Quand les portes de l'Espace s'ouvrent

Publié le par Jérôme Voyageur

Samedi 20 Septembre 2025, Paris

Ceux qui me suivent auront peut-être remarqué une de mes passions, qui m'habite depuis maintenant des décennies. Eh oui, moi aussi, comme beaucoup, je me fais vieux! Je veux parler de cette fascination pour la conquête spatiale. Cette année, l'organisation en charge de ce domaine au niveau européen, l'ESA, European Space Agency, fête ces cinquante années d'existence. D'habitude fermé au grand public, le siège de l'agence a profité de cette date particulière et des journées européennes du patrimoine pour organiser une première  portes ouvertes.

Bien sûr, les lieux ne brillent ni par leurs vieilles pierres ni par une collection d'objets patrimoniaux. Disons que la visite est plutôt destinée aux passionnés ou bien aux curieux qui voudraient en savoir plus.

Dans le cadre de cette journée exceptionnelle, la salle du rez-de-chaussée, juste derrière le hall, abrite une série d'imposantes maquettes, illustrant la variété des missions, passées ou en cours, de l'ESA. A tout bien, tout honneur, on commence avec les fusées. Sans lanceur, impossible d'envoyer des satellites au-dessus de nos têtes ou dans l'univers plus ou moins lointain. On distingue ainsi deux Ariane, la jeune retraite Ariane 5, et "l'adolescente" Ariane 6, qui a tout d'une grande, et deux Vega. Se succèdent ensuite une série de satellites ou sondes, certains dont le nom me dit quelque chose, d'autre pas du tout. Par chance, chaque reproduction s'accompagne d'un panneau informatif et, surtout, d'une ou d'un animatrice(teur). A l'image de l'ESA, structure internationale, tous ne sont pas français. Aussi je mets à l'aise de suite celle chargée de faire connaître la mission Earthcare, d'observation de l'atmosphère terrestre, fruit d'une collaboration avec l'agence japonaise, Jaxa, lancée par une Falcon 9 de SpaceX l'an dernier. Immédiatement, je note son sourire et son entrain à me partager ses connaissances en anglais. C'en est presque trop quand elle me parle d'instruments particulièrement techniques et connus des seuls hyper-spécialistes. Mais il ne faut pas freiner une telle motivation. Bien au contraire! Après l'avoir remerciée, elle m'offre un sticker du patch de la mission.

Je poursuis ensuite ma déambulation sans nouvelles explications, les animateurs n'étant peut être pas encore tous en place. Je m'arrête néanmoins devant la maquette du télescope Euclid, chargé d'étudier l'énergie sombre de l'univers, lui-aussi lancé par une Falcon 9, mais en 2023. Cette fois, l'animatrice semble moins "passionnée" et donc plus synthétique,mais tout autant satisfaite que je l'autorise à me parler en anglais.

Enfin, je passe devant la reproduction d'Hera. Si je n'en avais jamais entendu parler, je comprends vite de quoi il s'agit en lisant le petit écriteau: un nouveau percuteur d'astéroïde après le Dart de la NASA pour continuer de se préparer à la défense de la Terre en cas de croisement dangereux avec un de ces corps célestes. Eh oui, Armageddon ce n'est encore que du cinéma, mais les agences spatiales étudient néanmoins les options réalistes.

 

Un coup d'oeil à la montre m'incite à presser le pas. L'heure a tourné plus vite que je ne le pensais à écouter ces animateurs. Je m'approche donc du fameux et monumental escalier hélicoïdal qui dessert le premier étage. Paré de blanc, il se révèle conforme à ce que j'avais imaginé en le voyant en photos. Dernières maquettes sur le palier avant de m'approcher de la coursive qui dessert la vaste salle du conseil. Bon, pour être précis, le temps de la journée, elle a été divisée en deux espaces. Assez rapidement, nous sommes invités à prendre place dans la partie consacrée aux conférences. Il semblerait qu'il y ait un certain retard à l'allumage: c'est avec un bon quart d'heure de retard que la première débute. Cette latitude a permis à plus de public de participer.

