Pérégrinations chiliennes (4)

Publié le par Jérôme Voyageur

Lundi 12 février 2007, Puerto Varas

 

 

Vers 8h30, Tatiana et Patricio viennent nous récupérer pour partir vers la côte. Direction Pargua et son embarcadère à environ quatre-vingt dix kilomètres au sud-ouest de Puerto Montt. C’est là, à travers le canal de Chacao que huit ferries permettent de rejoindre l’île « grande » de Chiloé. A elle seule, elle est plus grande que notre île de Beauté. Il suffit de se présenter et d’attendre ; jamais très longtemps d’ailleurs, la noria des bateaux ne semble jamais s’arrêter. En moins de trente minutes, on peut rejoindre la principale île de l’archipel, qui en compte une centaine. Depuis le pont du ferry, nous pouvons apercevoir mouettes et cormorans ainsi que quelques otaries qui pointent le bout de leur museau régulièrement, ici et là. Le temps reste couvert mais stable. Nous débarquons dans le pet village de Chacao qui nous donne une première impression de ce que nous allons découvrir. Petites maisons de bois, recouvertes d’alerce, souvent peintes de couleurs voyantes (genre rose, bleu, vert) et toujours une végétation verdoyante du fait des nombreuses pluies ; le climat reste néanmoins tempéré.

 

Nous poursuivons à travers ce paysage de bocages en direction de Caulin, un petit hameau situé lui aussi sur le bord du canal de Chacao. Celui-ci relie l’océan Pacifique à la pseudo mer intérieure que constituent le golfe d’Ancud au nord et le golfe de Corcovado au sud. Le début de la marée basse a attiré les oiseaux en nombre : un vrai régal ; diverses mouettes et goélands, des vanneaux tero reconnaissables à leurs diverses couleurs (face et poitrine noire, coup gris, dessous du corps blancs et les ailes marrons avec des taches tirant sur le jaune et le roux), quelques bécassines qu’on reconnaît à leur long bec courbé et un groupe d’une cinquantaine de cygnes à tête noire, tous massés au bord de la plage. Sur celle-ci, quelques pêcheurs vaquent aux travaux d’entretien de leurs embarcations. Ici on calfate les fuites, là on remet une couche de peinture. Mais surtout, on piétine allégrement une épaisse couche d’algues. Dans une clairière, juste de l’autre côté de la piste empierrée, s’est nichée une chapelle de bois brut (San José), toute simple mais dans le style traditionnel, avec un original toit conique posé sur un clocher carré qui surplombe la petite entrée. Quelques dizaines de mètres plus loin, Tatiana propose une dégustation des huîtres locales (plus petites que les nôtres) produites à quelques encablures dans les eaux du canal de Chacao ; je décline l’invitation mais les autres se régalent et ma part ne fait pas long feu !

 

Après cette mise en bouche, nous reprenons la piste en direction d’Ancud, l’ancienne capitale de l’île jusqu’en 1982. La ville fut fondée en 1767 dans le but de protéger les bateaux qui remontaient du détroit de Magellan. Nichée au fond d’une baie, elle fait face au Pacifique Sud. Là encore, nous retrouvons un mélange de couleurs pour les maisons mais aussi pour les bateaux dans le port ; par contre, voici enfin une des rares cités où les rues ne se croisent pas à angle droit La ville subit de plein fouet les vents océaniques. Sur la « Plaza de armas », nous trouvons le musée régional Aurelio Borquez Canobra, tout à côté d’une cathédrale sans le moindre cachet suite à sa reconstruction post tremblement de terre. Pour seulement 600 pesos (soit moins d’un euro), ce musée permet d’avoir une idée de la vie chilote, de son histoire, de sa culture et aussi de sa mythologie. L’exposition intérieure se trouve à l’étage accessible par un escalier sur la gauche. C’est là que sont rassemblées la plupart des pièces ; un coin de la pièce est tout particulièrement consacré aux lendemains du tremblement de terre, principalement par le biais de photographies anciennes. Au centre de la pièce, une maquette en relief, assez bizarrement orientée avec l’est vers le haut, permet au nouvel arrivant de se faire une idée globale de l’archipel. Il faut repasser dans le hall pour poursuivre la visite sur la terrasse extérieure. Là sont rassemblées des pièces hétéroclites un peu plus encombrantes : ainsi, nous y découvrons le squelette d’une baleine, diverses pièces métalliques liées au monde de la mer, de grosses pierres dont une agate et une reproduction grandeur nature d’une goélette ayant servie aux premiers colons. Du bord de la terrasse, nous dominons le petit port de pêche situé en contrebas. Et sur la partie droite de cette esplanade s’élèvent trois tours rondes et crénelées. Elles abritent aujourd’hui des petites boutiques artisanales. Cet endroit donne l’impression d’être un véritable hall de gare mais apparemment, les hôtesses à l’accueil surveillent que les gens qui rentrent ont bien un billet ! De retour dehors, un petit tour au centre de la place permet de découvrir diverses sculptures illustrant les différentes divinités de la mythologie, entre autres le vilain nain Traouco, la charmeuse Pincoya ainsi que les deux serpents sensés être à l’origine de l’archipel : Cai Cai Vilu et Ten Ten Vilu.

