Une demeure multiplement royale

Publié le par Jérôme Voyageur

Fontainebleau, 11 juin 2022

A être aux abords du château de Fontainebleau, c'est l'occasion idéale d'en profiter pour le visiter. Malgré plus de vingt ans dans la région et un précédent passage dans le coin, je n'avais jamais eu l'occasion de visiter ce site historique majeur classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le seul hic, c'est qu'avec cet agenda si matinal en ce samedi matin, il est encore trop tôt. Seuls les jardins et les cours sont accessibles avant 9h30. J'en profite donc pour m'avancer tranquillement à partir de la grille de l'allée de Maintenon. Alors que le soleil commence déjà à chauffer, l'ombre des alignements de tilleuls qui conduisent jusqu'à la porte Dorée est la bienvenue. Dans l'étang des Carpes, sur ma gauche, j'ai la surprise d'apercevoir un puis deux cygnes juvéniles au plumage grisonnant surveillés de près par leurs parents.

De l'autre côté du plan d'eau, en direction du jardin Anglais, je découvre l'existence d'un pavillon bâti au milieu des eaux. Etonnante construction octogonale d'un seul niveau, percée de larges et hautes fenêtres de style roman et entourée d'un étroit quai, lui même protégé par une rambarde en fer forgé. Il s'agissait probablement de pouvoir s'isoler des folies de la cour ... compter fleurette ou plus si affinités? Toujours est il qu'il faut auparavant monter dans une barque et ramer. De l'autre côté commencent les vastes jardins, en commençant par le Grand Parterre. En arrière-plan, on distingue l'étroit ruban aquatique que constitue le canal s'étirant aussi loin que le regard puisse porter.

Progressant aussi lentement que possible, je rejoins la fameuse porte Dorée, témoin toujours visible de l'époque de François premier qui en avait fait la porte royale de son château. Quelques centenaires plus tard, elle en impose encore, toisant du haut de ses trois niveaux les visiteurs qui se présentent par ici. Il faut alors bifurquer sous le porche à gauche pour rejoindre la cour de la Fontaine. Avec la chaleur qui commence à monter, ce cadre intégralement minéral donne une impression austère, voir hostile. Tout juste si la terrasse au sud donnant sur l'étang parvient à apporter un semblant d'impression de fraîcheur. Au passage j'aperçois deux statues animales qui semblent sorties d'un bestiaire chinois, ou alors d'un autre pays d'Asie; étonnant de trouver ce genre de style dans un tel cadre.

Une demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royale
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Il faut franchir un second porche pour rejoindre la cour dite du Cheval-Blanc, plus communément appelée cour d'honneur, et surtout, c'est celle qu'on connait le plus, celle qu'on voit le plus souvent sur les photos et dans les reportages. Malgré une démarche la plus lente possible, il est encore trop tôt pour commencer la visite. J'en profite pour prendre quelques photos de la façade principale, et inévitablement du fameux escalier en fer à cheval. Depuis sa récente restauration, il rayonne encore plus qu'avant. Il est temps de se rapprocher de l'aile Louis XV, géographiquement bâti en bordure sud de la cour. C'est là, au rez-de-chaussée, que sont implantés tous les services d'accueil, en commençant par les sanitaires près du pavillon terminal puis la billetterie et la conciergerie. En effet, il est impossible de poursuivre avec un sac sur le dos. Le seul hic c'est de comprendre comment fonctionnent les casiers. Il eut été si simple de mettre des clés ... Après de longues minutes d'attente, enfin muni d'un billet et allégé, je peux enfin débuter la découverte des lieux. Pour cela, il faut emprunter l'escalier qui mène à l'étage. L'essentiel de l'aile constitue le musée Napoléon Ier. J'ignorais ce "détail". Mais il faut avouer qu'il abrite une impressionnante collection de pièces magnifiques sans parler des tableaux monumentaux qui recouvrent le mur du couloir. En quelque sorte, l'empereur et sa famille "surveillent" encore ce qui se passe dans la cour en contrebas.

Cour d'HonneurCour d'Honneur
Cour d'HonneurCour d'HonneurCour d'Honneur

Cour d'Honneur

Musée NapoléonMusée NapoléonMusée Napoléon
Musée NapoléonMusée NapoléonMusée Napoléon
Musée NapoléonMusée NapoléonMusée Napoléon

Musée Napoléon

La visite se poursuit en rejoignant l'aile de la façade principale. On y traverse ainsi une surprenante galerie des assiettes: ce couloir est principalement couvert de boiseries sobres dans lesquelles sont percées des trous. Ce qu'on pourrait assimiler à des hublots se révèlent en fait être des assiettes! Je débouche alors sur un vestibule qui offre un point de vue sur la cour d'honneur, juste à hauteur de l'escalier monumental. La même pièce s'ouvre aussi sur le balcon de la chapelle de la Trinité, là où le roi prenait place pendant les offices. On y entrevoit de loin un plafond lourdement chargé en dorures et en peintures. Malheureusement, afin de préserver l'épais tapis marqué à la fleur de lys, il n'est pas possible de s'y avancer. Le parcours se poursuit avec la galerie François Ier la bien-nommée. Il est difficile d'échapper au souvenir de l'illustre roi de la Renaissance. Son chiffre est partout sur les boiseries qui couvrent la partie inférieure des murs. Quant à la salamandre, elle est déclinée sous de multiples apparences au niveau des sculptures qui encadrent les blocs de fresques décorant la partie supérieure. En y regardant d'un oeil attentif, on se rend compte que chaque "bloc" est différent du suivant. Le roi est aussi présent à l'extrémité opposée de la galerie par le biais d'un buste de marbre blanc. Les fenêtres sur la droite s'ouvrent sur la cour de la Fontaine.

