Passion spatiale en terres européennes (1)
Lundi 24 Mars, Paris
Malgré l’heure matinale du réveil, j’ouvre l’œil avant qu’il sonne. 5h00, je m’éveille difficilement quand même ! Qui plus est, j’ai mal dormi. Étais-je pressé de partir ? Mystère ! Du coup, je me prépare sans stress, avec la marge que je me suis dégagée. Je rejoins la station de tramway plus tôt que prévu, embarquant sur celui précédant mon objectif. Il en va de même pour le RER à la connexion. A six heures du matin (ou environ), l’affluence est plus que réduite. C’est toujours ça de pris : pas de bousculade ni de surchauffe avant même de commencer. Avec ce bouleversement du programme, j’arrive à la gare du Nord avec trente minutes d’avance.
J’en profite pour flâner, façon tour du propriétaire, ce qui donne l’occasion de dénombrer l’interminable file d’attente qui se déploie sur la mezzanine, là où se déroulent les départs vers Londres. Assurément de quoi passer l’envie d’y aller. Quand on se souvient de la facilité de prendre l’Eurostar il y a quelques années … Un petit moment de flottement s’installe quant au point de rendez-vous, censé être devant le bureau d’accueil Eurostar. J’ai beau guetter l’apparition d’un porte étiquette jaune aux couleurs de l’agence, je ne vois personne venir alors que les minutes passent. Bizarre ! Heureusement que les smartphones sont là. Un message par Whatsapp permet de rencontrer Fabrice, le boss, qui tournait devant le point de rencontre. Je le vois arriver bien chargé … Quelques minutes plus tard, le reste du groupe arrive, l’un après l’autre. Une fois réunis, Fabrice se déleste de son excédent de bagages en nous distribuant à chacun un des livres de Pif qui vient de nous rejoindre en tant qu’expert, celui traitant de soixante années d’espace en France entre 1961 et 2021.
Maintenant que nous sommes rassemblés, nous pouvons rejoindre le quai du Paris-Cologne (autrefois Thalys dont il a gardé la livrée). Le parcours nous conduit à travers la Belgique avec des arrêts à Bruxelles et Liège, puis un dernier à Aix-la-Chapelle avant d’atteindre notre destination après plus de trois heures de parcours. Dans la capitale belge, nous avons récupéré le dernier membre du groupe. Nous voici enfin au complet. A la mi-journée, nous débarquons sous la verrière de la gare centrale de Cologne. A notre grande surprise, celle-ci est implantée à proximité immédiate de la vaste et élancée cathédrale. Autant dire que cette dernière nous écrase à travers le toit de verre au-dessus de nos têtes. Mais pour l’heure, nous quittons les lieux à pied dans la direction opposée pour rejoindre un autobus dans lequel nous embarquons pour parcourir le kilomètre qui nous sépare de notre hôtel. Son architecture circulaire attire l’œil tout autant que les deux capsules bleues déposées sur le parvis. Même Pif ne sait trop nous en narrer l’histoire ! Le hall est tout aussi curieux, un mélange particulièrement éclectique d’objets de décoration sans fil rouge, ajouté à ça les nombreux télétravailleurs disséminés ici et là. Après avoir réalisé les formalités d’enregistrement, un peu longue à mon goût, et déposé nos valises, ou plutôt « jeté », nous nous rejoignons au restaurant situé au dernier étage de l’établissement. En attendant que tout le monde arrive, je profite de la terrasse qui offre de sympathiques points de vue sur le centre-ville, nonobstant l’alternance de grisaille et de courtes éclaircies. Le repas d’inspiration clairement orientale nous est présenté sous forme d’amuses-bouche qui se révèlent copieux au final.
En début d’après-midi, nous partons à pied vers l’hyper-centre. Le ciel menace, noircit mais nous épargne néanmoins ses ondées. Un petit quart d’heure nous suffit pour rejoindre le parvis de la cathédrale. C’est clairement le centre de toutes les attentions : la foule s’y fait dense. Cologne n’échappe pas à cette satanée manie du selfie plutôt que de profiter de cette imposante construction qui a tendance à nous écraser littéralement. Du haut de ses cent cinquante sept mètres de haut. A chaque pas qui nous rapproche, il faut se tordre le cou pour apercevoir le sommet des tours. Je suis un peu surpris par sa noirceur, comme si le nettoyage de la pierre n’était pas une option ici. La relative grande surface de la place permet de faire des clichés de pleine hauteur malgré ses dimensions presque hors normes. Alors que quelques gouttes commencent à étoiler mes lunettes, je décide d’avancer vers la porte et d’entrer dans la nef. Les nombreux vitraux offrent une relative luminosité qui contrasterait presque avec la noirceur extérieure. L’intérieur offre finalement assez peu de patrimoine hormis un crucifix suspendu dans le déambulatoire derrière l’autel et une chasse en or dans le chœur. Quant aux vitraux, aux moins ceux des chapelles autour du chœur, ils sont d’inspiration religieuse sur le tiers inférieur et géométrique sur les deux tiers supérieurs. L’escalier descendant dans la crypte titille ma curiosité, vite refroidie à défaut du moindre patrimoine. De retour dans la nef, j’opte pour la sortie.
Après avoir fait le tour intérieur, je rejoins le parvis, espérant pouvoir faire la même chose par l’extérieur. Malheureusement, après avoir couvert la moitié du parcours, je dois me rendre à l’évidence que je ne pourrais pas aller au-delà du chœur. Des constructions bloquent le passage et je n’ai aucune envie de m’aventurer plus loin sous peine de retrouver le groupe en retard. Le demi-tour est inévitable pour les rejoindre. Ensembles, nous traversons le parvis vers le grand escalier qui descend vers la gare centrale, toujours aussi proche, même dans ce sens. Maintenant que nous connaissons les lieux, nous traversons sans hésitation le long couloir qui passe sous les voies pour rejoindre le lieu de stationnement de notre autobus, le même que tout à l’heure. Nous y retrouvons Laura qui sera notre guide pour la fin d’après-midi.