Sur les terres des Médicis

Publié le par Jérôme Voyageur

Mai 2009

 

Ce week-end à Florence commence par une première découverte avant même le départ. Je dois me rendre au terminal 2G de Roissy Charles de Gaulle. Cela n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Arrivé à la gare, les flèches me renvoient vers l’air libre jusqu’à un arrêt de bus où aucun horaire n’est affiché, seulement un plan de parcours. Seule certitude, c’est bien là que passe la navette N3 qui relies les terminaux 2C, 2D et 2G ainsi que la gare. Aucune solution alternative en dehors d’un véhicule ; à pied ce serait bien trop long et dangereux. Ce nouvel aérogare a été construit à l’est du terminal 2 à une poignée de kilomètres. Il accueille les filiales d’Air France que sont Britair, City Jet et Regional. L’ambiance est plus calme, plus détendue, plus zen ; et ceci partout dans le bâtiment. On part reposé, sans stress. Un peut d’attention est nécessaire car aucune annonce n’est faite pour les vols. Il faut surveiller les écrans pour savoir quand se rendre à l’embarquement. Il n’y a guère qu’au retour qu’on peut trouver la livraison des bagages particulièrement longue au regard du peu de vols.

Direction l’Avro RJ85 de City Jet pour 1h30 de vol vers la Toscane. Retour sur le plancher des vaches à l’aéroport Amerigo Vespucci de Florence. Le 2G de Roissy n’était pas bien grand ; celui-ci est encore plus petit (c’est pourtant la première plateforme régionale italienne) ! Dehors, je suis surpris par la chaleur. C’est qu’ici le printemps est vraiment là : ciel bleu et 30°C au thermomètre. Derrière la file de taxis, un arrêt de bus anonyme sert de terminus à la navette qui fait le lien avec le centre ville toutes les trente minutes. Pour 4€50 (à comparer aux 20€ des taxis plus 1€ par bagage), elle vous conduit jusqu’à la gare de Santa Maria Novella, en bordure ouest du centre ancien, le tout en 15 à 20 minutes, selon la circulation. Il ne reste plus qu’à rejoindre l’hôtel non loin de là. Originalité des lieux : ici les hôtels ne s’installent pas à la verticale mais à l’horizontale. A chaque étage son hôtel de quelques chambres.

Pour moi, ce sera le Genesio, sis au second étage du 9 de la rue du 27 avril. Un établissement calme pour peu qu’on soit du côté opposé à la rue. Les chambres y sont propres et sobrement équipées. La salle de bains a, en revanche, subi une cure d’amaigrissement. Tout y est, mais pas question d’y prendre ses aises. Le matin, un buffet permet de prendre un petit déjeuner selon sa faim. De là, les principaux monuments et musées sont situés à moins de dix minutes à pied. Autant dire qu’il se révèle bien pratique. Juste assez à l’écart pour le calme mais suffisamment proche de l’hypercentre historique.

 

Il n’y a plus qu’à flâner tant la vieille ville de Florence est riche en curiosités : palais, musées, églises, et toutes ces maisons qui ne sont pas répertoriées mais qui méritent le coup d’œil. Qui plus est, on est jamais vraiment perdu, il suffit d’apercevoir le dôme et de s’y diriger. Le caractère semi-piétonnier du vieux centre rend la flânerie encore plus agréable. Il faut juste faire attention aux nombreux vélos et scooters. Il ne faut pas non plus hésiter quand c’est ouvert à entrer dans les cours intérieures. C’est un excellent moyen de voir à quoi ressemblent ces nombreux palais disséminés un peu partout.

Il y a par contre quelque chose de particulièrement énervant dans cette ville de Florence. Son très riche patrimoine est presque intégralement d’accès payant. Autant je peux le concevoir pour les musées, autant cela le paraît abusif pour les églises. Surtout que pour des tarifs tout de même élevés, on obtient même pas un dépliant explicatif. Et pour couronner le tout, les photos sont strictement interdites, et cet aspect est particulièrement surveillé. En gros, il faut encore payer pour de rares cartes postales et des frais supplémentaires élevés pour les audioguides. C’est comme si on cherchait à rentabiliser au maximum ce patrimoine mondial de l’Unesco. Heureusement, il reste quelques rares exceptions.

Chose remarquable, la ville de Florence semble faire un effort important au niveau de la propreté. Malgré le nombre important de touristes indélicats, le centre ville reste net. Il faut dire que des agents sillonnent en permanence les rues, évidemment en priorité les zones les plus touristiques. Même après la fermeture des marchés touristiques, les rues et places, d’abord aux allures de porcherie, retrouvent leur propreté dans l’heure qui suit.

Florence est aussi une ville sûre tant de jour que de nuit, même dans les petites rues. Jamais on ne ressent une impression d’inquiétude. Reconnaissons que les patrouilles sont nombreuses entre policiers municipaux avec leur casques blancs, policiers d’état ou carabiniers. Il y a le choix : chacun sa tenue et ses couleurs.


Au-delà des sites les plus connus, je vous recommande quelques-unes des ballades suivantes.


En quittant la place du dôme par le sud, non loin du baptistère par la via Roma qui devient via Calimala, on traverse quelques édifices dignes d’intérêt. C’est d’abord l’espace de la Piazza della Reppublica qui s’ouvre sur la droite. au fond, un ample arc de triomphe rappelle la courte période où Florence fut la capitale du pays. Il ouvre un passage vers le massif Palazzo Strozzi. Evidemment, on y trouve divers restaurants et brasseries. En bordure de la place, les peintres et dessinateurs ont l’habitude de s’installer pour créer et vendre leurs œuvres.