 

Après cette rapide visite d’Ancud, qui peut éventuellement se prolonger au marché artisanal situé un peu plus bas, nous reprenons la piste vers Puñihuil et le Pacifique. En chemin, nous apercevons de nombreuses fermes, toutes dans le style traditionnel. Vaches, moutons ou chevaux occupent les nombreux champs. De temps en temps, quelques truies traitement au bord de la piste avec tous leurs petits. L’avifaune sauvage n’est pas en reste et se pose volontiers dans les champs tels l’ibis à face noire (très beau avec son corps noir, ses ailes grises, son cou clair tirant sur le jaune pâle, le sommet de sa tête roux et sa face noire), le vanneau tero que nous avons déjà beaucoup vu depuis que nous avons débarqué sur l’île, ou le chimango caracara (un petit faucon de couleur marron très répandu dans la région). Dommage que l’ibis pourtant souvent présent ne se prête pas aux photos. Nous apercevons même quelques vautours.

 

Nous croisons aussi plusieurs chilotes toujours souriants. La majorité travaille dans les champs. Nous croisons même un couple partant récolter ses pommes de terre en char à bœufs, à l’ancienne, accompagnés du chien familial. Ils prennent un grand plaisir à se faire photographier. Le numérique semble les fasciner lorsqu’ils voient le cliché sur l’écran. Nous parvenons finalement dans la baie de Puñihuil qui présente un aspect assez sauvage, fermée qu’elle est par deux falaises rocheuses, recouvertes de végétation. Au large, quelques îlots rocheux complètent le tableau ainsi que de multiples oiseaux posés sur cette plage de couleur plutôt sombre.

 

C’est là que nous prenons notre déjeuner, face à la mer. Il n’y a guère que deux restaurants, le premier au milieu (où nous nous sommes arrêtés) et le second à l’autre extrémité de la plage. Nous ne pouvions que manger local : empanadas dont une succulente au loco (un mollusque local de couleur blanche), un filet de saumon grillé tout aussi goûtu accompagné de pommes de terre nature, le tout arrosé d’un agréable vin blanc (un sauvignon dénommé Santa Emiliana) produit dans la vallée centrale. La vue, bien que le temps soit couvert, est immanquable sur l’océan, surtout du fait de la disposition en hauteur, du restaurant et des larges baies vitrées. Après avoir bien mangé et rigolé, nous redescendons du restaurant installé sur des pilotis pour nous équiper pour la ballade en mer autour des rochers. Nouvelle partie de fou rire lorsque nous enfilons les waders et les gilets de sauvetages : une vraie troupe de bibendums mais au moins, nous devrions rester au sec. C’est juste un peu gênant pour récupérer les appareils photos et accessoires dans les poches !! Tatiana a choisi de rester sur la terre ferme !

 

Il ne nous reste plus qu’à embarquer sur un petit bateau de pêcheurs ainsi équipés. La mer ne bouge pas trop ce qui évite tout mal de mer. Même l’embarquement sur la plage se fait assez simplement. Nous approchons des îlots où vivent et cohabitent les pingouins de Magellan et ceux de Humboldt, des petites bêtes noires et blanches d’une trentaine de centimètres de haut. De loin, il est difficile de les différencier ; nous sommes bien obligés de faire confiance à ce que nous disent les pêcheurs. En fait, un petit détail permet de les reconnaître : le Magellan a une bande noire sur le cou qui lui fait comme un collier. Tout autour d’eux squattent diverses familles de cormorans de Gaimard (très beaux avec leur livrée grise anthracite rehaussée de taches blanches et au bec jaune et rouge), quelques canards dont le brassemer cendré, gris et qui a la particularité de ne pas voler, et l’ouette marine, toute blanche. A quelques mètres de nous, une loutre de mer déguste paisiblement son repas posé sur son ventre alors qu’elle fait la planche ! Elle nous propose même une courte sortie de l’eau pour se montrer à nos objectifs. Pendant environ trente minutes, nous tournons autour des divers groupes de pingouins (il doit y en avoir plusieurs centaines au total), qui semblent plus intéressés par la sieste que par la nage ou la pêche à cette heure de la journée. L’excursion valait bien les 5000 pesos ( environ 7€50). De retour sur la plage, nous retirons tout cet attirail finalement bien encombrant mais efficace.

