2000 ans vous dominent !

Publié le par Jérôme Voyageur

2000 ans vous dominent !

Rome, 1 Novembre 2007

 

Dans chaque grande ville historique, il est des sites incontournables et universellement connus. Rome a la particularité d'en abriter un certain nombres de toutes époques. Avec le Colisée, on remonte dans le temps, retour aux temps de l'empire romain. On passe à une autre échelle, par rapport à ce qu'on peut voir en France (ex-Gaule). Même de grands films l'ont mis à l'honneur comme le Gladiator de Ridley Scott sorti à l'écran il y a quelques années. Il s'élève aux confins de quatre quartiers : l'Esquilin, le Latran, celui de Caracalla et celui du Forum.

Ce fut ma seconde découverte de la Ville Eternelle après une visite religieuse à Sainte Marie Majeure. Il suffisait de trouver le bon chemin pour y accéder. Et c'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé au milieu du parc Colle Oppio, cet espace vert au sein duquel s'élève la Domus Aurea, mais qui surtout permet d'accéder au Colisée dans le calme en offrant une vue quasi d'ensemble et presque en surplomb.

Il faut dire que l'édifice est imposant et massif. Quelques chiffres pour s'en rendre compte : plus de 500 mètres de circonférence, 50 mètres de haut pour l'anneau extérieur, un ovale de 188 mètres sur 155, 80 arcades d'entrée sur tout le pourtour). Il fut quand même le plus grand amphithéâtre de l'Antiquité, période à laquelle il pouvait accueillir jusqu'à 55000 personnes venues assister aux jeux du cirque, voir les combats de gladiateurs ou les bêtes sauvages. D'ailleurs, on parlait d'Amphithéâtre Flavien, du nom de la dynastie impériale qui l'a fait construire. Cette construction débuta en 72 ap. J.C. sous la direction de Vespasien, à l'emplacement même du lac de la Domus Aurea. En 80, son fils Titus l'inaugure par 100 jours de jeux qui verront périr 2000 gladiateurs et 9000 bêtes !

Il faut maintenant en trouver l'entrée, parce que vu sa taille, le tour peut se révéler un petit peu long. Elle se trouve face au métro. Donc lorsqu'on arrive du Colle Oppio, il faut partir sur la droite tandis que lorsqu'on arrive du Forum, il faut se diriger sur la gauche. La longue file d'attente juste à l'heure d'ouverture et malgré la pluie fine a de quoi inquiéter. Heureusement, elle avance bien. De plus, on se retrouve rapidement à l'abri à l'intérieur, dans le couloir extérieur du rez-de-chaussée. En revanche, le climat a rebuté les pseudos gladiateurs et légionnaires qui d'ordinaire gravitent autour du Colisée pour se faire prendre en photo contre espèces sonnantes et trébuchantes. On finit par se rendre compte que le temps d'attente est tout simplement dû à une très mauvaise organisation devant les caisses ! Enfin en possession du sésame, et d'un audio-guide pour ceux qui veulent (toujours pas de dépliant, dommage !), il est temps d'explorer le colosse.

Tant qu'à être au rez-de-chaussée, autant commencer par celui-ci. Il n'est pas possible d'en faire le tour par le couloir extérieur. Divers accès permettent de s'approcher vers le centre de l'édifice. C'est là qu'on se sent tout petit et écrasé tant par l'ampleur des lieux que par les années. D'ailleurs, on ne se rend pas vraiment compte qu'il y a autant de visiteurs à l'intérieur. Quand bien même le Colisée a été en partie détruit (incendies, tremblements de terre, …), il n'en reste pas moins impressionnant surtout dans sa partie la plus haute. Deux choses sautent aux yeux. Plus un seul gradin n'est en place (enfin, presque, une dizaine de places ont été préservées près du podium) ; on n'aperçoit plus que les structures ainsi que les nombreuses vomitoria qui permettaient de remplir et vider l'endroit en un temps record. La seconde surprise apparaît au centre de l'arène. Il n'y a plus de sol. Je veux dire par là qu'à la place d'une étendue de sable (et du plancher qui était dissimulé dessous), on peut voir une série de galeries, de murs et de pièces : toutes les installations qui servaient à dissimuler tous les mécanismes. Ceux-ci permettaient entre autres bêtes d'atteindre le niveau du sol par un savant système de trappes et de treuils. On s'aperçoit aussi que la pierre des structures extérieures (du travertin) est souvent remplacée par de la brique pour les murs intérieurs. Cela donne d'ailleurs un réel contraste de teintes, et ce malgré le ciel couvert et pluvieux. Je vous laisse imaginer les effets de couleurs que cela doit donner avec le soleil.