La série de conférences est donc lancée par un court discours du chef d'établissement, accessoirement un des directeurs de l'agence, qui nous rappelle le côté exceptionnel de cette journée et rappelle où nous sommes. Il laisse ensuite le micro à Lionel Ferra, instructeur à Cologne, au centre d'entrainement des astronautes de l'ESA. Amusant clin d'oeil à mon dernier voyage .... en ce lieu. Aussi, nombre d'images partagées et d'explications raisonnent dans ma tête. Mais ses fonctions lui ont aussi permis d'accumuler un tas de photos plutôt inédites, même pour un passionné comme moi. Je l'écouterais pendant des heures; pourtant, il accélère pour tenir dans le planning malgré le retard initial. Première réussie, saluée par de nombreux applaudissements.

C'est à ce moment-là que j'hésite à quitter la salle pour reprendre mon exploration des lieux. Mais, réflexion faite, le tour serait vite fait et le thème suivant; consacré à l'étude du climat depuis l'espace, pourrait se révéler intéressant. C'est donc Clément Albergel, chercheur du CNRS détaché auprès de l'ESA pour des activités relatives à l'étude du climat, basé au Royaume-Uni, qui monte sur scène. De manière très adaptée à un auditoire globalement non-scientifique, il réussit l'exploit de nous parler de toutes les familles de satellites envoyés ou prévus dans l'espace pour obtenir le maximum d'informations concernant le climat terrestre. Il enchaine ensuite avec des images obtenues grâce à tous ces engins spatiaux, toujours de manière didactique, expliquant ce qu'on y voit et ce qu'on peut y apprendre. De quoi convaincre tout l'auditoire, qui le récompense avec une salve d'applaudissements lorsque sa présentation se termine. Évidemment, les climato-sceptiques seraient beaucoup moins enthousiastes. A priori, il ne devait pas y en avoir dans la salle, ou alors, ils ne se sont pas fait remarquer.

Cette fois, pas de réflexion, je quitte la salle; tant pis pour les conférences suivantes. Je récupère deux plaquettes en sortant avant de rejoindre la sortie. J'y découvre d'ailleurs que sont distribués gratuitement des t-shirt célébrant l'anniversaire de l'agence. C'est bien la première fois que je bénéficie d'un tel présent dans le cadre des journées du patrimoine.

Dehors, la pluie fine est toujours là. Autant dire que je ne cherche même pas à profiter d'autres sites dans le quartier. Direction le métro pour rentrer au sec.

 

PS : les photos extérieures ont été prises lors d'un précédent passage, sous le soleil du mois de Mai, pour découvrir le seul accès "normal", à savoir une micro-boutique, fort peu achalandée à mon goût, ainsi qu'une sorte de mini-musée incluant la possibilité d'immersion dans l'ISS grâce à des lunettes de réalité virtuelle.

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L'entrée du siège de l'agence et son hallL'entrée du siège de l'agence et son hall
L'entrée du siège de l'agence et son hallL'entrée du siège de l'agence et son hall

L'entrée du siège de l'agence et son hall

L'exposition des maquettesL'exposition des maquettes
L'exposition des maquettesL'exposition des maquettes
L'exposition des maquettesL'exposition des maquettes
L'exposition des maquettesL'exposition des maquettes

L'exposition des maquettes

La salle du conseil et les conférences
La salle du conseil et les conférences
La salle du conseil et les conférences
La salle du conseil et les conférences
La salle du conseil et les conférences

La salle du conseil et les conférences

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Publié dans Europe, France, JEP2025

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J
le rêve européen qui s'est avéré!!! A Frascati où j'habitais il y a une belle et grande ESA. Mais ils n'ont pas eu l'idée de convier le public!!! Comme tu as eu la chance d'y aller!!!<br /> Bonne semaine!! Amitiés
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J
En fait si, je viens de revérifier, le site ESA de Frascati a ouvert ses portes le 26 septembre. Mais pas sûr que cela ait été communiqué largement :-(