 

Nous poursuivons notre tour de la pointe de Puñihuil à travers les collines verdoyantes voisines, asiles parfaits pour les troupeaux de vache. Les arbres quasiment à l’horizontale laissent imaginer la force des vents dans la région. Quelques kilomètres plus loin, nous surplombons une profonde crique, particulièrement encaissée. Nous décidons de nous dégourdir les jambes et d’aller l’explorer. Un petit chemin descend à travers la végétation luxuriante où on aperçoit une sorte de rhubarbe aux énormes feuilles, appelée ici la « pangue ». A mi-chemin de la descente, le chemin devient de plus en plus pentu ; des marches sommaires ont été taillées dans la terre. Heureusement, une épaisse corde a été nouée à un des rares arbres et jetée dans la pente. Il suffit de se tenir à la « main courante » et de descendre en marche arrière : à l’aventure ! Nous atteignons une plage de galets au bord de laquelle se sont échouées quelques grosses algues tubulaires comme celles que nous avions pu voir sur les marchés. Au loin, nous apercevons un équipage de bœufs tirant un traîneau chargé de sacs mais impossible d’en identifier le contenu de si loin. En approchant, nous ne trouvons que les traces des patins du traîneau mais aussi un large rectangle d’algues sombres qui sèchent à même la plage. Quelques minutes plus tard, une barque arrive de l’autre côté de la crique ; en descendent trois hommes venus collecter les algues sèches pour aller les vendre. Nous les laissons tranquilles et repartons vers notre corde. La remontée est plus sportive mais bien facilitée par la présence de ce fil d’Ariane.

 

Nous reprenons la route vers Castro, la capitale de Chiloé, à environ une heure de route vers le sud-est. En route, nous trouvons encore de nombreuses maisons de bois, montées sur de petits pilotis pour pouvoir les déplacer facilement, souvent à l’aide de bœufs. C’est ce qu’on appelle la « minga ». il arrive parfois qu’on les déplace sur l’eau. C’est à chaque fois l’occasion d’une fête communautaire. Nous voyons une de ces petites bâtisses ceinte de palmiers australs (qui font penser à des yuccas géants).

 

En approchant Castro, nous découvrons ce qui en fait sa particularité : les maisons de pêcheurs bâties en bois juste au bord de l’eau sur de hauts pilotis : ce sont les renommés « palafitos ». Cette pratique vient de la volonté d’être directement au contact des bateaux et de la mer nourricière. Toutes ces habitations sont peintes de couleurs très vives et très variées. Dommage que nous les découvrions à marée basse ! En arrivant ici, nous retrouvons la foule citadine et le bruit qui va avec !

 

Finalement, Patricio nous dépose en plein centre de la ville, non loin de la cathédrale, devant notre hôtel, le « Quelcun ». Sa devanture jaune et bleue à la peinture écaillée est immanquable. Il ne reste qu’à trouver la porte qui est en fait quelques mètres plus loin, tout à fait anonyme. Un lourd portail et une étroite allée révèlent finalement un lieu plein de charme et particulièrement calme contrairement au brouhaha de la rue. L’hôtel est construit tout en bois dans le style traditionnel ; le hall est décoré de statues des êtres mythologiques de l’île, placées parmi la végétation.

 

Je pars faire un tour dehors pour aller manger. En passant, je fais quelques photos quasi nocturnes de la cathédrale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le jaune pâle des façades et le gris des toitures paraissent un peu fades en cette fin de journée. Quant à la place d’armes, elle est actuellement fermée pour rénovation. Tout autour ainsi que dans les rues attenantes, on peut trouver divers restaurants ainsi que trois banques disposant toutes de distributeurs automatiques. C’est aussi le premier et seul endroit où nous apercevons des groupes de jeunes zonards devant l’église, qui en profitent pour jongler devant les véhicules arrêtés au feux rouges et demander ensuite une obole. Cela laisse une impression étrange, un léger sentiment d’insécurité mais qui passe néanmoins assez vite du fait du nombre assez important de gens dans les rues. Après avoir cassé une petite croûte, je rejoins ma chambre et accessoirement les bras de Morphée.

 

 

Mardi 13 février, Castro

 

 

Du fait du service tardif du petit déjeuner, nous ne partons qu’à neuf heures. Nous commençons par aller faire un tour au marché. Les étals nous révèlent une grande variété de fruits et surtout de légumes aux tailles impressionnantes. Certains proposent aussi les désormais traditionnelles algues sous forme de blocs noirs peu ragoûtants !! Ici et là pendent des colliers de moules séchées. Là encore, c’est loin d’être appétissant ! Semble-t-il que ces aliments servent à préparer des soupes. Au fond du marché, nous parvenons au coin des pêcheurs. L’endroit est encore clairsemé mais les pièces présentes sont belles. Une dame prépare un feu pour fumer le saumon qu’elle va vendre. Nous repartons vers la place d’armes pour découvrir un peu mieux la troisième ville la plus ancienne du pays.

