Il est des fontaines mythiques …

Publié le par Jérôme Voyageur

 Il est des fontaines mythiques …

Rome, 1 Novembre 2007

 

… et celle de Trevi en fait partie. Qui n'en a jamais entendu parler ? Difficile de ne pas la classer parmi les monuments incontournables de la ville de Rome. Vous l'avez peut être vu dans ces images en noir et blanc de Federico Fellini. C'était en 1960 : dans la Dolce Vita, il révélait au monde ces images de la star Anita Ekberg en tenue de soirée dans la fameuse fontaine. Impossible de passer devant un vendeur de cartes postales sans apercevoir quelques clichés de celle-ci. Alors un peu pour toutes ces raisons, la fontaine de Trevi s'est transformée en un carrefour incontournable des nombreux touristes du monde entier. On pourrait croire qu'elle a toujours exister pourtant sa construction date seulement de 1762.

Il est facile de la dénicher du fait de sa situation en plein centre de la ville, dans ce qu'on appelle le quartier de la place d'Espagne, à quelques centaines de mètres seulement du Panthéon. Le coin est irrigué de diverses rues piétonnes qui permettent de flâner tranquillement jusqu'à parvenir sur place. C'est en arrivant sur la Piazza di Trevi que vous la découvrirez enfin en vrai. De toute façon, il y a de fortes chances que vous discerniez de loin la place, ne serait ce qu'en apercevant la foule nombreuse. Si elle n'avait pas cette architecture aussi particulière, on pourrait ne pas la voir. Il faut fendre la foule pour l'approcher. Gare aux agoraphobes et gare à vos poches : l'endroit est propice aux pickpockets, sans parler des nombreux vendeurs de cochonneries !

C'est en débouchant par une des cinq rues pavées qu'on comprend la raison de cette masse. La place est très petite, quasiment la même surface que la fontaine elle-même qui écrase la placette. C'est là une surprise pour moi. J'avais toujours imaginé la fontaine de Trevi sur une grande place avec beaucoup d'espace autour, c'est tout le contraire. L'écrin de la fontaine est bien étroit. Contrairement à l'habitude, elle n'est pas plantée au milieu de l'espace mais plus originalement accolée à une des façades. Avant de pouvoir apercevoir la moindre goutte d'eau, c'est d'abord une façade haute de deux niveaux qui apparaît, dans le plus pur style baroque, à l'image d'une bonne partie de la ville. Six fenêtres ont été percées de chaque côté, jusque là rien de très original quoi que par courant pour une fontaine.

Le centre de la façade est par contre creusé d'une haute niche finement creusée et sculptée, elle même encadrée de quatre élégantes colonnes, plus deux plus petites. L'architecture donne ainsi l'apparence d'un arc de triomphe. Au sommet du bâtiment-fontaine ont pris place une série de quatre sculptures féminines figurant les quatre saisons, le tout couronné par les armoiries du pape Clément XII : la mitre et les clés. En jouant des coudes, on parvient à approcher pour en voir un peu plus. La niche aperçue précédemment accueille une mâle divinité en la personne du dieu Océan trônant au cœur d'une énorme coquille qui lui sert de char. Deux statues féminines, l'Abondance et la Salubrité, l'encadrent dans les niches voisines. Chacune est surmontée d'un bas relief, l'un illustrant la découverte de la source par une jeune fille et l'autre l'empereur Agrippa ordonnant la construction de l'aqueduc. Mais surtout ce sont deux chevaux ailés, l'un tranquille, l'autre rétif, qui surgissent des flots s'écoulant sur les rochers, et accompagnés d'un triton chacun comme guide. Un fin voile d'eau finit par cascader pour s'écouler dans le bassin. Une fois n'est pas coutume, on est surpris par la limpidité de l'eau. On aurait presque l'impression d'une eau turquoise lorsqu'on regarde le bassin. Mais revenons à l'enrochement qui s'étale sur toute la largeur du bassin et même en dehors puisqu'on y marche si on descend au bord du bassin au ras de la façade. Sur les côtés, quelques fin jets s'élèvent sur un mètre environ, au niveau des petites cavernes ; mais je trouve que leur présence gâche finalement un peu le tableau, la cascade se suffisant à elle-même.

La fontaine assure le spectacle mais ce n'est pas le seul. Car les visiteurs l'assurent aussi. Suivant le dicton qui dit que pour être sûr de revenir à Rome, il faut lancer une pièce dans le bassin de la fontaine de Trevi, de nombreux touristes sacrifient à la tradition, allant jusqu'au ridicule vu la tête d'ahuri qu'ils font pour se faire prendre en photo dans l'auguste geste. Mais attention, pas n'importe comment : il faut tourner le dos à la fontaine et jeter la pièce par dessus l'épaule gauche avec la main droite. Il faut savoir que l'intégralité de pièces est reversé à des œuvres caritatives. Dans la journée, un garde veille aux éventuels tentatives de « vols ». Et le matin, des employés municipaux viennent avec leur aspirateur pour récupérer la récolte de la veille. C'est peut être un des meilleurs moments pour prendre la fontaine en photo, sauf que la cascade et les jets sont fermés.

Pour prendre un peu de hauteur et tenter d'avoir une vue d'ensemble, je vous invite à monter sur les marches de l'église Saints Vincent et Anastase, installée à un angle de la placette. Là aussi la place est chère, mais un peu moins. Mais surtout le point de vue en plongée est bien intéressant.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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J
Tous les pénibles revendeurs de fontaine, inutile de laisser vos commentaires à la noix. A bon entendeur ....
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O
merci de nous faire découvrir cette fontaine mythique :)
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