Zambie, reconnaissance au fil du Zambèze (1)

Publié le par Jérôme Voyageur

Un hippo au bord du Zambèze dans le parc du Lower Zambezi
Un hippo au bord du Zambèze dans le parc du Lower Zambezi

Samedi 7 Septembre 2013, Paris

Jamais je n’avais autant attendu des vacances. Enfin elles sont là et avec elles, un repos bien mérité et indispensable. Cette reconnaissance, nous en avions parlé il y a plus de deux ans lors de la découverte du marais du Bangwelu, déjà en Zambie : vous en rêvez, Fred réalise.

En cet après-midi qui hésite à tourner à l’orage, je me mets en branle vers la gare, sac à dos sur les épaules et sac de voyage trainant derrière. Comme souvent, ce long trajet en RER passe mieux en pensant à la récompense au bout. Je suis déjà attendu par une bonne partie du groupe, certains bien matinaux présents depuis 8h, d’autres depuis le milieu d’après-midi. J’ai d’ailleurs suivi la progression de Rebecca avec ses divers SMS. Je les retrouve dans le hall de l’aérogare 2A, Robert et Marilo n’ont pas changé depuis 2008. Je fais aussi la connaissance de Dominique et Catherine. Il ne manque plus que Christian et nous voici au complet.

L’enregistrement chez Ethiopian Airlines est quelque peu chaotique : contrôles de carte bancaire alors qu’ils ont reçu les informations depuis des mois (tout cela au prétexte de lutte contre les fraudes), lenteur, bagages soit-disant encombrants, changements de siège par rapport à l’achat des billets. En résumé, une première impression pas forcément très positive. Assez étrangement, les contrôles de l’aéroport sont quasi déserts en ce samedi soir. Une fois n’est pas coutume ! Il ne reste plus qu’à attendre en échangeant souvenirs et dernières nouvelles, voir même, déjà, prochains voyages.

Le vol se passe plutôt bien une fois la zone orageuse au-dessus de l’Alsace passée. Son organisation est telle que nous n’avons presque pas le temps de somnoler tant le service dure. L’extinction des feux ne dure pas plus de deux heures. Heureusement, j’ai deux sièges pour moi, de quoi voyager un peu plus aisément. L’escale à Addis-Abeba se déroule sans encombre, un peu plus de deux heures à patienter, le temps d’approvisionner le bar et de faire la queue pour le contrôle qui ne semble se concentrer que sur les chaussures. Mais il reste encore sept heures de trajet, cinq jusqu’à Harare, une petite heure d’escale technique et une dernière heure de vol pour rejoindre Lusaka, la capitale de la Zambie. Grâce à l’ouverture de la porte arrière, je réussi à descendre assez vite sur le tarmac surchauffé par un soleil au zénith. J’ai aussi la chance de passer rapidement le contrôle de l’immigration malgré une empreinte de pouce gauche difficile à enregistrer. Cela nous donne l’occasion de plaisanter avec l’agent de l’immigration. Par contre, les bagages mettent une éternité à arriver. A croire que notre container s’est perdu en route. Heureusement, le dernier amène tous nos bagages qui sortent groupés. Nous pouvons retrouver Fred et Inno qui nous attendent dehors. Et nous nous mettons en route pour le Pioneer Camp, à quelques kilomètres de la ville en pleine campagne, camp que nous avions quitté il y a déjà plus de deux ans. Surprise, nous ne nous dirigeons pas vers l’aire de camping mais vers les chalets. La première nuit se fera sans le dur avant de nombreux beaux bivouacs.

La reconnaissance commence très fort, tant au niveau de l’ambiance, franche rigolade et fous rires dès le premier soir, que de la gastronomie avec foie gras, vendanges tardives alsaciennes et succulent filet de bœuf. Nous pouvions difficilement lancer mieux cette aventure.

