Des pionniers aux géants

Publié le par Jérôme Voyageur

Astérion le minotaure

Toulouse Montaudran, Août 2021

Après avoir fait une plongée dans un bout de l'histoire de la ville de Toulouse, autant profiter d'être dans le quartier pour aller découvrir cette fameuse halle de la Machine installée assez récemment le long de la piste des géants. Impossible de manquer cette vaste et haute halle de bois et de verre. D'autant plus que les abords laissent apparaitre un patchwork de mécaniques étranges.

Cette installation fait suite à un spectacle de rue conçu spécialement par la Compagnie La Machine, "troupe" dingue imaginée par François Delarozière, d'abord à Nantes, avant d'essaimer. Et donc, en novembre 2018, un minotaure géant, baptisé Astérion, et Ariane, une araignée tout aussi imposante, ont parcouru les rues de la ville rose. A l'issue, il fallait bien trouver un écrin pour héberger ces imposantes machines. Quoi de mieux alors que la proximité de la piste des géants. Et cette halle est devenu bien plus qu'un simple entrepôt, bien au contraire. C'est aussi un lieu de création de mécaniques complètement loufoques, certaines poétiques ou oniriques, d'autres monstrueuses, mais toujours pour le plus grand plaisir des spectateurs. Car cette halle est surtout et avant tout le cadre d'un permanent spectacle de "rue", que ce soit à l'intérieur de la halle ou à l’extérieur sur un tronçon de l'ancienne piste.

Des pionniers aux géantsDes pionniers aux géants
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En contournant le bâtiment pour en trouver l'entrée, on reste perplexe après avoir dépassé une première araignée géante déposée à l'arrière de la halle. Il faut dire qu'on longe un mélange hétéroclite de tuyaux en tous genres, de bouteilles de gaz, de tubes géants, ici et là. Et même une citerne de l'autre côté de la piste. En première réflexion, on se croirait dans un atelier de savants fous! Enfin se dresse devant nous les quatorze mètres du fameux minotaure, pour l'instant encore immobile et stationné à l'abri le long de la halle. A chaque pas en avant, il nous écrase de son imposante majesté.

Enfin parvenus à l'entrée, et après avoir présenté nos passes respectifs, nous pénétrons enfin dans ce qui pourrait s'apparenter à une véritable caverne d'Ali Baba, ou bien un capharnaüm géant; c'est selon. Si le premier espace est assez sage avec une présentation du projet du dragon de Calais; on bascule vite dans du grand n'importe quoi où petit à petit tous les sens peuvent être mis en éveil au gré des interventions des machinistes qui tournent régulièrement sur toutes les machines. Une grosse turbine soufflera dans le nez des amateurs. Volontaires ou pas, il y a de grandes chances de finir sous une averse de neige artificielle, tandis qu'un machiniste un poil pyromane s'amuse à mixer percussions et lance-flammes.

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L’ouïe est mise à plus rude épreuve encore quand on s'approche du fond de la halle. Dans un simili-théâtre constitué de containers métalliques, d'improbable instruments de musique : orgue de bouteilles, carrousel de guitares, percussions improvisées ... Un véritable concert ! Non loin de là, il semblerait que les cuisines aint été dépouillées pour reconstituer des machines musicales. Mais voilà qu'Astérion s'ébroue à l'extérieur. Heureusement, il est possible d'aller et venir entre la halle et la piste. Il suffira de montrer le tampon sur nos poignets.

Des pionniers aux géantsDes pionniers aux géantsDes pionniers aux géants
Des pionniers aux géantsDes pionniers aux géants

Il faut hâter le pas pour le rejoindre. Bien qu'il progresse lentement, il a pris un peu d'avance sur nous. Lesté de quelques dizaines de passagers sur son dos, il parade au milieu de la piste des géants qui porte bien son nom à cet instant-là. De temps à autre il crache un peu de fumée toisant aux passages les humains aux allures de lilliputiens qui l'accompagnent. Il avance ainsi jusqu'au manège Carré Sénart, dernier élément de la compagnie. Si de loin, on pourrait penser à un classique manège forain, on se rend bien compte en approchant que tous les éléments du plateau sont en fait des mini-machines dans l'esprit de la compagnie.

Astérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré Sénart
Astérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré Sénart
Astérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré SénartAstérion à la parade jusqu'au Carré Sénart

Astérion à la parade jusqu'au Carré Sénart

Le trajet du retour qu'on penserait n'être qu'un simple accompagnement du minotaure jusque dans son antre. Que nenni! Ce qui ressemblait à un atelier de soudure prend désormais tout son sens. Les machinistes préparaient la suite du spectacle. Après nous avoir noyés dans un épais nuage de fumée, c'est l'orgue à gaz qui s'ébroue, succession de sifflements et de grands boums sonores. Dommage que cela ne rende rien en images. Il faudra se rendre sur place pour en profiter. Désormais, il s'agit de jouer stratégique. Des jeux d'eaux se mettent en place. Il ne manquerait plus que de finir totalement trempé, surtout quand les deux énormes canons à eau propulsent leurs charges respectives. Se placer tout près de la citerne se révèle être une bonne option, à moins, bien sûr, d'aimer se faire mouiller comme ces gamins qui se précipitent sous les gerbes d'eau.

Jeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eau
Jeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eau
Jeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eauJeux de gaz ... et d'eau

Jeux de gaz ... et d'eau

Enfin le calme revient. Nous pouvons retourner dans la halle pour terminer la découverte. Et quel moment de total décalage que cette table d'apparat ! Il y a certes de la vaisselle, mais il y a surtout d'improbables et dingues petites machines. On pourrait presque regretter de ne pas assister à un vrai service avec des convives et des serveurs, pour certains suspendus au-dessus de la table. Il faut quand même être déjanté pour imaginer de telles mécaniques! Une catapulte à pain, une canne à sucre, une machine à servir le vin "avec style", un service aérien du poivre, et j'en passe ... En arrière-plan, on aperçoit la seconde araignée géante, semblant dormir sur son container.

Si vous avez du temps à perdre, un salle de projection à l'étage diffuse deux films, un peu longs à vrai dire.

 

Au final, cette visite se révèle une agréable surprise. Suivre les machinistes , les voir s'éclater et donner vie à leurs créations insensées est un pur régal. Petits et grands, on en prend plein les yeux et les oreilles.

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Publié dans France, Carnet de voyage

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Y
Impressionnant ! Merci pour le partage
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J
Quelle merveille de Technique qui explique ce qu'aux yeux des enfants ce n'est que magie! Merci de nous présenter cette prouesse!
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