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On rejoint ensuite un autre secteur du château au plan moins rectiligne et pour cause, puisqu'on se trouve désormais là où s'élevait la forteresse médiévale. D'ailleurs la cour intérieure abordée est baptisée Cour Ovale. Malheureusement, son accès est aujourd'hui impossible du fait de la présence d'une immense tente de réception qui gâche en plus le point de vue. Bref! Après avoir traversé diverses pièces dont la salle des gardes, et l'appartement de Madame de Maintenon, je rejoins une vaste salle étonnamment quasiment déserte. Pourtant cette salle de bal rappelle tout le faste de ces demeures royales. L'oeil doit s'attarder en tous sens tant il y a voir : fresques sur la quasi intégralité des murs, massive cheminée et que dire du plafond à caissons, tout simplement impressionnant. Il faut ensuite rebrousser chemin pour rejoindre l'aile opposée. La généalogie des rois se déroule au fil des pas, tantôt une massive statue équestre d'Henri IV en guise de hotte de cheminée, tantôt un salon Louis XIII puis, encore , François Ier. De la galerie de Diane, je dois me contenter d'une simple vision lointaine. Cette longue galerie dotée de bibliothèque et d'un énorme globe terrestre me rappelle un peu certains salles de l'Institut de France à Paris.

S'ouvre alors une séquence impériale avec cette enfilade de salons. La chambre de l'impératrice est aménagée dans sa version salon de discussion avec l'empereur et son épouse. La chambre du roi rappelle, quant à elle, les nombreuses chambres équivalentes qu'on peut voir dans de nombreux châteaux français. En revanche, la salle du trône est plus originale étant donné qu'elle est consacrée à Napoléon. Aucun doute n'est permis avec la présence de son chiffre et des aigles impériaux sans oublier les abeilles sur le trône lui-même et sur le dais qui le surplombe. Viennent ensuite les deux chambres de l'empereur, la principale, grandiloquente avec son petit lit  puis la petite, beaucoup plus sobre.

Le dernier salon avant de quitter l'étage bien que relativement simple supporte un pan de l'histoire de France. En effet, le guéridon tout simple installé au milieu des fauteuils a vu Napoléon y signer son acte d'abdication.

Au rez-de-chaussée, il ne reste qu'une seule pièce à découvrir dans le cadre de la visite libre. Néanmoins, elle en impose puisqu'il s'agit de la chapelle de la Trinité, déjà aperçue au début du circuit depuis son balcon.

Je comprends mieux la réputation de Fontainebleau souvent présenté comme un des châteaux les plus richement meublés. Même si la visite libre ne permet d'accéder qu'à un nombre limité de pièces, toutes sont présentées "richement".

Une demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royale
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"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité
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"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité

"enfilade napoléonienne" et chapelle de la Trinité

Après un passage obligé par la boutique, je rejoins de nouveau la cour d'honneur, juste en contrebas de l'escalier en fer-à-cheval. Cette fois, j'en profite pour y monter et profiter du point de vue. L'atmosphère devient de plus en plus pesante avec un soleil qui assène lourdement ces rayons. Néanmoins, je me lance dans une traversée complète de la cour pour aller voir de plus près la grille principale largement ornée en l'honneur de l'empereur: son chiffre en lettres d'or tout comme l'aigle impérial au sommet des piliers du portail. Cette fois, j'ai fait le tour. Mais bizarrement pour récupérer son bien à la conciergerie il faut repasser par le contrôle des sacs. Passons!

Direction la cour de la Fontaine puis la porte Dorée. J'espérais bien pouvoir approcher la cour Ovale en longeant le château par l'extérieur. Peine perdue! Pas la moindre grille ouverte ni dans celle-ci ni dans la dernière, la cour des Offices. Cela en devient limite affligeant d'avoir aussi peu d'accès à un château aussi immense. Bref! Je me contente alors de contourner l'édifice, en passant par la place d'Armes avant de pénétrer à nouveau dans le domaine par la grille de Diane avant de traverser le jardin éponyme. Ses allées permettent de rejoindre la cour d'honneur à l'extrémité de l'aile dite des Ministres. Contrairement à sa vis-à-vis, elle n'est pas reliée au corps principal du bâtiment. Un bâtiment assez particulier est intercalé: il s'agit d'une salle de jeu de Paume. J'ai essayé de profiter d'une partie en cours pour comprendre, mais j'avoue n'y être pas parvenu.

Cette fois, j'ai vraiment fait le tour du château. Pour la dernière fois, je retraverse les diverses cours avant de rejoindre l'étang aux Carpes avant d'atteindre l'allée de Maintenon pour reprendre la route vers Paris.

Une demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royaleUne demeure multiplement royale
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Etang des CarpesEtang des CarpesEtang des Carpes

Etang des Carpes

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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J
tu as raison..c'est vraiment le symbole de la royauté....et de l'empire!! J'ai eu l'occasion de le visiter et j'en garde un souvenir ébloui. Tes photos m'en remémorent la splendeur. Bonne journée
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