 

Nous stoppons devant l’église Saint François, qui par sa taille et sa position au sommet de la bosse sur laquelle est bâtie la ville, domine Castro. Comme toutes les églises de l’île, cette cathédrale est construite en bois. Seules les proportions sont plus importantes, en faisant sans aucun doute la plus grande de l’archipel. Les murs sont enduits d’une couleur jaune pâle tandis que les toits présentent une teinte gris-bleu. De loin, nous avons peine à déterminer son matériau de construction ; en approchant, il s’avère qu’il s’agit de tôle ondulée peinte, pour protéger le bois original. Deux clochers complètent la façade. On doit cet édifice à Eduardo Provasoli, un architecte italien qui l’imagina en 1906, de style néogothique, la réalisation étant confiée aux artisans chilotes. Mais le plus beau se trouve à l’intérieur. Tout est en bois brut poli, témoignage d’une belle maîtrise de l’ébénisterie. De délicates sculptures apportent une décoration simple, sans surcharge. L’omniprésence de ce bois donne à l’édifice une atmosphère chaleureuse. Voûtes, coupoles et colonnes sont présentes comme dans nos cathédrales de pierre, mais ici pas la moindre trace apparente de pierre. Tout à côté, les bâtiments paroissiaux abritent des petits commerces artisanaux, souvent tenus par des vieilles dames.

 

Alors que le ciel était bien bleu en début de matinée, l’averse éclate lorsque nous sortons du bureau de poste. Il faut préciser q’il pleut trois cent jours par an sur Chiloé (environ 3000 mm/an !). Il n’y a donc pas grande surprise. Le temps de descendre au marché artisanal situé sur les quais du fjord qui baigne les bas de Castro et la pluie est oubliée. Ici, on peut trouver toutes sortes d’articles artisanaux : beaucoup de vêtements en laine, nombre d’objets en bois ou en cuir, et aussi beaucoup d’objets sans grand intérêt. Juste derrière, on trouve dans d’autres « palafitos » des restaurants spécialisés dans les produits de la mer.

 

Après cette découverte de Castro, nous prenons la route internationale numéro 5, le dernier segment de la panaméricaine, vers le sud sur quelques kilomètres avant d’obliquer vers l’ouest en direction du Pacifique et du parc national de Chiloé. La route se transforme alors en piste sinuant au milieu de la forêt, quelques fois remplacée par quelques maisons en bois. Subitement, la forêt se dégage pour révéler une étendue bleutée. Nous sommes arrivés au petit village de Huillinco, situé au bord du lac éponyme. Celui-ci s’allonge sur de longs kilomètres. Plusieurs fois, nous pouvons y apercevoir les parcs à saumon qui servent pour l’élevage. Le bleu profond des eaux du lac bordé par le vert intense des forêts offre un superbe spectacle. Au village, nous retrouvons une nouvelle chapelle en bois. Il faut dire que les jésuites, au cours de leur mission d’évangélisation, en ont élevés plus d’une centaine, dont neuf sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. L’entrée de celle-ci ne semble pas possible mais nous pouvons largement nous contenter de l’extérieur. Elle est simplement recouverte de bardeaux naturel, patinés par les intempéries. Son clocher simple à degrés est disposé juste au dessus du porche. Le toit de tôles verdâtres qui descend presque jusqu’au sol est en revanche moins agréable à l’œil. Tout à côté, les quelques marches menant à une statue de la vierge permettent d’avoir un point de vue intéressant sur le lac. Ces églises ont beau être nombreuses, elles sont toutes différentes. Leur seul point commun pourrait être leur architecture avec ce clocher placé au milieu de la façade juste au dessus de l’entrée.

 

Nous reprenons notre progression en ayant toujours en vue le lac. En fait, celui-ci se rétrécit avant de s’élargir à nouveau pour changer de nom et s’appeler désormais lac Cucao. Le village situé au bout du lac, non loin de l’océan, porte le même nom. Il s’agit de l’une des seules villes sur la côte Pacifique de Chiloé. C’est là qu’on peut pénétrer dans le parc national de Chiloé, une réserve naturelle de presque 43000 hectares. L’accès est de seulement 1000 pesos (1€50). Quelques mètres après le parking et la caisse, nous parvenons aux bâtiments de l’administration. En plus de toutes les commodités, une salle-musée fait une présentation du parc, de sa faune et de sa flore. Quelques pas encore plus loin sont exposées des machines en bois qui servaient dans la vie courante. Elles complètent le contenu du petit musée voisin qui rassemble et reconstitue les objets de tous les jours des populations locales. Après cette entame culturelle, nous nous dirigeons vers le sentier du Tepual, un des divers sentiers aménagés dans le parc pour découvrir le milieu naturel de Chiloé. Il y en a pour toutes les attentes de 1 km jusqu’à 18 km pour le plus long. Celui-ci nous conduit en pleine nature, non loin de l’entrée du parc. Les chemins sont bien marqués et souvent équipés de passerelles dans le sous-bois. Nous découvrons ainsi un milieu surprenant où la végétation fourmille. L’eau se montre très présente ce qui explique une telle luxuriance. Les essences sont très variées, contrairement à la faune qui semble cachée (on aurait pu y voir le pudu, petit cerf, le monito del monte, un tout petit marsupial ou encore le renard chilote) : seul un oiseau se cache avant que je n’ai pu le photographier. Par contre, le Copihue, la fleur nationale, se montre enfin à plusieurs reprises. Elle ressemble à une longue clochette rose. L’alerce (le mélèze local) qui servait à la construction ne semble pas non plus pousser dans le coin. Finalement, nous parvenons chez une famille huilliche (une ethnie native) qui propose un artisanat sommaire et surtout un succulent pain maison. Il existe ainsi diverses communautés qui vivent dans le parc.

