Des îles, des îles, oui mais celle d'Aix

Publié le par Jérôme Voyageur

Fouras, Avril 2022

Retour matinal à la pointe de la Fumée. Cette fois, pas question de jouer avec les règles. Passage incontournable à l'horodateur pour laisser notre véhicule pour la journée. Le guichet vendant les billets pour l'île d'Aix n'est pas encore trop fréquenté. En revanche, le vent n'est pas des plus chauds, loin de là. Tout le monde s'emmitoufle et se serre sur le quai en attendant l'arrivée du bateau. Petit à petit, la masse des candidats à la traversée grossit. Une petite voix nous dit ne pas rester trop en retrait des fois qu'il y aurait trop de monde à embarquer. Un vrai troupeau s'ébroue quand le navire accoste enfin au bout de la jetée. Limite si les passagers peuvent descendre .... "No comment!"

Patiemment, nous finissons par monter à bord, direction la cabine vu la température encore un peu basse à mon goût. Nous verrons bien ce soir pour profiter du paysage proposé lors de la traversée. Une petite trentaine de minutes suffit pour rejoindre le "port" de l'île d'Aix. Cela pourrait même être plus rapide si la ligne droite était possible. Bien au contraire!

Nous voici donc à terre : dans la cohue qui se forme au pied de cette jetée, presque trop étroite pour le troupeau qui arrive. Etonnant (quoi que ...) ce comportement id..... Bref. C'est les vacances, inutile de s'énerver de trop. Nous avons désormais plusieurs heures devant nous pour profiter des lieux. C'est d'ailleurs tout le paradoxe d'Aix : à peine débarquer le calme revient, les passagers semblent s'évaporer et on peut se balader en toute quiétude. Le bourg est traversé en un claquement de doigts: sa taille est des plus réduites. Nous nous hasardons à rentrer dans la petite église mais elle ne présente pas grand intérêt. Nous franchissons donc une des portes de la ville: en effet, comme un peu partout dans la région, qui plus est sur un poste avancé comme Aix, les habitations étaient protégées dans une enceinte fortifiée.

Nous avançons entre prés et exploitation ostréicole. Quelques centaines de mètres plus loin, nous abordons ce qu'on pourrait qualifier de quartier de villégiature: de petites maisons à l'ombre des arbres, dont les jardins commencent à se parer de fleurs. Les quelques restaurants (deux si nous avons bien compté) sont là aussi. Nous longeons ainsi la plage aux coquillages, la bien nommée. Plus surprenant est ce muret apparemment assez récent qui la ceinture sur toute sa longueur. Après mûre réflexion, et quelques indices, je finis par comprendre que c'est une protection anti-inondations. Quasi à l'extrémité de la bande de sable, nous quittons le littoral pour remonter vers une nouvelle construction militaire.

Des îles, des îles, oui mais celle d'AixDes îles, des îles, oui mais celle d'Aix
Des îles, des îles, oui mais celle d'AixDes îles, des îles, oui mais celle d'Aix

Une fois n'est pas coutume, le fort Liédot est bien plus récent que la plupart des autres constructions militaires de la région. En effet, c'est à Napoléon qu'on doit sa construction. Aujourd'hui il est difficile d'imaginer à quoi il a pu servir militairement parlant tant il parait comme enterré. largement dissimulé à la fois par le relief et la végétation. A bien regarder son histoire, il servit beaucoup de lieu de détention, depuis les Communards jusqu'aux opposants algériens (dont les deux futurs présidents Ben Bella et Boudiaf); puis fut converti en colonie de vacances (dont on peu supposer que le confort devait être spartiate) avant d'être abandonné jusqu'à ce qu'une association se mobilise pour sa préservation. Comme dans mon souvenir, il faut monter sur un "remblai" avant de le voir apparaitre en contrebas, de plan carré avec un bastion à chaque angle et des "pelouses" au sommet. Comme nous l'avions anticipé, le fort est fermé. Sauf qu'une dizaine de minutes plus tard, la porte s'ouvre. Contrairement à toutes indications disponibles à la fois sur les plaquettes touristiques et sur le panneau à l'entrée, il accueille le public le mardi. Heureuse surprise. Bien évidemment, au regard de son histoire, il ne renferme aucune collection historique. Néanmoins, sa visite permet dans un premier temps de découvrir son architecture intérieure avant de dénicher une à une les gravures laissées par les militaires qui se sont succédés sur les lieux il y a plus de cent ans. Aujourd'hui on parlerait de tags, sauf que ceux-là ont traversé les temps. Les salles de la partie occidentale abritent des salles consacrées au "glorieux" voisin : fort Boyard.