Un passage désormais à ciel ouvert permet au visiteur de faire le tour, de manière à avoir divers points de vue. On se rend compte à cette occasion que le mur extérieur est bien plus haut dans la partie nord que dans la partie sud. Il faut dire que lieu a subi les ravages des ans. Les pierres de la façade ont souvent servi pour construire des palais, des ponts, et même la basilique Saint Pierre.

Une fois le tour fait, un passage au niveau supérieur est incontournable. Pour cela deux solutions s'offrent à vous. Pour les plus fatigués, un ascenseur au bout du couloir extérieur ; pour les autres, divers escaliers. Et là, il faut s'accrocher, dans un sens comme dans l'autre : ils sont particulièrement vertigineux avec leur pente peu commune. En prenant de la hauteur, le visiteur aura un bien meilleur aperçu de la scène centrale. Là encore, il pourra faire le tour de l'édifice. A cette occasion, il pourra profiter d'une exposition temporaire qui est installée dans la partie nord. C'est au bout de celle-ci, là où le mur extérieur se termine qu'on peut apercevoir l'arc de Constantin tout proche, en contrebas, et l'extrémité du Forum impérial. L'ascension s'arrête là, il n'est désormais plus possible d'accéder aux deux autres niveaux, à moins d'être archéologue !

Le Colisée a beau avoir été en partie détruit, le visiteur se laisse rapidement prendre par les lieux et y passe de longues minutes à essayer de s'imaginer qu'elle pouvait être l'ambiance à l'époque, quand tous les gradins étaient pleins, qu'un immense vélum couvrait l'édifice, que des gladiateurs s'affrontaient sur la piste, que des animaux sauvages y rôdaient. Dur, dur d'imaginer tout cela ! Désormais, il est consacré à la dévotion du Chemin de Croix, une célébration menée par le pape lui-même pendant les fêtes de Pâques.

En sortant, on se rend compte à nouveau que même du côté sud, le Colisée reste tout aussi difficile à piéger dans un objectif. Ce qualificatif de colosse n'est vraiment pas usurpé. On distingue aussi parfaitement les différents styles utilisés pour chacun des niveaux. Au rez-de-chaussée, les arches perçant la façade sont séparées par des colonnes doriques, toutes simples ; au premier étage et au deuxième étage, on retrouve aussi une série d'arches séparées cette fois par des colonnes ioniques, puis corinthiennes. Autant dire qu'en s'élevant , les colonnes deviennent plus fines et plus élégantes. A l'origine, chaque arche des premiers et second niveaux abritait une statue. Le dernier niveau est, quant à lui, dépourvu d'arches, laissant seulement quelques fenêtres. C'est là qu'étaient fixés les mâts qui soutenaient le vélum.

Côté pratique, il faut savoir que le Colisée ouvre ses grilles à 9h et les referme une heure avant le coucher du soleil. On peut en revanche être un peu surpris par le tarif important de 11 euros (sans audio-guide). Il faut préciser qu'avec ce billet, on peut aussi accéder au Palatin. D'ailleurs, il y a là un bon plan : passer au Palatin pour acheter votre billet, il n'y a là presque pas de queue, et venez ensuite directement aux tourniquets d'accès du Colisée sans faire la queue.

Le Colisée reste donc une visite à glisser absolument pour une première visite à Rome. Si possible sous les rayons du soleil :-)

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Publié dans Carnet de voyage, Europe, Italie

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