ! L’étang déserté, je retraverse la propriété pour rejoindre le point d’eau creusé dans la plaine, face aux bâtiments. Etonnamment, malgré la température encore agréable, la vie y est rare. Hormis trois capybaras et quelques rares oiseaux, rien ne se présente. Je change donc vite d’endroit, direction la mare de l’entrée. Elle n’est guère plus fréquentée. Autant revenir vers les chambres. Plutôt que d’aller me recoucher, je me dirige vers un des transats de la piscine. En attendant que l’ara bleu sorte de son tronc, je profite de toutes les espèces qui se réveillent et commencent à survoler les pelouses. C’est ainsi que j’ai la chance d’observer trois araçaris à oreillons roux qui se posent dans un arbre voisin totalement dépourvu de feuillages. Cela facilite grandement les prises de vue. De l’ara, je ne vois d’abord que la tête sortie subrepticement du trou, puis au creux de la brèche au sommet du tronc, mais rien de plus. Bien inspiré d’avoir conservé mon appareil photo pour le petit-déjeuner, je quitte précipitamment la table quand je l’aperçois enfin hors de son nid. Il passe de longues minutes perché sur un robinet qui fuit en bordure de pelouse. L’endroit idéal pour se désaltérer en allant récupérer quelques gouttes à chaque fois avec l’extrémité de son bec.

Matinée du 20 Septembre

Juste avant neuf heures, nous partons avec le camion pour une dernière exploration de la Pousada Piuval. A quelques kilomètres en face des bâtiments, nous mettons pied à terre en lisière d’une petite forêt. Nous y sommes accueillis par une buse à tête blanche et un guira cantara avec sa huppe qui permet de l’identifier sans erreur. La première clairière à quelques mètres de là abrite une tour d’observation en bois qui ne séduit que la moitié du groupe. Le reste poursuit son chemin dans le sillage de Paulo. Cela aurait été dommage de ne pas profiter du panorama au-dessus de la canopée, et ce malgré la chaleur qui commence à faire ses effets. Il vaut mieux monter tranquillement, à son rythme. Nous n’apprécions que mieux la relative fraicheur une fois revenus au sol. Nous rattrapons l’avant-garde un peu plus loin, affairée à pister un petit oiseau tout en essayant de repérer les singes capucins qui se seraient signalés par leurs cris. En surveillant le bruissement à la base des palmes, nous finissons par en repérer un, puis deux, puis trois. Néanmoins, ces feuillages de palmiers ne facilitent pas le moins du monde l’observation. C’est plus un jeu d’ombres et de lumières. Je préfère m’écarter du groupe, ce qui me permet de dénicher une mère avec son petit sur le dos en train de cueillir et de déguster les fruits du palmier. Focalisé sur ce duo, je ne me rends pas compte tout de suite qu’un petit curieux et facétieux s’est arrêté juste au-dessus de ma tête. Il reste là à nous observer, Renée et moi. Je le vois même écarter une palme pour mieux nous voir tout en grignotant un fruit avec l’autre patte. Un peu plus tard, une tache rouge et mouvante m’incite à quitter le chemin. Je viens de repérer un superbe pic de Malherbe. En quelques minutes, tout le monde fait demi-tour pour me rejoindre.

Au pied d’un arbre mort, nous déclenchons une véritable cacophonie, produite par un couple d’aras hyacinthes. A croire que nous les empêchons de revenir dans le nid installé dans l’arbre voisin. En prenant un peu de recul, le calme finit par revenir et un des spécimens finit par rentrer dans son trou. Mais c’est le moment que choisissent deux autres couples pour venir se brancher au sommet du même arbre. Et le vacarme reprend de plus belle. Ils ne sont décidément pas discrets ! La chaleur se faisant de plus en plus intense, nous rejoignons le camion en privilégiant le plus possible les sentiers ombragés. De retour à la pousada, une dernière baignade s’impose avant de boucler le sac.

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