Quelques mètres plus loin, cette fois sur la gauche, on aperçoit Orsanmichele. Il faut savoir que ce qui ressemble à une massive tour, certes flanquée de nombreux arcs finement sculptés, statues blanches et bas-reliefs, est en fait une église. La surprise se poursuit à l’intérieur. On y découvre un impressionnant autel de marbre, œuvre d’Orcagna, presque trop grand pour les lieux.

On longe ensuite, sur la droite, le Mercato Nuovo, dit aussi marché de paille. Il s’agit là d’une halle qui pourrait faire penser à un temple antique ouvert. Le jour, il est difficile de bien l’appréhender tant sont nombreux les marchands qui s’y massent avec leurs boutiques roulantes. Mieux vaut revenir en début de soirée. On voit beaucoup plus vite le Porcellino, un sanglier de bronze, servant de fontaine, dont on dit que caresser son groin assure de revenir à Florence. C’est ainsi que le museau apparaît aussi brillant. Encore quelques mètres avant d’apercevoir sur la gauche le palais Vecchio et une partie de la Piazza della Signoria.

On distingue enfin au bout de la rue la silhouette du célèbre Ponte Vecchio. Mais avant d’y arriver, il est bon, surtout par beau temps, de déguster une bonne glace. Se faisant, vous serez surpris par les vitrines des glaciers qui se trouvent là. Les mottes de crème glacée sont décorées avec les fruits qui les parfument. Cela les rend encore plus appétissantes.

Arrivés au pied du pont, vous pourrez soit délester votre bourse chez les bijoutiers seuls occupants du pont, soit continuer à vous promener sur les quais de l’Arno, l’occasion de clichés sur les divers ponts, les palais qui le bordent ou encore le quartier de l’Oltrarno juste en face.

Dans la partie est de la vieille ville, on peut faire une halte au musée d’art du Bargello avant de poursuivre vers l’église Santa Croce et ses tombeaux de personnalités florentines. Sur le chemin, il est un petit glacier qu’il ne faut manquer à aucun prix. Vivoli est réputé pour préparer les meilleures glaces de la ville. La dégustation dans le salon à l’arrière du bâtiment le prouve. Assez bizarrement, malgré une telle réputation, les clients ne sont pas trop nombreux du fait de sa situation un peu excentrée. Ils ont bien tort, ils ne savent pas ce qu’ils manquent.

Quelques centaines de mètres au nord de la cathédrale, le Borgo Lorenzo, piétonnier et largement pourvu en restaurants, conduit à l’église San Lorenzo et aux chapelles Médicis situées juste derrière. Sa façade peut surprendre. Michel Ange l’avait dessinée mais elle est restée à l’état brut, en pierres irrégulières. Elle mérite pourtant une visite pour ses diverses fresques et peintures ainsi que pour le crucifix de Giotto suspendu au-dessus de la nef. Le cloître voisin, accessible depuis l’extérieur de l’église, offre un moment de calme dans ce quartier plutôt vivant. Il faut dire que dans le voisinage s’installe chaque jour le plus gros marché touristique. Des centaines de chariots posés tout autour du marché central et des rues voisines pour vendre cuirs, t-shirts et autres articles touristiques.

Plus au nord encore, le quartier San Marco offre plus de calme. Les touristes semblent y venir moins nombreux. On y trouve pourtant plusieurs raisons d’y venir. Quelques églises dont San Marco et Santissima Annunziata, la première abritant aussi un musée dans les anciennes cellules du couvent et dans le cloître. La place della Santissima Annunziata est, dit-on, une des plus belles de Florence. A l’est elle est bordée par l’hôpital des Innoncents avec ses médaillons en terre cuite et son élégante colonnade. Au centre de la place trône une statue équestre de Ferdinand 1er encadré de deux fontaines de bronze. Quelques jardins publics bien ombragés offrent des lieux propices à des pauses quand il fait chaud. la synagogue de style oriental passe difficilement inaperçu avec son dôme de couleur verte. Mais surtout, c’est dans ce quartier que se situe la galerie de l’Académie. On peut entre autres y admirer le David original de Michel Ange ainsi que ses Captifs. De nombreuses peintures complètent la collection.

Terminons par l’autre rive de l’Arno. Le quartier Oltrarno, beaucoup plus paisible, accueille quelques églises dont Santo Spirito et la chapelle Brancacci, le palazzo Pitti, ancienne demeure des princes (le Versailles local) et ses immenses jardins de Boboli. A l’intérieur, pas moins de quatre musées occupent les nombreuses pièces. Je dois dire que parfois, c’est un peut trop chargé, surtout dans la galerie Palatine.

Et tant qu’à être sur l’autre rive, autant marcher un peu jusqu’à l’église San Miniato al Monte, toute en marbre, sur une des collines dominant la ville. Tout près, on peut aussi y voir le troisième exemplaire du David, sur la piazzale Michel Angelo.


Voici donc quelques idées à rajouter aux visites traditionnelles de Florence.


Cette ville se révèle une bonne idée de voyage pour un long week-end. Trois, voir quatre jours sur place me paraissent parfaits pour prendre le temps de découvrir sans stress.

Florence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les coutures
Florence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les coutures
Florence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les couturesFlorence sous toutes les coutures

Florence sous toutes les coutures

Sur les terres des MédicisSur les terres des MédicisSur les terres des Médicis
Sur les terres des MédicisSur les terres des Médicis

Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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