Fort LiédotFort LiédotFort Liédot
Fort LiédotFort LiédotFort Liédot
Fort LiédotFort LiédotFort Liédot

Fort Liédot

Fort Liédot (2)Fort Liédot (2)Fort Liédot (2)

Fort Liédot (2)

Tout ceci nous a creusé l'appétit. Ce que nous ne soupçonnions pas, c'est qu'il serait si difficile de trouver une table alors que la haute saison n'a pas encore commencé.  Rareté des adresses, manque de main d'oeuvre dans la restauration : voici comment, même en se présentant à midi à peine, il faut presque "pleurer", a minima sortir son regard de cocker triste, pour obtenir une table, certes au fin fond de la terrasse et avec la mise en garde que le service sera long. Par chance, il n'y a aucun bateau de retour en début d'après-midi. Pour la digestion, nous reprenons notre promenade par la côte face au large. Là s'étire la plus grande et plus longue des plages. Parents et soeur scrutent le sable à la recherche de la coquille idéale tandis que j'avance vers la citadelle tout en scrutant l'horizon ou en levant les yeux quand un bruit de moteur se fait entendre. Tout le long, le fort Boyard nous surveille de loin. Parvenus aux abords des fortifications du bourg, nous faisons le choix de continuer notre progression à l'extérieur des murs, entre enceinte ou douve d'un côté et rivage rocheux de l'autre. Après la citadelle, nous aurions bien poursuivi mais l'accès aux remparts est bloqué.

Nous n'avons pas d'autre choix que de rebrousser chemin pour franchir la porte que nous venions de dépasser pour revenir, contraints et forcés, à l'intérieur du bourg. Après le sémaphore et une mini-gendarrmerie qui ressemble à tout sauf à une gendarmerie, nous bifurquons sur la droite pour rejoindre certainement la maison la plus connue de l'île. Qui plus est, on peut difficilement la manquer, c'est la plus haute de l'île. Pour la minute histoire, l'empereur déchu a fait escale sur l'île avant de partir pour son exil définitif à Sainte-Hélène. Il était donc naturel qu'un musée lui soit consacré.
 

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Le musée Napoléon et le bourgLe musée Napoléon et le bourg
Le musée Napoléon et le bourgLe musée Napoléon et le bourgLe musée Napoléon et le bourg
Le musée Napoléon et le bourgLe musée Napoléon et le bourgLe musée Napoléon et le bourg

Le musée Napoléon et le bourg

Après cette pause impériale, nous reprenons notre exploration vers le fort de la Rade qui occupe le sud de l'île. Celui-ci est bien associé à Vauban, tout de même. Aujourd'hui, il est occupé par un village de vacances. Accessoirement, il abrite le phare d'Aix et sa tour-écran. Ces deux colonnes rouges et blanches en sont la signature: ce sont les deux seuls éléments qui dépassent au-dessus d'un horizon totalement plat quasiment à fleur d'eau.  Tant qu'à être sur les remparts, au pied de cette lanterne, nous continuons sur le "chemin de ronde" pour contourner l'enceinte en passant au-dessus de la pointe Sainte-Catherine. La boucle se rebouclant, nous finissons par revenir à la porte d'enceinte du fort.

Fort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phare
Fort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phare
Fort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phareFort de la Rade et son phare

Fort de la Rade et son phare

Ile d'AixIle d'AixIle d'Aix

Ile d'Aix

Désormais, il est temps de se rapprocher du port. Ce soir, du fait de la marée, nous embarquons depuis le quai principal. Il faut bien anticiper et éviter d'arriver au dernier moment. Le pavement grouille rapidement Gare aux retardataires, les billets de retour n'ont pas d'horaire ... L'arrivée du bateau de retour confirme mon impression matinale: bousculade, contournement de file d'attente ... limite si on laisse le déchargement se faire. Affligeant? Oui, à défaut de trouver un mot poli plus fort ...

Cette fois, avec le chaud soleil et l'absence de vent, nous optons pour le pont supérieur, au grand air, de préférence les  places à tribord. Ainsi , je vais pouvoir photographier tout à loisir, le fort Enet, cerné par les eaux avec la marée haute, petit Boyard, à quelques encablures au large de la pointe de la Fumée.

Une belle journée se termine avec le retour sur le continent.

Fort Enet et son arrière-planFort Enet et son arrière-plan
Fort Enet et son arrière-planFort Enet et son arrière-plan

Fort Enet et son arrière-plan

Publié dans Carnet de voyage, Europe, France

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J
Décidemment tu nous gâtes! Votre embarquement n'a pas été facile mais à la vue de tout ce qui vous été montré cela valait la peine! Le retour n'a pas été sans remous mais la moisson d'images prouve que la balade a été fructueuse!
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J
Je vous gâte et je me fais plaisir. Ce covid et la pause forcée qui s'en est suivi m'a frustré ... plus grand chose à partager.