 

Pour retourner à l’entrée du parc, nous empruntons une piste voisine utilisée par quelques rares véhicules. Il commence à faire faim et nous avons tendance à être à l’heure espagnole : nous partons nous installer non loin de la petite église de Cucao, au bord du pré qui sert de terrain de foot. Le pique-nique descend bien surtout que Tatiana a même prévu une bouteille de vin blanc. La digestion se fait par une démonstration de cueca, la danse locale, proposée par Tatiana et Patricio. Suivent quelques cours peu fructueux. Pendant ce temps, les villageois se rassemblent pour préparer l’église pour la fête du lendemain. Ils disposent des branchages frais un peu partout, reconstituant même des arbustes en les plantant dans la pelouse autour de l’église.

 

La piste du retour paraît plus courte, tant nous somnolons. Nous faisons une halte à Huillinco pour jeter un œil au cimetière du village. Les tombes ont la particularité de représenter des maisons traditionnelles miniatures. Ce n’est que de retour sur le bitume que j’émerge enfin. Peu avant Castro, nous faisons une nouvelle halte pour admirer cette fois l’église Notre Dame de Grâce de Nercon érigée elle aussi par les jésuites à la fin du 19ème siècle, et désormais classée monument national et patrimoine de l’humanité. Elle est beaucoup plus grande et massive que les autres (hormis bien sûr la cathédrale de Castro) conservant le boit brut des bardeaux d’alerce pour les parties supérieures et les flancs, le blanc et le bleu pour la partie inférieure de la façade. L’intérieur révèle une décoration très sommaire toujours dans les teintes blanches et bleues. Deux maquettes de bateaux pendent sous la voûte. D’ailleurs, la forme du plafond peut faire penser à une coque de navire renversée. Un escalier situé à droite de l’entrée principale permet de monter à l’étage. De là, il est possible de faire le tour du bâtiment. Nous découvrons ainsi la face cachée de la structure entre voûte et paroi extérieure. Au dessus de l’autel, un trou a été percé pour pouvoir observer ce qui se passe dans l’église. Devant l’édifice, un jardin de buis apporte une touche de verdure originale dans cette région.

 

Après cette dernière visite, nous rentrons à l’hôtel bien plus tôt que prévu. Nous nous reposons quelques heures, chacun s’occupant à sa guise. Vers 21h30, comme convenu, Tatiana et Patricio viennent nous récupérer. Nous sortons tous à une fête locale : il s’agit d’une fête folklorique donnée dans un des lycées de la ville, un avant goût du festival Costumbrista qui doit avoir  lieu le week-end suivant. Sur la scène se succèdent les groupes (musiciens et danseurs) interprétant des morceaux traditionnels, souvent en tenue traditionnelle (soit le bonnet chilote et la chemise épaisse du pêcheur, soit la tenue de cavalier avec les étriers, …). Les cuecas se succèdent quelques fois avec des cavaliers et des cavalières recrutés dans le public. Dans la salle, des serveuses et des serveurs guettent la moindre commande, qui de boisson (pisco et vin chaud entre autres !), qui de nourriture chaude (les empanadas et les brochettes sont vraiment bonnes). Vers minuit, nous quittons la fête qui promet d’être encore longue et rejoignons notre hôtel.

 

 

Mercredi 14 février, Castro

 

 