Lundi 9 Septembre, Pioneer Camp

Les habitudes reviennent très vite : nous sommes trois à être réveillés trois quart d’heure avant le rendez-vous du petit-déjeuner. Cette fraîche matinée commence dans un concert de chants d’oiseaux. Un vrai festival. Je ne reconnais que le touraco à huppe splendide et le tisserin écarlate. Bien évidemment, nous commençons par une marche à pied parfaite pour me dérouiller de ces longs mois d’inactivité.

La journée commence par une centaine de kilomètres de route bitumée, plein est en direction du Malawi et de la Luangwa. Seul Fred sait qu’il faut tourner sur la piste étroite juste après cet antique poste de contrôle. Bien évidemment, aucun panneau n’indique qu’elle conduit à une entrée secondaire du parc national du Lower Zambezi, établi en bordure du fleuve Zambèze, entre les lacs Kariba et Cahora-Bassa. La piste annoncée défoncée par Fred a été complètement lissée pendant quelques dizaines de kilomètres. Au vingtième, nous atteignons la Mukamba Gate, une simple barrière métallique et un austère poste de contrôle fermé. Son garde arrive en courant après nous avoir entendus passer. Pendant que Fred récupère le permis, nous partons à pied sur la piste qui entre dans le parc. La suite se révèle plus escarpée dans un relief plutôt vallonné. La piste devient particulièrement défoncée ce qui ralentit notre progression. Les abords sont souvent tristes du fait des récents brûlis. Nous montons et descendons sans jamais soupçonner que le grand Zambèze approche au pied de l’escarpement. Il faut environ soixante dix kilomètres pour atteindre une zone plus plane. La végétation est aussi plus dense. La faune fait enfin son apparition, d’abord avec parcimonie, ici un guib harnaché au triple galop, là un cob croissant farouche. Mais les babouins gardent leurs distances. Nous tournons un bon moment avant d’atteindre les rives du Zambèze. Celui-ci se révèle au dernier moment. Malheureusement, nous sommes au milieu d’un lodge dont la gérante nous fait vite comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus. Au moins, Fred collecte quelques informations utiles pour poursuivre. Les grandes plaines arborées sont vraiment très agréables, offrant ombre et visibilité. Enfin, nous constatons que nous ne sommes pas seuls, des groupes d’éléphants sont visibles un peu partout. Les koudous ne se déplacent que par dizaines. Babouins et impalas font comme souvent bon ménage. Ici ou là traversent quelques phacochères. Bien plus lentement que les guibs. Quant aux cobs à croissant, ils se portent au mieux pour affronter la saison sèche. Plus près de l’eau s’expriment les hippopotames et quelques oiseaux. Nous finissons par dénicher une clairière à quelques encablures du fleuve, tout près d’une zone humide. Il y a de la vie tout autour. Les ibis se font entendre jusqu’au coucher du soleil, passant le relais aux grenouilles à clochettes, tandis que les hippopotames assurent l’ambiance de fond. De temps en temps, un craquement nous signale la présence d’un éléphant. Il faut dire qu’au moment de nous installer , deux mâles sont venus approcher de très près notre véhicule allant jusqu’à secouer l’arbre au-dessus de nous pour en récupérer les friandises à leur goût.

Nous voici installés pour ce premier bivouac sauvage, en pleine nature, à l’hôtel ibis classé mille étoiles, adossé à un restaurant hippopotamus.

Mardi 10 Septembre, Lower Zambezi NP, bush camp

Quelle nuit! Un véritable concert quasiment toute la nuit. Des hyènes un peu partout. Evidemment les hippopotames immergés dans les lagunes voisines. Les craquements dans les arbres trahissent la présence des éléphants. Sur la fin de la nuit, des cris d’alerte des babouins, en fait des aboiements, attirent mon attention. Je distingue un cri rauque sans totalement l’identifier. Fred me confirmera au réveil que mon soupçon était le bon : un léopard ameutait la troupe de babouins.

