Le joyau religieux de Florence

Publié le par Jérôme Voyageur

Mai 2009

 

La cathédrale Santa Maria del Fiore aussi appelée Il Duomo, allusion à sa célèbre coupole, est le symbole visible de Florence. Il faut dire qu’elle domine les débats à la fois avec sa coupole et son campanile, culminant respectivement à 91 et 85 mètres, sans oublier qu’elle a une capacité d’accueil de 20000 personnes, ce qui donne une idée de son ampleur. Difficile de ne pas voir le complexe, où qu’on soit dans la ville. Avec la piazza della Signoria, ceux sont les deux points de rencontre principaux.

 

Au delà du côté imposant de l’ensemble, c’est la décoration extérieure qui surprend et ravit le visiteur. L’ensemble des façades sont recouvertes de marbre, offrant un subtil et élégant mélange de teintes blanches, roses et vertes. Ajoutons à cela la finesse des sculptures, tant sur la façade que sur les portes. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, tout ceci n’est pas très ancien. En effet, la façade de la cathédrale avec son style néogothique date de la fin du 19ème siècle alors qu’elle ressemble étrangement au campanile.

 

Autant il y a du monde tout autour de la place, autant les files d’attente sont courtes voir quasi inexistantes (hormis peut être le samedi). Après Rome, pour une ville aussi touristique, je m’attendais au pire. L’accès à la cathédrale est gratuit. Il faut attendre 10h qu’elle ouvre ses portes et prendre garde aux horaires des offices. Je dois dire que l’intérieur m’a un peu déçu. Certes, les lieux sont particulièrement imposants ; l’église fut même la plus grande d’Europe lors de son achèvement (ses 153 mètres de long et 90 de large n’y sont pas pour rien. Et pourtant l’intérieur est particulièrement sobre. Ceci correspond à une austérité en phase avec l’idéal spirituel de l’époque à Florence. Tout l’effort semble avoir été mis sur la décoration extérieure. Je n’ai retenu que deux choses. Tout d’abord le pavement de marbre qui varie les motifs au fil de la progression dans la nef. Mais le clou de la visite reste indéniablement les fresques de Vasari illustrant le Jugement Dernier, qui ornent l’intégralité de la coupole. Il n’y a guère que du sol qu’on peut les prendre en photo correctement. Ici et là quelques marbres sculptés méritent aussi le coup d’œil. En payant, il est possible d’accéder via la boutique du sus-sol accéder à la crypte qui abrite les vestiges de l’ancienne église Santa Reparata démolie au début du chantier. Quant on pense que la construction de cette cathédrale dura presque 200 ans entre la pose de la première pierre et sa consécration. Et que dire du campanile qui connut trois architectes, le premier étant le célèbre Giotto.

 

Pour monter à la coupole créée par le génie de Brunelleschi qui conçut un échafaudage mobile pour l’édifier, il faut longer le mur nord de la cathédrale, jusqu’au départ du transept. Là, un petit couloir sombre mène à la caisse, coincée dans un recoin de la nef. Après vous être acquittés de la somme de 6 euros, vous aurez gagné le droit d’affronter les 460 et quelques marches qui mènent jusqu’au sommet de la coupole. Pas le moindre ascenseur, il faut tout faire à pied. Mais même sans entraînement, cela se fait bien à condition d’y aller à son rythme. Cela commence par une portion assez large dans ce qui semble un pilier de la cathédrale. On finit ainsi par arriver à une première couronne qui permet déjà de voir la voûte et ses fresques de plus près, si ce ne sont les plaques de plexiglas qui enserrent la coursive et ses touristes.

 

L’ascension se poursuit par un nouvel escalier, cette fois à colimaçon et plus étroit. C’est ainsi qu’on parvient à la seconde couronne, beaucoup plus proche des fresques mais toujours aussi protégée. Les efforts ne sont pas terminés pour autant. Désormais on progresse entre les deux « peaux » de la coupole. Autant dire qu’il faut se pencher ou baisser la tête par moments, et manœuvrer pour croiser les gens qui descendent. Enfin, on arrive au dernier escalier abrupt qui e termine par une trappe à ciel ouvert. Voici la fin de l’ascension. Un effort récompensé par une splendide vue sur toute la ville. Panorama à 360° sur Florence. De plus, le sommet est assez large pour s’y sentir à l’aise. D’ailleurs, les visiteurs profitent plutôt longuement de leur pause au sommet. A l’autre bout de la nef s’élève le campanile quand même un peu plus petit. Lui aussi accueille des visiteurs à son sommet. En revanche, on devine plus qu’on ne voit le baptistère. Pour le dominer, il vaut mieux monter au campanile. La descente se révèle beaucoup plus facile bien qu’empruntant un parcours similaire mais de l’autre côté de la nef.

 

Il vous restera alors sur le parvis de la cathédrale à visiter le baptistère San Giovanni, de forme octogonale, lui aussi plaqué de marbre à l’image de l’église et du campanile. Malgré cette apparence d’uniformité, il s’agit là du monument le plus ancien de la place, ses origines remontant au 5ème siècle. Beaucoup se contentent de l’extérieur, tout particulièrement du portail faisant face à la cathédrale. Il faut dire que c’est le plus réputé et le plus brillant ; les deux autres sont bien ternes à côté. Douze panneaux illustrent des épisodes de la bible. La finesse de l’œuvre est surprenante, sans oublier le relief et la perspective utilisés avec réussite. Au musée du Bargello, on peut admirer les panneaux du concours qui servi à choisir l’artiste qui réaliserait le portail. Lorenzo Giberthi fut choisi au détriment de Brunelleschi. Les spécialistes jugent que ce sont là les premières œuvres de la Renaissance, qui rompaient avec le gothique florentin de l’époque. De part et d’autre du portail, on peut voir deux colonnes antiques en porphyre, désormais arrimées au mur. Néanmoins, le plafond du baptistère mérite vraiment le coup d’œil, lui aussi. D’influence byzantine, il est entièrement recouvert de mosaïques dorées illustrant le Jugement Dernier sur trois pans du plafond ainsi que divers épisodes bibliques. On reconnaîtra aisément Adam et Eve dans les épisodes de la Genèse ou encore la venue des rois mages dans la vie de Marie et Jésus. Mais la scène la plus visible reste cet énorme Christ, centre imposant de ce jugement dernier. Au sol, on peut distinguer la forme octogonale des anciens fonts baptismaux. Nombre de florentins illustres furent baptisés en ces lieux, et parmi eux le poète Dante.

Si vos pieds vous portent encore, vous aurez toujours la possibilité de monter au campanile. Les miens m’ont lâché avant.

Quoi qu’il en soit, il est vivement recommandé de passer plusieurs fois dans les parages (il est de toute façon difficile de faire autrement !!). Selon l’heure de la journée, les couleurs des façades varient pour aller jusqu’à une sorte de doré au moment du couchant. Et de toutes façons, afin d’éviter les contre-jour mais de l’immortaliser sous tous les angles, il faudra bien y revenir.

Le joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de FlorenceLe joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de Florence
Le joyau religieux de Florence

Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Un petit pincement au coeur en revoyant la cathédrale Santa Maria del Fiore (Il Duomo)<br /> Une malencontreuse manipulation a fait s'envoler toutes les photos que j'ai prises à Florence il y a 15 jours ! :-(<br /> Je viendrai les regarder ici :-)
Répondre
J
Vous pouvez revenir aussi souvent que vous le voulez; j'ai mis en ligne plusieurs billets sur cette magnifique ville.