Réveil bien matinal après cette nuit un peu courte. Nous levons le camp. Nous quittons Castro pour repartir un peu plus au nord vers la petite ville de Dalcahue, située au bord de l’eau. Nous commençons évidemment par aller voir la chapelle : normal, nous sommes stationnés sur la « plaza de armas » ! C’est fou comme elles sont toutes aussi différentes les unes des autres. Celle-ci est plutôt grande, dans les mêmes proportions que celle de Nercon hier. En revanche, sa façade est très particulière avec une série d’arches gothiques de largeurs différentes. Du coup, on peut la reconnaître très facilement. Sinon, sa façade est principalement peinte en blanc avec quelques touches de bleu pâle. Au dessus du porche, on retrouve le classique clocher à degrés et aussi la tôle ondulée sur le toit. Après quelques photos, alors que la pluie menace, nous allons faire un petit tour sur les quais, là où est installé le marché artisanal ; il n’y a cependant pas grand chose à acheter. Sur la berge en partie découverte par la marée et à quelques mètres du bord, nous pouvons apercevoir plusieurs petits bateaux de pêche. Un petit musée libre d’accès est situé non loin de là. Y sont présentés quelques objets du quotidien des chilotes. On peut aussi y voir la « dalca », la barque traditionnelle, constituée de trois planches ficelées entre elles, qui a aussi donné son nom à la ville.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers l’embarcadère pour franchir l’étroit canal qui nous sépare de l’île de Quinchao, que nous voyons à quelques encablures. Là encore, les petits ferries sont nombreux et nous n’avons même pas besoin de patienter ; nous avons même le choix du bateau. En fait, nous attendons plus le temps de l’embarquement que la traversée qui dure à peine cinq minutes. Nous remontons dans le minibus pour reprendre la route de l’autre côté du canal. Nous roulons quelques kilomètres jusqu’au village de Curaco de Velez, sur la côte nord-ouest de l’île, face à l’Ile Grande. Nouvelle église immanquable avec sa façade peinte en vert et son toit, malheureusement recouvert de tôle rouge (quel dommage d’utiliser ce matériau, cela gâche tout ; quoi qu’il faut bien protéger la toiture !). Elle présente l’originalité d’avoir un toit très pentu qui descend presque jusqu’au sol. Sur le côté quelques moutons en train de paître lui donne un air bucolique. En attendant que le détenteur de la clé arrive, nous bravons le froid, la grisaille et le vent en allant marcher sur le front de mer en contrebas. De nombreux oiseaux s’y massent, surtout sur la plage découverte par la marée. Quelques vautours ont trouvé une carcasse (sûrement du poisson abandonné là par des pêcheurs). Nous retrouvons aussi un groupe de cygnes à cou noir massés aile contre aile à l’embouchure du petit ruisseau. De nombreuses mouettes et vanneaux tero complètent le tableau. Une petite boutique artisanale ayant ouvert ses portes, nous y montons, au moins pour être à l’abri du froid. Malgré les quelques rares articles en laine locale, nous y restons un bon moment. L’achat de bonnets chilotes tourne quasiment au sketch. Ils se retrouvent quatre à avoir le même bonnet vissé sur la tête. En remontant, nous trouvons enfin porte ouverte à l’église. Son intérieur tout simple, entièrement en bois brut verni, est plus chaleureux que nous aurions pu l’imaginer. L’endroit me fait même penser à un chalet ! Dans les rues voisines, nous profitons des nombreuses maisons traditionnelles, soit peintes avec des couleurs assez voyantes (genre jaune ou vert-bleu par exemple), les menuiseries utilisant toujours une seconde couleur, soit brutes. Certaines semblent assez anciennes et ont conservé, par bonheur, leur toit en bois. Ici, nous observons la variété de formes utilisées pour les bardeaux d’alerce (« tejuelas » en espagnol). Là elles sont tout simplement rectangulaires ; ici elles ont un côté arrondi ; ici encore, elles sont biseautées ; par là, elles présentent carrément un motif de vague. Le résultat est vraiment original et agréable à voir. Dans ces petits villages, nous nous rendons compte qu’en plus de maîtriser l’agriculture et la pêche, les chilotes se débrouillent bien comme menuisiers et charpentiers. Le chilote est un peu « rustique » mais très doué, et fidèle à sa culture spécifique.

 

Nous reprenons la route jusqu’à Achao, la ville principale de l’île de Quinchao, sur la côte orientale, face au golfe d’Ancud. Son église Santa Maria, la plus ancienne de la région, présente un aspect extérieur plus intéressant, n’utilisant extérieurement que du bois d’alerce brut. Elle est aussi bien plus imposante. Son porche se présente sous la forme de cinq arches, dont une, plus large au centre, soutenues par de fines colonnes. On retrouve ici un clocher à degrés, seulement deux pour une fois. En y pénétrant, nous découvrons une décoration bleutée confortée par ces frises de bois figurant des vagues, depuis le sol jusqu’aux voûtes. De part et d’autre de la nef centrale, séparées par deux séries de solides colonnes de bois, on peut déambuler dans deux nefs secondaires. Tout le maître-hôtel semble être tendu de draperies et de rideaux : il s’agit en fait de décorations en bois finement découpées et peintes en bleu et blanc. Même la balustrade qui délimite le chœur mérite un peu de votre attention : elle paraît toute fragile avec ses fines sculptures sur le thème végétal. Parmi la statuaire religieuse, on eut retenir un christ ancien déposé au centre du retable. Juste en dessous, la niche renfermant le calice semble vraiment très ancien. Dans la sacristie a été aménagé un petit musée décrivant le travail du bois nécessaire à ces églises ainsi que l’évangélisation de l’archipel par les jésuites. Un peu partout dans l’édifice, nous constatons que la restauration est permanent, les morceaux de bois encore brut voisinant ceux peints. En sortant, nous sommes surpris de voir la base de certaines colonnes : elles sont tout simplement posées sur une énorme pierre, polie au fil du temps. C’est à se demander comment la structure tient ainsi depuis des siècles.

