La Meuse ne se limite pas à 14-18

Publié le par Jérôme Voyageur

Les remparts à l'arrière de l'église Saint-Martin
Les remparts à l'arrière de l'église Saint-Martin

Verdun, 23 Mai 2016

Poursuivant ma traversée de l'Argonne du sud au nord, je finis par approcher de la ville de Montmédy. Ce nom me disait vaguement quelque chose, mais je ne savais pas vraiment quoi en attendre, sauf qu'elle présente un intérêt touristique certain. A l'approche, je suis convaincu d'avoir fait le bon choix, j'aperçois une citadelle fortifiée perchée sur les hauteurs.

L'occupation humaine en ses lieux datent de longtemps, des vestiges préhistoriques ont pu être découverts sur place. Au fil des unions, le château fort de Montmédy devient possession de Charles quint, le roi d'Espagne. C'est lui qui décide la construction d'une véritable citadelle. Il faudra attendre la prise de la cité en 1657 après un siège de presque deux mois par Louis XIV, à peine âgé de dix-neuf ans, pour que Vauban intervienne pour moderniser les fortifications et laisser sa patte si reconnaissable. C'est dans cette place forte que Louis XVI espérait se réfugier en 1793 mais sa fuite avorta quelques kilomètres avant à Varennes. Après la guerre de1870, le général Séré de Rivière inclut Montmédy dans ses travaux de fortifications face à l'Allemagne : lui aussi laisse sa trace. C'est toute cette histoire qu'on peut encore deviner de nos jours.

Pour rejoindre la citadelle, il faut prendre ses précautions pour franchir divers passages étroits, d'abord la poterne puis le pont levis et enfin la porte intérieur carrément doté d'un feu tricolore pour gérer les passages. On débouche alors au coeur de la citadelle où subsistent encore quelques maisons et une église. Au premier coup d'oeil, on peut tout de même s'inquiéter : le bâtiment face à l'église ne dispose plus que de sa façade, et encore retenue par des étais ... On pourrait presque penser que la vieille ville est à l'abandon. Ce n'est pas le cas mais il n'y a néanmoins pas une grande activité, assez peu de commerces. Trois "rues" à peu près parallèles traversent la citadelle dans l'axe de la longueur plus une poignée de ruelles. Autant dire que le tour est assez vite fait. On note au passage la présence de casemates en cours de reconversion en ateliers d'artistes, traces du passage de Séré de Rivière.

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Direction le petit office du tourisme installé juste à côté de la porte. Tout se passe ici : la visite des remparts est payante. Elle débute à l'office. Le bâtiment abrite aussi deux petits musées, le premier consacré au peintre Jules Bastien-Lepage, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant; le second, à l'étage, est consacré à la fortification en général. Malgré sa petite taille, il est néanmoins très instructif, expliquant les diverses solutions à la base de photos, de maquettes, ....

Il est temps de redescendre dans le hall de l'office pour commencer la visite, direction les remparts. La première partie du circuit permet de rejoindre la courtine qui surplombe le pont-levis. Du haut des remparts on dispose d'une vue parfaite sur les environs et la ville moderne qui se déploie en contrebas. le circuit repart en sens inverse pour faire le tour au sommet des remparts dans le sens des aiguilles d'une montre. On passe ainsi à l'arrière du chevet de l'église Saint-Martin. Le dernier tronçon pour rejoindre le bastion Notre-Dame est plutôt envahi par les hautes herbes. Je ne regrette pas mon pantalon et mes chaussures de marche. Sur celui-ci est implanté une table d'orientation d'où on dispose d'une vue dégagée sur les fossés et la demi-lune en contrebas.

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La promenade se poursuit sur la longue courtine qui s'étire jusqu'au bastion Graillé au milieu des remparts puis le bastion Connils et enfin le bastion Saint-André relié par une courtine bien plus courte. A chaque fois qu'on jette un oeil au bas des murs, on peut apercevoir les éléments de première défense de l'autre côté du grand fossé. L'ensemble des défenses sont en quasi parfait état, ce qui permet de bien apprécier le travail de Vauban et de ses prédécesseurs. Depuis ce derneir bastion, un escalier permet de descendre au niveau inférieur pour y découvrir les casemates aménagés par Séré au 19ème siècle. Il semblerait qu'elles servent aussi de nichoir pour les chauves-souris. Non loin de là, ce sont des fours à pain qui se présentent.

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A ce point, il faut faire un choix. Soit continuer sur les remparts pour rejoindre la porte de la ville, soit terminer par le circuit des fossés, dit circuit découverte. C'est pour ce dernier que j'opte. Il faut emprunter divers escaliers sombres qui s'enfoncent dans le bastion Saint-André pour retrouver la lumière à ses pieds, dans le fossé. En chemin, on traverse une grande cavité qui servait de casemate d'artillerie. Elle abritait un canon qui défendait le bastion voisin. Désormais, un trou béant perce la paroi extérieure pourtant très épaisse suite aux intenses bombardements prussiens de 1870. Une fois dans le fossé, on remarque la présence de brèches dans les murs les plus proches. Elles sont l'oeuvre des troupes allemandes pendant la première guerre alors qu'il n'y avait plus de troupes françaises dans la citadelle : le but était de faire de la propagande en montrant les dégâts qu'ils auraient causé ....

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Le chemin sinue ensuite au coeur du fossé encore bien recouvert par un épais tapis d'herbes folles. Après avoir dépassé la demi-lune dite des porcs, soit on poursuit par le fossé, jusque sous le pont-levis avant de rejoindre la sortie qui se trouve au pied d'un escalier qui ramène devant l'office du tourisme, soit on rejoint le chemin couvert (en fait à ciel ouvert!) qui rejoint rapidement l'ancien pigeonnier militaire. De là, on retrouve la route, la poterne, puis le pont-levis. Retour à l'intérieur de la citadelle à pied par la route. Il faut compter une bonne heure pour faire le tour et profiter des différents points de vue.

Pour la petite histoire, en furetant dans les rayons de l'office du tourisme, j'ai découvert l'existence,non loin de là d'un site à visiter absolument. A découvrir dans le prochain billet.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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Y
une région que j'adore, où je suis né;<br /> oui, je suis persuadé que ce projet aboutira mais il faut attendre que la situation s'améliore;<br /> belle journée;
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