Haut les coeurs, Oléron est là!
Oléron, Avril 2022
Je vous ai laissé alors que nous quittions Brouage pour Marennes. En cette avant saison touristique, ce n'est pas si simple d'y trouver une table pour déjeuner. Nous nous contentons d'une brasserie près du marché couvert, faute de trouver grand choix. A posteriori, ce n'était pas si mal que cela. Le ventre plein, nous pouvons reprendre notre promenade vers la plus grande île du département. A peine deux jours de vacances et déjà plusieurs bouts de terre. A croire que c'est un archipel !
En empruntant le pont dès la sortie de Marennes, il ne faut pas manquer de jeter un oeil au joli fort Louvois en contrebas, qui assurait la protection du flanc sud du Pertuis d'Antioche. Une fois encore, l'opportunité ne se sera pas présentée d'aller le voir de plus près. Nous filons directement vers Le Château d'Oléron. Vauban, quand tu nous tiens .... En effet ce premier village d'importance sur l'île accueille aussi sa plus grande fortification. Le centre ancien est fortifié par une enceinte, au coeur de laquelle s'élève la citadelle, demi-étoile accolée au rivage et imposant ses hauts murs aux regards des habitants. A cette époque, il est encore possible de s'approcher du port pour s'y stationner et ainsi se simplifier la ballade. Il ne reste qu'à dénicher le passage pour atteindre la passerelle qui enjambe le chenal : le plus simple est de suivre les bassins du port et on finit par y tomber dessus. Un petit effort est nécessaire pour franchir la butte qui sépare des murs de la citadelle.
Seul un bâtiment subsiste dans l'enceinte, tout en longueur, sur deux niveaux, le classique magasin aux vivres dans ce genre de constructions. Tout l'intérêt de la visite consiste à rejoindre le chemin de ronde et d'en profiter pour faire le tour de l'enceinte, du moins là où cela est possible. Ainsi, on peut d'abord observer le pont, le port et le centre ancien en contrebas avec toutes ces anciennes cabanes ostréicoles; puis les fortifications baignées par l'océan, sur fond de terres découvertes la veille et le matin même : l'île Madame, la plus proche, Fouras juste derrière, et l'île d'Aix qui ferme l'horizon. Du fait de travaux, nous sommes forcés de redescendre dans la cour à l'extrémité du magasin. Avant de quitter les lieux par le même chemin, nous jetons néanmoins un oeil à la porte Royale, l'entrée officielle de la citadelle.
Du haut des remparts, j'avais aperçu d'un oeil intrigué et curieux cet ensemble de cabanes colorées réparties autour d'un chenal. Je voulais absolument voir de plus près de quoi il en retournait. De cabanes d'ostréiculteurs posées juste au bord du quai pour faciliter le déchargement des huîtres, elles ont été converties soit en ateliers d'artistes, soit en lieux de restauration, optant au passage pour une redécoration tape à l'oeil. C'est un véritable pachwork de couleurs offert par ce micro-quartier. Et quand le soleil perce les nuages, les teintes, ternes jusque-là, deviennent alors des plus chaudes et des plus chatoyantes. A tout prendre, je préfère flâner sur ces pontons plutôt que dans les boutiques qui se sont multipliées dans les rues voisines, dans le cadre d'une architecture bien trop moderne.
Après cette escale "vaubanesque", nous poursuivons jusqu'à Boyardville via Dolus. Les routes nous font traverser de nombreuses zones aquatiques. Le mélange eau-végétation est partout présent. Mais ici encore, toujours aussi peu d'oiseaux. Cela ne doit pas être la bonne saison pour les observer en masse. Au bout, de la route, un port de plaisance,. Au bout de la jetée, une plage de sable fin sur fond de forêt maritime. Et sur fond d'océan, une construction incontournable gravée dans la mémoire de tous les français. Il faut dire que des décennies d'existence du jeu télévisé qui s'y déroule ont redonné au fort Boyard ses lettres de noblesse.
Notre dernier objectif de la journée ne pouvait être que le phare de Chassiron érigé à la pointe de l'île. Avec sa livrée faite d'une alternance de bandes horizontales noires et blanches, il est impossible de le manquer quel que soit le temps, à part peut être un jour de brouillard. Mais aujourd'hui, avec un beau ciel bleu en arrière-plan, on ne voit que lui. Mauvaise surprise en débouchant sur le parking. Depuis deux jours, nous nous habituions à être seuls ou presque. Ici, c'est tout le contraire, c'est l'immense foule. Brouhaha et cohue sont au rendez-vous sur l'esplanade devant les boutiques et glaciers. Il faut fendre littéralement la foule avant de respirer un peu : étonnamment, en approchant de la tour, le calme revient, comme si les gens venaient ici juste pour dépenser, pas pour profiter du point de vue ... Je comprends de moins en moins mes compatriotes ....
Bien aérés et ventilés par le courant d'air tout de même présents, nous pouvons nous en retourner non sans avoir profiter d'un petit verre pour marquer ce premier jour de vacances avec le soleil. Pourvu que cela dure.