 

En ressortant, la météo ne s’arrange pas avec un vent toujours aussi fort et la pluie qui arrive. Nous jetons néanmoins un œil à la plaza de Armas qui nous fait face, agréablement arborée, et bien évidemment parsemée de bustes des héros de la nation. La fermeture de l’embarcadère par les autorités pour raison climatique se confirme pour toute la journée : l’excursion prévue vers l’île de Llingua est donc annulée. Le tout petit marché installé sur le quai non loin des bureaux de l’Armada ne présente aucun intérêt. Quant aux maisons traditionnelles, elles sont globalement moins plaisantes que celles aperçues à Curaco de Velez. Nous décidons donc de manger sur place, dans un restaurant installé face à la mer. Le pisco acheté par Georges et amélioré par Tatiana au bar est bien agréable : il descend comme du petit lait !

 

Après le repas, nous repartons vers le nord en direction du petit village de Tenaùn. Pour l’atteindre, il faut quitter l’île de Quinchao et retourner sur l’île principale. Dès la sortie de Dalcahue, la route bitumée se transforme en une piste toujours bosselée. Au fil de notre progression, elle devient d’ailleurs de plus en plus rustique. La première vision du village est un clocher bleu qui dépasse de la verdure, en contrebas, au creux d’une crique. L’endroit est tout petit, à peine quelques maisons regroupées autour de la rue principale : tout en contraste par rapport à l’église massive et parfaitement peinte de bleu sombre et de blanc. C’est une des rares qui ait un aspect entretenu de frais. Nous ne nous attardons pas longtemps du fait de la pluie. En fait, nous attendons le pêcheur qui doit nous conduire vers les îles Chauques à quelques kilomètres. Le vent est soutenu mais le golfe d’Ancud n’est pas vraiment démonté. La traversée devrait être parfaitement supportable. Le premier bateau qui vient débarquer des passagers inquiète certaines par sa petite taille. Puis c’est une barque, certes à moteur, qui vient récupérer nos bagages. Finalement, un bateau assez gros vient nous prendre sur le quai ; l’embarquement reste aléatoire vu la simplicité de l’embarcadère. Et vogue la galère, engoncés que nous sommes dans les gilets de sauvetage qui viennent sur nos manteaux rendus indispensables par le vent. Seul Patricio est resté à terre jusqu’à demain.

 

La traversée dure une bonne heure jusqu’à Mechuque où nous débarquons deux passagères. De tous côtés du bateau, nous pouvons voir pas mal de cormorans et de pélicans volant en escadrille. Lorsque nous sommes à l’abri du vent, le bateau ne bouge pas de trop. Après l’escale de Mechuque, il nous emmène autour des îles voisines. La navigation est bien plus pépère dans ces canaux abrités du vent. Nous y croisons plusieurs élevages de saumon, qui constituent d’ailleurs le travail de beaucoup d’îliens. Il suffit de chercher les oiseaux : les parcs sont juste en-dessous, évidemment protégés par des filets hermétiquement fermés. Dans les cages, les saumons sautent dans tous les sens. La taille de certains spécimens est très impressionnante. Leurs sauts forment presque un ballet aquatique. Nous sinuons dans ces fjords cernés de verdure. Les troupeaux de moutons ou de vaches voisinent les plages et leurs bateaux. Nous apercevons même une cochon divaguant sur un bout de sable entre deux coques !! Nous naviguons ainsi pendant une bonne heure, profitant des nombreux oiseaux et des paysages aux dégradés de vert proposés par les îles de Chauques. Une surprise nous attend au retour. Alors que je me trouve à l’arrière du bateau pour faire quelques photos, j’aperçois un dauphin qui saute au dessus de la surface dans le sillage de la barque que nous traînons. Je n’en crois pas mes yeux, je pense avoir rêver et je pousse un cri. Mais non, il est bien réel et il continue d’apparaître plusieurs fois. C’est la première fois que j’en vois un et je me régale. Néanmoins, le spectacle cesse dès que nous dépassons le parc à saumons. Voilà donc son véritable objectif ! Excellente conclusion pour cette excursion maritime qui aurait mérité du beau temps.

 

Nous retrouvons le quai de Mechuque où, cette fois, nous descendons. Il n’y a d’ailleurs plus personne. Nous découvrons un petit village très tranquille avec sa petit place d’armes où on retrouve l’église, l’école et les carabiniers. Mais aussi un énorme pont, couvert en son centre, qui permet de rejoindre la majorité des habitations. Il ne sert pas à grand-chose au moment de notre passage du fait de la marée basse. Nous nous rendons chez l’habitant pour passer la nuit (c’est un peu nos chambres d’hôtes). Nos chambres sont juste à côté de celles de nos hôtes, à l’étage ; nous partageons aussi leur salle de bain. Une rapide ballade dans le village permet de voir que toutes les maisons sont ici construites en bois dans le style traditionnel, les couleurs sont là aussi, ainsi que les pilotis pour les plus proches de l’eau. Le petit tour est écourtée par le pluie qui redouble d’intensité. Nous nous rassemblons donc dans la cuisine familiale qui diffuse une douce chaleur bien agréable. Il fait vraiment bon autour du poêle. C’est là que je m’installe pour écrire tandis que les autres tapent le carton dans la salle à manger. Une chaude soupe ouvre notre repas. Elle sera suivie par une bonne assiette de légumes accompagnant le poulet. Une fois encore, les portions m’impressionnent. En fond sonore, la pluie continue à tomber ! Elle devrait nous bercer pour nous endormir plus tôt.

