Après-midi éternellement antique
Mercredi 3 Mai 2017, Rome
Après une matinée consacrée à découvrir l'agréable et accueillant quartier de Trastevere, je décidais de redescendre vers le centre pour découvrir quelques sites laissés de côté la dernière fois. Direction les quais du Tibre pour rejoindre en quelques minutes l'île Tibérine, la seule en ville. Assez étonnamment elle ne possède qu'une seule rue(elle) qui la traverse dans la largeur. Pour le reste, il faut descendre sur les quais. Du coup, avec les nombreux touristes qui passent, cela crée un effet de foule. Même s'il n'y a aucun monument particulier à y voir, c'est plutôt pour l'ensemble qu'une visite est recommandée.
Parvenus sur la rive opposée du fleuve, je remonte le fil de l'eau jusqu'aux restes de l'ancien pont emporté par une crue. Là, il est temps de se diriger vers le centre. J'approche le forum Boarium. De l'autre côté de l'avenue, j'aperçois la foule toujours aussi dense pour approcher la Bocca della Verita, cette fameuse dalle ronde percée d'un trou au niveau de la bouche. L'accès à l'église Santa Maria in Cosmedin qui l'abrite est, en revanche toujours aussi rapide.
De ce côté de l'avenue se dressent deux petits temples malheureusement quasiment jamais ouverts à la visite (seulement quelques dimanches par mois). Le premier de forme ronde est consacré à Ercole Vincitore tandis que le second est plus classique avec son plan rectangulaire, le Tempio de Portuno. Avec ses quatre colonnes et son fronton, il fait l'effet d'une miniature par rapport au forums impériaux. Juste en face de lui, il est amusant de jeter un oeil à la façade où se multiplie les réutilisations de constructions au fil des siècles.
L'avenue Luigi Petroselli ramène tranquillement vers le centre antique. C'est exactement ce qu'il faut pour rejoindre un autre exemple étonnant de mélange entre architectures antique et actuelle. En contrebas du Capitole, il s'agit du théâtre Marcellus. Il affiche sa partie arrondie, quasi intacte. Sauf qu'en y regardant de plus près, vers le sommet, on s'aperçoit que les constructions actuelles se sont appuyées sur les structures antiques. Je découvre avec intérêt qu'on peut descendre au plus près du théâtre, en passant sous les vestiges du temple Apollon Sosianus dont il ne subsiste que deux colonnes et un bout de fronton. Les bonnes nouvelles se poursuivent : on peut continuer au pied du théâtre jusqu'à déboucher au pied d'une autre structure romaine, le portique d'Ottavia, les seuls vestiges d'un immense temple qui se tenait là.
En remontant au niveau de la rue, je me retrouve face à l'ancienne synagogue de Rome, désormais musée consacré à la culture hébraïque. Je comprends rapidement aux diverses 
devantures que je suis dans le quartier juif. En suivant les ruelles, je rejoins ensuite celui dit de Campo dei Fiori. Sur la place éponyme s'activent encore les marchands en train de démonter le marché quotidien.
Désormais, je file jusqu'au bout du cours Vittorio Emanuele II dans le brouhaha de la circulation. Difficile d'éviter cette corvée pour rejoindre le dernier monument de la journée. Parvenu au bord du Tibre, je préfère continuer sur le quai pour rejoindre la passerelle Saint Ange plutôt que rester sur le pont routier. D'autant plus que celle-ci, à défaut d'être déserte, bien au contraire, offre un parfait point de vue sur le château. Quand on dit passerelle, il faut quand même imaginer un très vieux pont en pierres paré d'une dizaine de statues monumentales.
En jouant des coudes, je parviens enfin au pied de ce château que j'avais aperçu la fois précédente sans en franchir l'entrée. Sa forme ronde est particulièrement étonnante pour un château, tandis que sa hauteur et son côté massif en impose aux visiteurs. Initialement il s'agissait du mausolée d'Hadrien mais il fut vite transformé en édifice militaire, servant de bastion avancé à la muraille aurélienne. Après une incursion sarrasine, il sera même relié à la cité du Vatican. on peut d'ailleurs encore apercevoir le débouché de ce couloir protégé. Le château servira aussi de prison, autant dire une histoire bien mouvementée.
La billetterie se situe à l'intérieur du mur extérieur. On découvre ainsi que le château est constitué d'une double enceinte. Celle de l'extérieure, la plus basse, est de forme carrée. en parcourant les remparts à ce niveau là, on peut faire le tour de l'édifice principal. Au passage, on découvre la présence aux quatre angles de bastions de défense, ainsi que le débouché du couloir "papal".
Une fois ce parcours périphérique terminé, on peut rejoindre la partie circulaire. On y découvre avec une certaine surprise que l'accès est constitué d'une rampe qui traverse le bâtiment de part en part. A peu près au milieu du parcours, on surplombe la pièce où auraient été déposées les cendres d'Hadrien. La suite de l'ascension se fait par des escaliers plus "normaux". Les étages révèlent des pièces joliment décorées de fresques ce qui contraste beaucoup avec les usages passés des lieux.
A force de volées de marche on finit par atteindre la terrasse sommitale qui offre un intéressant panorama sur la ville de Rome. Seule l'Archange vous domine encore.
Après cette journée bien chargée, il est temps de rentrer à l'hôtel en étrennant le tramway, enfin, une fois dénichée la station.
Ile Tibérine, forum Boarium et théâtre Marcellus
le château Saint Ange