Vers 4h45, le camp commence à s’ébrouer. Du coup, nous sommes prêts à partir dès le soleil levé. Une grande journée s’annonce. Si les débuts sont un peu frais, tant pour nous que pour les babouins. Petit à petit, le spectacle commence. Il se passe des choses un peu partout les éléphants semblant se multiplier à l’infini, des plus jeunes aux plus âgés. Parfois les passages sont difficiles vu leur proximité des pistes. Inno utilise même la technique des grands coups d’accélérateur : cela marche à peu près, au moins le temps de les dépasser sans encombre. A posteriori, je pense que je n’en avais jamais vu autant en si peu de temps. Que ce soit dans les sous-bois aérés ou dans les lagunes verdoyantes, il se passe quelque chose. Les babouins semblent aussi s’être multipliés tandis que leurs voisins impalas sont restés constants. Il est amusant de voir leur comportement évoluer au fur et à mesure que la chaleur pèse sur le Lower Zambezi. Les koudous restent très rares, à peine deux fugaces observations. A chaque nouvelle rencontre, les groupes de buffles augmentent tant et si bien que nous finissons par en trouver environ trois cents dans une large clairière. Deux groupes compacts se mettent alors à cavaler apparemment sans but, si ce n’est d’offrir un spectacle impressionnant sur une clairière rapidement recouverte d’une couche de poussière à hauteur de cornes. Une des pauses au bord du Zambèze nous permet d’observer la vie sur la ive et sur les îles. Sous nos yeux trois buffles ont décidé d’aller brouter au milieu du bras du fleuve. Sur la plage, les bulbuls assurent un amusant manège qui pour aller boire, qui pour se laver en ébrouant toutes ses plumes dans l’eau. Un magnifique guêpier à front blanc reste longtemps sur sa branche à porté d’objectif ; mais il n’égale pas son cousin le guêpier carmin si beau avec ses dégradés allant du rouge au fuchsia. Quel bonheur de pouvoir enfin en profiter sans qu’il ne s’envole dans la seconde. Régulièrement des rolliers aux teintes bleutées évoluent près du véhicule. Dans les lagunes pullulent les espèces aquatiques au rang desquelles les aigrettes immaculées, de solides hérons goliath et aussi de nombreuses cigognes à bec ouvert. Oies d’Egypte et de Gambie assurent le fond sonore.

La pause repas s’effectue dans un endroit splendide en terrasse naturelle au-dessus du fleuve. Tout autour de nous, des dizaines et des dizaines d’éléphants évoluent, parfois à quelques mètres, sans nous prêter attention. C’est magique. Même la chaleur ne les freine pas vraiment. Une fois calés et reposés, nous poursuivons vers l’ouest dans l’espoir de dénicher un campement. Les pistes sinueuses et toujours aussi fréquentées nous ralentissent même si nous faisons l’effort de ne pas nous arrêter tout le temps. Cahin caha, nous parvenons à l’entrée principale du parc, tout aussi sommaire que son homologue de la veille. La chaleur se fait pesante tandis que nous peinons à trouver un camp, faute d’indications fiables et de panneaux indicateurs. Ce n’est qu’après une vingtaine de kilomètres que nous débarquons au Mvuu Lodge en plein cagnard, mais au bord de l’eau. Après avoir expédié le montage du camp, nous profitons des douches, fraîches mais malgré tout réparatrices. C’est là que le coup de barre me tombe violemment dessus jusqu’au milieu du repas. Toujours aussi succulent et sans perturbation des vervets déjà éloignés par Robert en fin d’après-midi à coup de poursuites et de fronde. De l’autre côté du fleuve, nous apercevons les lumières d’un lodge dans le parc de Mana pools au Zimbabwe (dans un an, normalement …).