 

 

Jeudi 15 février, Mechuque

 

 

Qu’il faisait bon sous les couvertures de Mechuque. Dommage qu’il faille partir si tôt. nous sommes de nouveau à marée basse : toujours pas d’eau sous le pont hormis un ridicule filet. Nous nous installons sur le plan incliné qui fait office d’embarcadère. Le même bateau que la veille ne tarde pas à déboucher de la crique voisine, débouchant dans le soleil levant pour une superbe photo avant de venir nous embarquer. Et nous voguons cheveux au vent cers l’île principale. Le fond de l’air est frais, faisant fleurir les bonnets, mais le soleil brille (après tout de même une nuit de pluie). Un vrai plaisir de retrouver le beau temps, surtout qu’il donne un nouvel éclat aux paysages. Nombre d’oiseaux continuent à nous survoler, tandis que vaches et moutons paissent tranquillement dans les prés proches du golfe. En un peu moins d’une heure, sur une mer calme, nous parvenons à Tenaùn où nous attend Patricio avec le véhicule. L’église bleue dans son écrin de verdure est encore plus belle dans les rayons de soleil. Les quelques touches jaunes des barques complètent joliment le tableau.

 

Nous reprenons la direction du nord par la piste côtière. Non loin de Quemchi, nous nous arrêtons près de l’îlot d’Aucar. Une prairie verte semble se terminer au ras de l’eau du moins quand l’eau ne s’est pas retirée comme aujourd’hui. Une longue passerelle en bois, glissante après la pluie, permet d’aborder l’îlot. Celui-ci semble faire partie d’un parc national : son but est de servir de jardin botanique accueillant l’essentiel des arbres et arbustes poussant dans la région. Différents petits sentiers permettent de se promener autour de l’île. Les arbres dignes d’intérêt sont dotés d’un panneau de bois indiquant leur nom. Dans la clairière centrale s’élève une chapelle en bois, peinte de blanc et bleu (encore !!), ainsi qu’un petit cimetière. A la pointe de l’îlot, nous pouvons apercevoir les nombreux parcs à moules. Contrairement à ce que nous avons l’habitude de voir en France, ils sont constitués d’une multitude de bidons servant de flotteurs probablement pour soutenir les moules fixées en dessous. Une grande partie du golfe est consacrée à cet élevage.

 

Nous reprenons la route jusqu’à Quemchi, objet d’une courte halte avant de repartir encore plus au  nord jusqu’à Ancud puis Chacao. Manque de chance, la pluie nous rattrape à nouveau en route. Il y a foule à Chacao pour prendre le ferry vers le continent. L’attente sera finalement assez courte puisqu’on nous fait signe de passer devant !! Pendant la quasi totalité de la traversée, nous sommes entourés d’otaries. En l’air, plusieurs escadrilles de pélicans patrouillent et croisent le chemin du bateau. Aux abords de Pargua, nous sommes contraints de patienter le temps que le ferry précédent reparte. Enfin, nous débarquons sur la terre ferme et nous partons en direction de Purto Montt. Pour être précis, nous retournons au même restaurant qu’à l’aller. Tatiana nous a commandé un curanto al olla (c’est-à-dire à la casserole, contrairement à celui « al hoyo » cuit directement dans un trou dans la terre). Le curanto est le plat traditionnel chilote : c’est un mélange de viandes (poulet, poitrine de porc et saucisses) et de fruits de mer (moules, moules géantes et praires) accompagné de pommes de terre et du milcao, un pain plat à base de farine et de pommes de terre. Les portions sont là aussi impressionnantes mais nous en venons à bout assez rapidement. C’est que le temps nous est compté : nous devons être à l’aéroport avant 14 heures. Heureusement, Tatiana s’est arrangé pour faire préparer les cartes d’embarquement avant notre arrivée à l’aérogare. C’est là que se termine notre périple dans la région des lacs. Nous disons au revoir à l’adorable Tatiana et au très sympathique Patricio pour faire notre dernier saut aérien vers le sud, direction Punta Arenas, à 53° de latitude sud, ce qui en fait un des ports les plus australs du globe, et en tout cas la ville la plus australe ; seules les petites localités d’Ushuaia et de Port Williams sont plus au sud.

Pérégrinations chiliennes (4)
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