Chaleureux Paraguay (2)

Publié le par Jérôme Voyageur

Lundi 6 Mai, San Bernardino

De manière assez prévisible, j’étais réveillé assez tôt. J’attends néanmoins sept heures quinze avant de me lever, le petit-déjeuner n’étant prévu qu’à huit heures trente. L’hôtel et la nature s’éveillent paisiblement. Direction la Casa de Lilia pour nous restaurer. Le repas est si copieux que la place finit par manquer sur la table. Il y en a pour tous les goûts, sucré, salé, frais, cuit, … De retour à Villa Maria del Val, nous faisons connaissance avec deux guides locaux, Alfredo le volubile et Cynthia la timide, mais cela, nous allons l’apprendre plus tard. Ils vont nous faire découvrir le village. En fait, nous repassons globalement par les mêmes endroits vus hier matin mais cette fois, nous avons toutes les explications, détails et pans d’histoire dont celle des guaranis, bien plus importante et majeure que je le soupçonnais avant de mettre les pieds au Paraguay, et bien évidemment sur la fondation du village. Rapidement, nous comprenons que le planning va dériver allègrement. Alfredo est tellement passionné qu’il part régulièrement dans de longues tirades que Nathalia essaie de traduire tant bien que mal, au moins la synthèse. Il essaie aussi de nous apprendre quelques rudiments de prononciation guarani. Cela reste très intéressant d’apprendre toutes ces anecdotes. Nous faisons un détour par le musée local que nous n’avions pas repéré précédemment avant de revenir vers le lac au bord duquel Cynthia nous interprète une chanson typique intitulée « Recuerdos de Ypacarai. », relayée ensuite par un tyran quiquiri bien décidé à vocaliser ses trilles sans relâche. Néanmoins, le chenapan se refuse à mon objectif !

Cette fois, il est quand même temps de remonter à la Casa Lilia, notre cantine temporaire. Après un début de commande erratique, comme hier, la faute à une traduction Google un peu ratée, nous finissons par prendre notre repas sans trop empirer notre retard, c’est déjà ça. A Casa del Val nous attend Aldo qui sera notre chauffeur pour tout le séjour. Une vingtaine de minutes de trajet, mi bitume, mi piste, nous séparent de l’activité principale de l’après-midi, sur les collines au-dessus d’Altos, au sein de l’estancia La Valtellina.

Découverte guidée de San BernardinoDécouverte guidée de San Bernardino
Découverte guidée de San BernardinoDécouverte guidée de San Bernardino
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Découverte guidée de San Bernardino