Mercredi 11 Septembre, Lower Zambezi NP, Mvuu Lodge

Réveil aux aurores pour cette longue journée. Notre camp étant situé à environ une heure de l’entrée du parc, nous partons pour la journée avec un petit-déjeuner dans le ventre dès 5h00. En réalité, dès 4h30, beaucoup s’ébrouent ! Je ne vois pas passer la piste d’approche, à moitié endormi, jusqu’à rejoindre la rivière Chongwe que nous devons passer à gué. Hier, nous nous étions interrogés sur cet hippopotame qui nous semblait dans une position plutôt bizarre. Et pour cause ! Il était mort. Ce matin, deux lions s’attaquent à sa carcasse, directement dans l’eau. Il est étonnant de voir ces félins pourtant peu adeptes de l’eau, s’y plonger jusqu’au ventre. Ils semblent peiner à déchirer le cuir épais de l’hippopotame. Nous entendons néanmoins les craquements et les déchirements quand les morceaux cèdent. Cette scène est vraiment unique pour chacun d’entre nous. Après un bon moment, un des deux, visiblement plus repus que son frère, s’éloigne lentement avant de remonter sur la crête surplombant la rivière et de s’y installer, comme pour surveiller son garde-manger, enfin à condition de ne pas basculer dans la sieste digestive. Pendant ce temps-là, l’autre continue à s’acharner dans la tête de la carcasse.

Nous décidons de poursuivre car nous ne sommes pas encore dans le parc. Chongwe Gate est à quelques centaines de mètres. Dans les premiers temps, les observations sont rares, principalement des impalas, les premiers à braver la fraicheur matinale. Dans cette zone très ouverte et clairsemée que constitue « l’entrée » du parc, nous tombons sur un rare chacal à flancs rayés que nous reconnaissons aisément avec sa couleur dominante grise. Pendant un temps, il reste tranquillement couché jusqu’à se lasser de notre présence. Quand il se lève pour quitter les lieux, nous constatons que la pauvre bête a une patte blessée.

Le début de matinée est plutôt consacré aux paysages verdoyants qu’offrent ces lagunes ou bras morts de rivière. Quel contraste avec ces zones ravinées formant des sortes de mini-canyons traversées juste avant. Cela laisse d’ailleurs imaginer les lieux à la saison des pluies. Ces zones aquatiques sont donc l’occasion d’apercevoir des oiseaux, principalement des aigrettes, des oies d’Egypte et encore un solide héron Goliath. Nous approchons aussi les rives du Zambèze.

En nous enfonçant vers le cours du fleuve, nous finissons par retrouver des éléphants. Nous les croisons tout au long de la journée. Le point d’orgue sera la pause déjeuner, prise au bord du Zambèze, entourés par des éléphants de toutes tailles. Ils nous approchent seulement à quelques mètres. La difficulté est de ne pas se laisser surprendre par un individu plus curieux que les autres. La plupart du temps, ils passent pour aller boire. Mais de temps en temps c’est pour secouer un arbre afin de faire tomber leurs friandises préférées. Les joueurs invétérés vont même pousser jusqu’à faire une partie de tarot dans cet endroit idyllique. Quel cadre inoubliable !

Il est difficile de s’en détacher ; d’ailleurs, les éléphants nous aident en approchant encore et encore de la piste. Finalement, nous finissons par atteindre la piste principale, totalement dénuée d’intérêt. Notre but se situe à quelques centaines de mètres après la gate. Qu’est devenue la carcasse de l’hippopotame ? Nous sommes tout d’abord déçu de ne voir aucune animation en approchant ni même la carcasse une fois sur place. A priori plus de spectacle. En fait, un des lions du matin est resté sur place et dort sur le dos, les pattes en l’air, visiblement repus, vu l’absence de mouvement. En regardant aux alentours, nous finissons par apercevoir l’hippopotame un peu plus haut sur la rivière, toujours aussi mort. Il semblerait que les crocodiles se soient accaparé la dépouille, en la chapardant puis en la poussant au milieu du cours d’eau, la rendant ainsi inaccessible à tous les charognards. Qui plus est, une odeur bien présente émane désormais de l’hippopotame. Il en faut plus pour arrêter un lion gourmand et à peine sorti de son sommeil. Il essaie plusieurs fois de s’approcher, essayant d’abord le chemin le plus court, au bord de l’eau, mais totalement impraticable car trop abrupt. Puis, après réflexion, il fait machine arrière et tente de remonter sur la crête. Nous le laissons là alors qu’il semble remettre son projet à plus tard. En tout cas, il nous aura impressionnés par sa capacité de réflexion pour essayer de trouver la meilleure solution à son problème.

