Trizay, l'abbaye artistique
Trizay, Avril 2022
De Saint-Porchaire, nous prenons la route des champs pour rejoindre Trizay non loin de là. Le trajet est peut-être moins rapide mais certainement plus agréable qu'emprunter la route entre Rochefort et Saintes. Là encore, il est assez aisé de dénicher ce monument remarquable qu'est l'abbaye locale. Dès l'entrée du village, un fléchage nous met sur la bonne voie. Et nous apercevons rapidement les ruines au-dessus des champs qui bordent la route. L'endroit n'étant pas trop fréquenté, on y stationne aisément. La première impression lointaine était une peu erronée. Si en effet, une partie de l'abbaye est en ruine, il en subsiste encore une bonne partie toujours debout. C'est tout l'intérêt de la visite. Muni d'un livret quelque peu encombrant nous nous lançons. Mais plutôt que de suivre le parcours recommandé, nous allons directement dans le cellier où une vidéo présente une reconstitution en 3D de ce qu'a dû être le prieuré d'origine. Un maquette en bois complète cette introduction.
Alors seulement, nous débutons vraiment la visite. De l'église octogonale, une caractéristique peu commune, il ne reste que le sol. Il faut faire preuve d'imagination pour la voir s'élever vers le ciel. Celle-ci peut être aidée par les trois pans de murs qui subsistent et maintiennent le chevet. A l'intérieur, nous touchons du doigt le mariage actuel d'un patrimoine historique et de l'art contemporain, que ce soit pour les vitraux ou pour les diverses oeuvres qui y sont exposées. En fait, c'est l'ensemble des salles de l'abbaye qui abritent des collections. Si certaines sont déroutantes, d'autres se révèlent plutôt sympas, même pour un esprit aussi rétif à l'art moderne que le mien.
La salle capitulaire voisine compense sa taille réduite par de parfaits arcs trilobés et des croisées d'ogives restaurées avec minutie, sans parler des quatre fenêtres romanes qui permet d'éclairer naturellement la pièce. Nous nous engageons alors dans l'escalier voisin pour rejoindre le dortoir des moines avant de redescendre à proximité du réfectoire. Cette pièce mêle art ancien avec les fresques au plafond et contemporain au sol le long des quatre murs.
Enfin dans ce qui devait être le cloître, et qui ressemble désormais plutôt à un jardin, ce sont deux statues de bronze qui apportent une touche de modernité.