Voyager dans le temps à défaut de le faire autour de la Terre

Publié le par Jérôme Voyageur

Un an déjà, ou presque que nos velléités de voyage ont été stoppées net. Dire qu’au commencement du premier confinement, je devais effectuer un voyage qui me tenait tout particulièrement à cœur pour des raisons familiale. Ce n’est que partie remise ; on ne sait juste pas quand les astres seront à nouveau alignés.

Malgré les nombreuses années de voyage et les quelques opportunités de ballades de proximité, les opportunités de billets ont fini par se tarir. L’inspiration vient à manquer. Du coup, c’est l’occasion de partager mon autre passion, tout aussi passionnante et prenante. C’est aussi une histoire de voyage …… mais dans le temps. Mais pas seulement.

Puisqu’il s’agit de généalogie. Plus de vingt ans déjà que je me suis fait happé par cette occupation dévorante. Au départ, il était une simple recherche Google de mon propre nom de famille. Après des premières années peu prolifiques, les informations en ligne étaient encore assez rares, la multiplication des archives en ligne ont vite « boosté » mes recherches. Et augmenter ce que certains pourraient appeler une addiction. Souvent j’ai l’impression de réaliser une enquête policière, faisant des hypothèses, essayant de les confirmer, faisant des déductions grâce à des témoins.

Tout ceci m’éloigne du thème du voyage. J’y viens, j’y viens ... Au fil des années et de l’avancée de mes recherches, j’ai vite compris que j’étais ce qu’on pourrait appeler un citoyen du monde, ou tout au moins de la Méditerranée. Depuis tout petit, je savais que mon patronyme venait d’Italie, mais j’étais loin de soupçonner tout le reste, côté maternel. A posteriori, je comprends un peu mieux pourquoi j’aime autant voyager : j’ai tant d’ancêtres qui ont émigré dans les siècles précédents que cela a dû finir par s’inscrire dans mes gênes.

Seule la branche de ma grand-mère paternelle fait office de roc, point de repère fixe pendant plus de quatre cents ans. Pour résumer, tous les ancêtres de cette branche se rassemblent pour leur immense majorité dans un cercle d’une centaine de kilomètres de diamètre qui s’étendrait entre les villes de Toulouse, Albi et Castres, autant dire que ces aieux-là n’ont guère évolué au-delà de leurs propres villages et des alentours immédiats.

Quelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelle
Quelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelle
Quelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelleQuelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelle

Quelques images du berceau de la famille de ma grand-mère paternelle

Quant à mon grand-père paternel, le regretté Narcisse, il est arrivé de San Daniele dans le Frioul entre les deux guerres accompagné de ses parents et de ses dix frères et sœurs. Tous ont fait souche autour de Toulouse. Première migration entre le nord-est de l’Italie et le sud-ouest de la France. Premier mélange de cultures, premier d’une bien plus importante série. Un peu à l’image des « toulousains », toute cette famille élargie se répartie dans une toute petite zone à l’ouest de la ville d’Udine.

Images du Frioul terre d'origine de mon patronymeImages du Frioul terre d'origine de mon patronymeImages du Frioul terre d'origine de mon patronyme

Images du Frioul terre d'origine de mon patronyme

L’autre creuset de ma famille, c’est l’Algérie, cette terre qui vit arriver des gens de tout le pourtour de la Méditerrannée pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Ainsi, je me retrouve issu d’ancêtres venus des quatre coins de la France.

Des noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre nataleDes noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre natale
Des noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre nataleDes noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre nataleDes noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre natale
Des noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre nataleDes noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre natale

Des noms qui bercèrent mon enfance quand j'entendais mes grands-parents parler de leur terre natale

L’arrière-arrière-grand-mère Marie S. débarqua avec ses parents en provenance de Dordogne, d’un petit village nommé Saint Cernin-de-Labarde.

 

 

 

 

L’arrière-arrière-arrière-grand-mère Marie J. arriva elle de Seine-Maritime, plus précisément de Fresnoy-Folny, accompagnée de ses parents.

 

 

 

 

 

 

Arrivée sur les terres du Constantinois, elle y rencontra le beau Victor Pascale, un peintre en bâtiment débarqué de Naples. Ils mirent au monde un petit Paul qui épousera Marie, la « dordognaise ».

 

Pendant ce temps-là, Catherine G., arrière-arrière-grand-mère, née à Corfou en Grèce, débarquait avec ses parents maltais en provenance de La Vallette, la capitale de Malte alors que Jean M., arrière-arrière-grand-père et ses parents arrivaient, eux, de l’île d’Ischia dans la baie de Naples. Tous deux se marièrent et eurent dix beaux enfants.

 

D’autres navires quittaient l’Italie dans la même période. Depuis Livourne arriva l’arrière-arrière-arrière-arrière grand-père Alexandre G., marin corailleur. Il fonda une famille avec une autre italienne Carmela Di G., arrivée, de son côté, de la ville de Torre del Greco, non loin de Naples, au pied du Vésuve.

Je vous rassure, il n’y a pas que des racines italiennes qui coulent dans mon sang. D’ailleurs, l’arrière-arrière-arrière-grand-père Pierre G., jardinier, arriva pour sa part avec ses parents, frères et sœurs de Palamos, en Catalogne.

Jusque là, je n’ai fait que le tour de la branche de ma grand-mère maternelle. Il reste encore toute la branche de mon grand-père paternel. Celle-ci est un peu moins internationale ….. quoi que !

L’arrière-arrière-grand-père Vincenzo D. arriva lui-aussi de Torre del Greco (décidément, le monde est bien petit ; l’adage se vérifie). Son épouse arrivait probablement aussi d’Italie à la lecture des patronymes de ses parents. Mais jusque-là, je n’en ai toujours pas la preuve formelle.

Dans cette branche, on retrouve aussi d’autres métropolitains. L’arrière-arrière-grand-père Jean G. arriva de Charmant en Charente. Il y épousa Adélaïde F. née en Algérie de parents arrivés de Dainville, dans le département de la Meuse. De là viennent aussi des racines ancrées dans les Vosges, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle et le Bas-Rhin.

 

Quand je porte mon regard sur toutes ces influences, je comprends mieux mon goût pour l’ailleurs, et aussi mon attrait tout particulier pour l’Italie tant j’y ai de racines que j’ignorais pendant une grosse moitié de mon existence.

Publié dans Billet

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J
Quel bel article si émouvant! J'ai moi meme fait des recherches en généalogie et je comprends ta passion. Il est évident que provenir de tant de régions d'ici et d'ailleurs doit te donner l'impression d'etre un enfant du monde!!! Les recherches aujourd'hui sont aidées par la numérisation des actes. Moi meme, comme tu le sais je viens d'ALgérie et désormais je peux aller directement en ligne aller chercher les actes qui m'interessent. Bravo pour ce bien beau tableau de famille!! Bonne journée!!
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