La piste de retour jusqu’au camp est usante, dans la poussière et la lumière déclinante. Nous arrivons à Mvuu Lodge à la nuit. Malgré tout, c’est la ruée vers les douches pour se dépoussiérer. Avant un bon repas et une douce nuit.

Jeudi 12 Septembre, Lower Zambezi NP, Mvuu Lodge

Ce matin, c’est grasse matinée, ou presque, le réveil est fixé à 6 heures. Comme promis par Fred, nous partons naviguer sur le Zambèze vers l’amont. A 6h30, nous embarquons en contrebas du lodge. Le soleil vient de se lever et irise chaudement la surface du fleuve. Nous longeons la côte zambienne à l’affût d’une éventuelle présence animale, tout en profitant du paysage et de cette ambiance apaisante. Bien que nous ne soyons plus en face du parc, seulement d’une aire de conservation, il apparait des babouins, des impalas et, de manière plus lointaine, des éléphants. Les oiseaux commencent à se brancher, d’abord un mignon martin-chasseur, puis les élégants guêpiers carmin, et enfin les calaos trompeteurs, pour ne citer que les moins farouches. Une loutre échappe à notre observation mais pas à celle de Fred. Nous bifurquons ensuite vers le milieu du fleuve où broutent paisiblement trois éléphants sur un îlot. En avant-plan, c’est un groupe d’hippopotames qui pointent leurs yeux et leurs naseaux juste à la surface.

Lors de la redescente, nous avons même la chance d’assister à la venue d’un groupe d’éléphants venus se désaltérer avec l’eau du Zambèze. Le second nous amuse en se mettant carrément à genoux pour que sa trompe atteigne l’eau. Les suivants seraient plutôt du genre livre de la jungle, tous alignés, côte à côte. Et on tend la trompe pour engloutir une rasade. Il est temps de quitter ce petit bout de paradis pour passer à d’autres émerveillements. En attendant, plusieurs dizaines de kilomètres de piste sont requis pour atteindre la rivière Kafue après Chiwa. Le paysage change pour laisser place à de nombreux villages, étonnamment assez peu propres. Nous y croisons aussi la population locale.

Arrivé au bord de la rivière, il faut attendre que le ponton motorisé (chez nous, on dirait un bac) nous rejoigne. Heureusement, il ne faut que quelques minutes pour franchir le cours d’eau. Nous constatons d’ailleurs que les chinois sont en train de construire un pont quelques centaines de mètres en amont. Le charme sera moins présent. Peu après, nous rejoignons la route bitumée à Chirundu et avec elle une civilisation agressive, mélange de bruit, de pollution, de circulation, … Il faut dire que c’est une zone frontière avec le Zimbabwe et donc des centaines de camions en attente. La deuxième déception vient de la route. Elle est en chantier quasiment tout le long, jusqu’à Lusaka, alternant piste défoncée et poussiéreuse et sections en circulation alternée. Nous perdons ainsi deux heures sur le trajet. Nous tentons de faire des courses dans les faubourgs de la capitale mais il faut s’y reprendre à deux fois tant le premier est mal achalandé. Résultat, nous sommes pris dans les bouchons de Lusaka. Il faut beaucoup de temps, d’agilité et un zeste de folie pour s’extraire de ce glauque quartier que constitue Soweto, à l’ouest du centre. Qui plus est l’heure tourne, et nous ne savons toujours pas où nous allons bivouaquer. C’est après une cinquantaine de kilomètres, le temps de dépasser les grandes fermes, que Fred bifurque vers la campagne espérant trouver une zone plane, pas brûlée et sans population. Voyant la nuit venir, nous finissons par nous installer dans le champ d’une mamie très gentille et serviable. Nous ne serons pas dérangés par les gens habitant aux alentours, chacun vaquant à ses occupations. Le terrain est quelque peu bosselé et les matelas double épaisseur y prouvent toute leur utilité.

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