Une Marie qui mérite vraiment son nom de Majeure

Publié le par Jérôme Voyageur

Une Marie qui mérite vraiment son nom de Majeure

Rome, 1 Novembre 2007

 

Comment ne pas parler de cet édifice que j'ai vu plusieurs fois par jour pendant mon séjour, que j'ai visité au moins une fois par jour. Il faut dire que mon hôtel était situé à quelques mètres seulement. Et puis Santa Maria Maggiore, Sainte Marie Majeure en français, est immanquable de part sa situation, posée au sommet de la colline de l'Esquilin. Il est très facile d'accéder, que ce soit à pied (et c'est là qu'on se rendra compte qu'il y a des collines à Rome !!), ou par les transports en commun avec la proximité de la gare de Termini.

Le plus souvent, le visiteur accède cette église par l'arrière et par la place de l'Esquilin, un large espace pavé et planté d'un obélisque. Celui-ci fut érigé au 16ème siècle pour aider les pèlerins à se diriger vers l'église. De cet endroit, elle apparaît particulièrement massive, occupant toute la largeur de la place. La présence de l'unique abside apporte un peu de rondeur à cette façade arrière plutôt austère. Deux imposantes coupoles qu'on peut apercevoir, flanquant le corps de l'édifice, complètent cet aspect. En revanche, il n'est pas possible de l'accéder ni de l'approcher par la place. Le large escalier est entièrement ceinturé de barrières métalliques. Allez savoir pourquoi !

Pour rejoindre, l'entrée de l'église, vous avez le choix entre les deux rues qui courent de part et d'autre. Vous retrouvez là une nouvelle place, toujours pavée, bien plus petite que la précédente, ce qui d'ailleurs rend difficile les prises de vues d'ensemble. Là encore, la place a été dotée d'une colonne antique (elle provient de la basilique de Constantin et Maxence, sur le forum), surmontée d'une statue de la Vierge à l'enfant en bronze. En vous retournant, vous faites face à une des basiliques les plus grandes de Rome. Sa façade est très particulière, quoi qu'impressionnante par sa taille. Si les côtés feraient plutôt penser à un bâtiment d'habitation, la partie centrale, de style baroque, offre plus de majesté avec ses piliers et ses deux niveaux, tout blancs. A l'étage, une loggia à trois arches dissimule une série de mosaïques qui illustrent l'origine de l'église. La statuaire extérieure est présente mais sans excès. En levant les yeux, on admire la présence d'un campanile roman qui tranche par ses teintes ocres. Avec ses 75 mètres, il est d'ailleurs le plus haut de la ville. Quelques marches permettent de rejoindre le parvis avant de passer sous le portique formé par la façade.

Poussons les portes pour découvrir ce que l'intérieur réserve au visiteur et aussi au pèlerin. On découvre alors une triple nef ornée de colonnes de style ioniques. Le pavement de marbre cosmatèque (un marbre blanc orné d'incrustations de porphyre) est régulièrement couvert de nombreuses mosaïques qui datent du bâtiment originel du 5ème siècle. On pourrait presque croire à de la marqueterie par moments. En levant les yeux, on est ébloui par le plafond à caissons de la nef centrale, recouvert de dorures. Il se raconte que la dorure aurait été réalisée avec le premier or ramené des Amériques par Christophe Colomb. En laissant le regard aller vers le fond de la nef, le visiteur aperçoit un baldaquin qui surmonte l'autel, rappelant d'ailleurs un peu celui du Vatican. Ses colonnes sont constituées de porphyre et de bronze.

La déambulation dans les nefs latérales permet de voir de nombreux confessionnaux. Rien de bien surprenant dans une église. Sauf qu'ici, ils sont dotés d'une lumière histoire de signaler si ils sont utilisables, et surtout, sur chacun, on distingue les langues pratiquées à l'intérieur de chacun. Il y en a presque pour tout le monde. Petit à petit, on atteint la première des coupoles.

Elle abrite une chapelle Sixtine, rien à voir avec l'autre, la plus célèbre ; elle est appelée ainsi car elle abrite le tombeau du pape Sixte Quint. On retrouve là le baroque très chargé, tant en peintures qu'en sculptures, marbres, stucs et autres mosaïques. Au centre, on peut admirer un ciborium (à d'autres époques, on parle de baldaquin) pour le moins original : quatre personnages portant sur leurs épaules un temple à coupole, le tout doré. Au pied du baldaquin, on découvre un petit escalier qui permet d'accéder à une imposante statue d'un pape de marbre blanc, en position de prière face aux reliques. Derrière apparaît la mosaïque qui recouvre l'abside, figurant le couronnement de la Vierge. La chapelle Pauline abritée sous la seconde coupole, quoi que dans le même style, est un plus simple. En levant le regard, on peut admirer la décoration des deux coupoles, couvertes de fresques et largement éclairées par la présence de huit larges fenêtres et par le clocheton lui aussi percée d'ouvertures.

Pour la petite histoire, on raconte qu'en 356, la Vierge vint suggérer, en rêve, au pape du moment, Libère 1er, d'élever une église là où il trouverait de la neige. Et en plein mois d'août, le 5 pour être précis, la neige tomba sur le sommet de l'Esquilin. Ainsi naquit Santa Maria Maggiore. Depuis, chaque année, cet événement est commémoré au cours d'un service religieux pendant lequel des milliers de pétales blanches tombent du plafond.

Pour ma première visite romaine, je dois avouer que j'ai commencé par du très impressionnant. J'ai même dû y revenir car le jour de la Toussaint, un office ne permettait pas d'en faire le tour. On y retrouve un savant mélange de styles, du médiéval du campanile au renaissance du plafond et au baroque des coupoles. On est presque dans une préfiguration de la visite de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Et rien que pour cela, elle mérite le détour, même si elle est un peu à l'écart de l'hyper centre.

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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