Marquenterre, le paradis en Baie de Somme

Publié le par Jérôme Voyageur

Panorama sur les étangs du Marquenterre

Saint-Quentin-en-Tourmont, 4 Mai 2018

L'objectif principal de cette deuxième journée en Baie de Somme est le parc ornithologique du Marquenterre. Voilà des années que j'en entends parler positivement et que j'envisage de venir découvrir ce coin de nature préservée. Le jour J est enfin arrivé. Mais avant d'y parvenir, je fais une halte dans le village du Crotoy. Autant j'ai apprécié la découverte de Saint-Valéry de l'autre côté de la baie, autant Le Crotoy m'a laissé sur ma faim. Ici aussi il est impossible de stationner librement, mais en plus la ville tient surtout de la cité balnéaire autant dire d'un attrait plus que limité. Si j'en crois les divers groupes de marcheurs aperçus dans la baie, c'est surtout une base de départ pour ces promenades à marée basse. Autant dire que je ne me suis pas attardé.

Pour atteindre le parc, il n'y a pas d'autre choix que de se fier au fléchage étant donné qu'il n' y pas d'adresse et que la route est tout sauf directe. Néanmoins, on arrive assez facilement à bon port. A quelques centaines de mètres du but, je suis intrigué par l'environnement: j'ai l'impression d'avoir été téléporté dans les Landes : forêt de pins, sol sableux et soleil. Le parking est déjà bien rempli à peine une heure après l'ouverture. Direction la maison du parc pour obtenir le sésame d'entrée. C'est peut-être là le point faible du parc: pour une raison inconnue, le débit est très lent. Ceux qui n'auraient aucun équipement peuvent en profiter pour louer une paire de jumelles.

Désormais, trois options s'offrent à vous en fonction de votre motivation et vos envies. Trois parcours ont été aménagés autour des étangs qui constituent la partie visitable du parc. Du parcours vert de deux kilomètres au parcours rouge de six kilomètres, donné à plus de deux heures (dans les faits plus de trois en ce qui me concerne) en passant par le bleu et ses quatre kilomètres. Evidemment, après tant d'attente, je n'ai pas hésiter sur le choix de la couleur la plus chaude. Direction, la première terrasse dont la position en hauteur offre une vue panoramique sur le cadre du Marquenterre. Complètement sur ma droite, j'aperçois déjà une cigogne, semble-t-il en train de couver son petit, encore trop jeune pour être aperçu.

Je comprends vite qu'il va falloir presser le pas pour prendre mes distances avec les grappes de visiteurs bien bruyants qui se massent près des premiers étangs. Certains doivent se croire au zoo, sauf que le bruit est bien l'ennemi des observations ornithologiques. Même s'il faut toujours avoir l'oeil ouvert à l'affût de tout ce qui se passe autour (j'en veux pour preuve ce faisan dans une prairie limitrophe), les principales observations se font depuis différents postes aménagés tout le long du parcours, des cabanes en bois les plus discrètes possible pour s'intégrer au paysage. A l'intérieur de beaucoup d'entre eux, vous êtes accueillis par des gardes naturalistes du parc, équipé de monoculaires et connaisseurs de l'avifaune. C'est un plaisir de profiter de leurs connaissances et de dénicher l'espèce que vous n'auriez pas vu sans eux. Ce sont ainsi treize postes répartis sur le parcours , le dernier étant une terrasse couverte à la fin de la promenade avec vue sur une pinède dont les arbres sont constellés d'oiseaux en tous genres: hérons garde-boeufs, aigrettes garzette, cigognes, spatules blanches, hérons cendrés, .... Dommage que les arbres soient si loin mais les cimes sont très animées.

A cette période de l'année, il en va de même pour la plupart des points d'eau. La période des parades nuptiales a fait endossé aux mouettes mélanocéphales une incontournable tête noire. Les foulques macroule ont établis leurs nids loin des berges. Les tadornes de Belon affichent leur plus belles couleurs. Au milieu des nombreuses mouettes, on peine à discerner ici une échasse blanche, là quelques avocettes élégantes. Les oies cendrées sont présentes en nombre mais restent discrètes. En revanche, il ne faut pas manquer le rare grèbe huppé, l'huitrier-pie ou encore le vanneau huppé, bien distant (merci les jumelles). Quelques cormorans étendent leurs ailes pour profiter du soleil qui va faciliter le séchage de leur plumage. Partout il y a quelques choses à voir, ce qui explique sûrement que le temps de visite s'allonge sans qu'on s'en rende compte.

Si ce parc est si riche en faune, c'est qu'il se situe sur les routes migratoires entre la Scandinavie, l'Afrique du Nord et l'Afrique de l'Ouest. Sur le même couloir, on trouve aussi le bassin d'Arcachon et sa réserve (parc ornithologique du Tech). Et ces deux cents hectares d'ancien polders agricoles constituent une halte parfaite sur le trajet de nombreuses espèces. Bien évidemment, chaque saison apporte un spectacle différent en fonction des passages. En théorie, il est possible d'observer jusqu'à trois cents espèces différentes.

A la sortie du parc, on traverse une incontournable boutique de souvenirs ainsi qu'un un coin restaurant, bien onéreux et peu varié à mon goût.

 

Quelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du Marquenterre
Quelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du Marquenterre
Quelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du MarquenterreQuelques oiseaux du Marquenterre

Quelques oiseaux du Marquenterre

Le parc du MarquenterreLe parc du MarquenterreLe parc du Marquenterre
Le parc du MarquenterreLe parc du MarquenterreLe parc du Marquenterre

Le parc du Marquenterre

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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