Roadbook centraméricain (8)

Publié le par Jérôme Voyageur

13h30, c’est déjà l’heure de reprendre le minibus pour retourner vers le lac Nicaragua, distant d’à peine une vingtaine de kilomètres. De San Jorge, nous embarquons sur un vieux ferry. Vous serez impressionné par ces gens qui courent après votre véhicule pour porter vos bagages. Si ils savaient que nous le ferons nous même, ils s’économiseraient !! La traversée d’une heure se déroule sans soucis jusqu’à l’île d’Ometepe. J’en profite pour prendre les volcans Concepcion et Maderas sous toutes leurs coutures. Le premier est majestueux au dessus des eaux calmes du lac avec sa chevelure nuageuse. Ces deux volcans ont fini par se rejoindre avec leurs coulées de lave formant une île en forme de huit. Arrivés sur place, au port de Los Angeles, nous découvrons un autre monde. Le bus doit dater d’il y a au moins trente ans et surtout il n’y a pas de route (du moins pas encore finie). Autant dire que l’allure est limitée et cahoteuse. Le long de la route, il n’y a pas vraiment de villages, juste quelques cabanes en bois, sommaires qui hébergent des familles entières, au milieu de leurs plantations et de leurs basse-cours.

 

Nous faisons une halte à la lagune de Charco Verde, soit disant lieu de légende ; en fait un vulgaire étang difficile à photographier. Par contre en montant un peu, nous découvrons un joli point de vue à la fois sur le lac et le volcan Concepcion. Nous avons même la chance de pouvoir observer de petits singes tout proches du chemin. Cette petite marche nous a donné bien chaud et nous engloutissons littéralement une bière bien fraîche au retour. Elle nous a aussi donné l’occasion de discuter avec un jeune routard québécois qui travaille comme serveur à l’hôtel restaurant du coin pour gagner de l’argent et remonter jusqu’au Canada.

 

Et c’est reparti sur ces pistes défoncées. Nous arrivons à la nuit (18h !!) à l’hôtel Villa Paraiso, à Playa Santo Domingo, envahi de BVNI (bêtes volantes non identifiées). Il faut tenir les chambres bien fermées, et compter sur les lézards qui traînent dans les chambres. Mais pour le repas, c’est parfait : les tables sont disposées sous le vent qui s’est levé.

 

Un repas tranquille: nous sommes KO !

 

 

Vendredi 12 novembre 2004, Playa Santo Domingo

 

 

Réveil matinal. Nous découvrons l’apparence de notre hôtel avec toutes ses « cases », non loin d’une petite plage.

 

Notre journée commence par la découverte du petit village d’Altagracia, côté Concepcion. Comme la veille, la piste est plutôt courte mais que de temps il faut pour la parcourir. Arrivés sur place, nous déambulons dans le centre du village. Tout y est si calme et si tranquille. Je retrouve là l’ambiance créole. Ici, on attends que le temps passe sans se prendre la tête ! Qui plus est, il n’y a quasiment pas de véhicules : nous voyons principalement des vélos et des chars à bœufs ou des chevaux. Le micro musée local permet de découvrir l’histoire et la culture indigène. Quelques pièces de l’ethnie Chorotega y sont conservées dont de jolies poteries. On y trouve même un tableau relatant la légende de Chico Largo et du Charco Verde.

 

Après ce contact avec les autochtones, nous reprenons notre vieux bus déglingué et kitsch pour rejoindre l’autre partie de l’île, au sud du volcan Maderas. Nous arrivons à l’hôtel de San Ramon vers 10h30. Cela nous permet de bien barboter dans les eaux jaune-vert du lac Nicaragua tout le reste de la matinée. Nous en profitons d’autant plus que l’hôtel est parfaitement équipé : ponton, chaises longues, hamacs. Il y a même un plongeoir pour les plus joueurs.

 

A l’image du Nicaragua, l’île d’Ometepe s’ouvre juste au tourisme. C’est particulièrement flagrant à San Ramon. Il ne faut pas espérer trouver des restaurants. Par contre, on arrive à manger quasi chez l’habitant pour trois fois rien. Il suffit de demander ! Nous avons ainsi découvert les chips de banane. En accompagnant de poisson et du traditionnel riz, haricots rouges, ce n’est pas mauvais du tout. C’était même copieux. Et pour la digestion quoi de mieux qu’une nouvelle baignade dans le lac (à 28-29°C). Cela fait passer le temps au moment le plus chaud de la journée.

 

Sur le coup des 15 h, nous enfilons les chaussures de randonnée pour la partie sportive de la journée. Il fait encore chaud et les deux premiers kilomètres qui nous font traverser les bananeraies sont plutôt éprouvants. A tel point que le petit groupe est dispersé dans l’ascension. Arrivé à ce deuxième kilomètre, alors qu’une légère descente s’amorce, je pense avoir fait le plus difficile. Quelle erreur ! Le chemin remonte rapidement dans le sous-bois. Je commence à entendre le ruisseau mais toujours pas de cascade. Les tuyaux du captage ne cessent de grimper. Plusieurs fois, l’envie d’abandonner me traverse l’esprit. Il faut prendre sur soi et se dire qu’on pas fait tout ça pour rien ! Heureusement, je croise Bertrand, parti plus tôt dans l’après midi, qui m’encourage à continuer. Enfin, après 1h10 d’effort et 500 m de dénivelé, j’atteins le but, liquéfié mais rassuré par le fait que les autres ont autant souffert et douté que moi. Mais cela valait vraiment le coup. Une magnifique cascade d’une cinquantaine de mètres s’offre à nous en pleine forêt. Je ne peux résister à l’attrait de l’eau, et puis, il faut que je me réhydrate. En deux temps, trois mouvements, me voilà en maillot de bain, sous la cascade ; l’eau est plutôt fraîche mais qu’est ce que ça fait du bien. Un vrai régal ! Malheureusement, nous ne pouvons nous attarder trop longtemps. Le soleil descend vite dans cette contrée. D’ailleurs, je verrais le couchant pendant la descente.

 

Que croyez vous que je fis en revenant à l’hôtel ? Direct dans le lac sans même passer par ma chambre : après l’effort, le réconfort pour mes petits muscles endoloris. Au final, j’aurais passé ma journée à me tremper ! Tout ça m’a donné soif et les bières descendent à grande vitesse. Quant au repas, servi en buffet, il est parmi les plus succulents du circuit, tout particulièrement la sauce du poulet et les pommes de terre agrémentées de nouilles chinoises. Contrepartie des efforts de la randonnée, je tombe comme une masse à 20h15 ! Bonne nuit les petits.

 

 

Samedi 13 novembre, San Ramon, Nicaragua

 

 

Couché tôt mais souvent réveillé! Ce n’est pas ce qu’on appelle bien dormir ! Et en plus, il faut se lever tôt : un copieux petit déjeuner est servi à 5h du matin. Tout y est sauf la confiture, mais ce n’est pas bien grave, le reste compense.

 

A 5h30, nous embarquons sur une grosse barque qui doit nous emmener jusqu’au Costa Rica. La météo est clémente ce qui rend la traversée du sud du lac plus agréable. Chacun tue le temps comme il peut : qui en finissant sa nuit, qui en lisant, qui en écrivant, … Au bout de près de 4h30 de navigation, nous finissons par accoster dans l’archipel de Solentiname, un chapelet d’îles posées au sud du lac, non loin du rivage, et envahies par la nature. Nous débarquons pour 1h20 pour prendre notre second petit déjeuner de la journée. Une bien longue pause sans trop d’explication de la part de notre accompagnatrice.

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