J’appréhende un peu cette première expérience à cheval. Nous commençons par « amadouer » nos futures montures en les nourrissant de carottes fraiches. Une petite présentation de la propriété nous donne les grandes lignes du parcours à venir, environ une heure et demie de chevauchée entrecoupée d’une pause d’une quinzaine de minutes. Puis, le « capataz » en chef nous explique les rudiments du « pilotage », des choses à ne pas faire (jamais derrière le cheval, toujours monter et descendre par la gauche), et la technique pour se hisser sur la selle. C’était la théorie … inadaptée pour moi … et pour quelques autres aussi ! Sans marchepied, mon imposant postérieur ne décolle pas suffisamment haut. Par chance, je peux conserver mon appareil photo pour la balade. J’apprends que je fais équipe avec Pico Blanco, une très bonne pâte grâce à qui la théorie ne m’est d’aucune utilité. Ma monture semble être en mode pilote automatique, impression étrange de ne rien contrôler, de ne servir à rien en tant que cavalier. J’essaie néanmoins de conserver les rênes en main des fois qu’elles viendraient à servir sur un malentendu. D’un autre côté, cela me permet de temps en temps, une fois la confiance établie, d’utiliser mes deux mains pour mieux ajuster les prises de vue. Le parcours bien vallonné nous permet tantôt d’observer quelques rapaces perchés surtout sur les palmiers morts, tantôt une mygale de taille respectable qui traverse devant moi sans même émouvoir mon brave Pico, et surtout des points de vue panoramiques et réguliers sur le lac Ypacarai en contrebas, et même parfois sur la « skyline » d’Asuncion au loin sur l’horizon. Au bout d’une dizaine de minutes, je n’ai plus aucune appréhension, Pico gère tout seul les déplacements, aussi bien en montée qu’en descente ; moi je profite des environs. J’essaie de repèrer les oiseaux comme ces deux pics venus s’agripper sur un nouvel arbre mort. A mi chemin, nous mettons pied à terre au bord de l’étang, tout en visant à ne pas atterrir dans les parties les plus boueuses. Etonnamment, je parviens à descendre facilement, sans aide particulière, moyennant qu’un des capataz soit là pour tenir le cheval au cas où. Nous sommes accueillis par un couple de vanneaux et une petite aigrette avant d’être repérés par le groupe d’oies qui traversent prestement le plan d’eau en file indienne jusqu’au ponton où nous nous sommes installés. La nourriture destinée aux poissons élevés ici est surtout picorée par les volatiles. A croire qu’ils ne sont pas nourris, bien que leur apparence dise le contraire. Il faut feinter pour les attirer d’un côté pour espérer apercevoir quelques poissons, d’abord surtout des alevins avant que de gros balèzes se montrent enfin, mais furtivement. Nos capataz, constatent que nous ne sommes pas pressés de quitter cet endroit. Mais il faut tout de même remonter sur nos selles pour retourner à l’écurie. Ils pensaient sérieusement que j’allais remonter comme ça. Non, toujours pas. Le banc en bois au bord de l’eau est le bienvenu : il est parfait pour réussir à remonter sans souci. Encore une fois, c’est Pico le seul décideur du moment où nous redémarrons. Il suit le mouvement au moment adéquat, et à la distance qui lui convient. Dès le départ, j’aperçois un martin-pêcheur traverser à tire d’ailes et à fleur d’eau avant de plonger soudainement, trop loin pour savoir si la pêche a été fructueuse. Dans l’arbre sur notre droite, alors que nous commençons à contourner le lac, j’aperçois un oiseau huppé sans réussir à capter d’autres caractéristiques qui m’auraient permis de savoir qui il est. Depuis cette rive et avec la luminosité lui donnant presque un aspect de miroir, le plan d’eau ressemblerait presque à une piscine à déversement qui s’écoulerait dans l’Ypacarai en contrebas. Sur le retour, Pico a décidé d’être encore plus autonome : là où ses congénères progressent de manière plutôt rectiligne, lui préfère zigzaguer … Juste avant le dernier portail, deux derniers vanneaux téro se montrent sur le bord du chemin.

De retour aux écuries, nous passons à l’épisode découverte des saveurs paraguayennes : mbeyu, biscuits « étouffe-chrétien », douceurs à la noix de coco.et confiture de lait, et bien sûr une infusion, en l’occurrence un cocido, le premier d’une longue série, préparé avec la yerba maté. Nathalia avait raison : après cet encas, pas besoin de repas. C’est dans la nuit (il n’est pourtant que dix-huit heures) que le bus nous ramène à l’hôtel. Une bonne douche me tend les bras mais avant cela, je préfère noter ces quelques mots tout en écoutant le débrief de cette nouvelle qualification en demi-finale de mon équipe de cœur. Quelle belle journée !

Promenade équestre à Los AltosPromenade équestre à Los AltosPromenade équestre à Los Altos
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Promenade équestre à Los Altos

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Commenter cet article
J
tu ne savais pas pour le parcours à cheval?? Tu aurais du prendre quelques leçons avant!! :-) Mais tu t'en es bien sorti grâce au gentil cheval que l'on t'a destiné! Qu'avait donc mal traduit Google??? Et quant à la mygale qui a traversé la route j'en tremble seulement à l'idée!!!!!!!!!!
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J
Si si, je savais d'avance pour le cheval. J'attendais le dernier moment pour me décider ou décliner ;-)