Direction le château des Dames
Chenonceaux, 22 Juin 2002
Parmi les châteaux originaux destinés à faire partie de mon petit tour en val de Loire, Chenonceau ne pouvait pas manquer. Son architecture unique parle pour lui. Situé dans cette petite commune d'Indre-et-Loire, il est implanté au bord du cher. Il tient son nom des nombreuses femmes qui ont jalonné son histoire : Catherine Briçonnet, épouse du secrétaire du roi Louis XII qui va, avec lui, reconstruire sur les traces du château d'origine pour en faire ce qu'il est aujourd'hui, Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, qui se focalise sur l'aménagement des jardins sur la rive droite, et Catherine de Médicis, rivale de la précédente, qui l'expulse avant de procéder à l'agrandissement des lieux. il y en eut encore quelques-unes par la suite mais aucune n'aura autant d'impact sur la construction que les trois premières.
Comme plusieurs autres édifices de cette royale vallée, celui-ci se fait désirer. Arrivé au village, vous ne soupçonnez pas sa présence, pas plus que lorsque vous stationnez votre véhicule à l'ombre des arbres. Sous la longue allée arborée, vous ne distinguez toujours rien, sauf que vous commencez une immersion dans un lieu de quiétude. Enfin, à l'orée de l'alignement, vous débouchez sur un espace dégagé, les premières pelouses de part et d'autre, et surtout le château se montre enfin. Non pas massif comme on pourrait s'y attendre de manière assez classique mais toute en finesse, tout étroit. Et pour cause. Sa structure n'a rien d'ordinaire. Chenonceau est bâti tout en longueur au dessus du Cher.
Après ce premier jardin trapézoïdal, un petit pont de pierre conduit à une large plateforme solide. Il s'agit de la base du château d'origine. Seule une tour ronde persiste à l'angle droit. La Tour des marques, flanquée d'une tourelle dissimulant un escalier, rappelle l'édifice médiéval du 13ème. Malgré ses origines, elle a été percée de larges fenêtres Renaissance, et des toits coniques en ardoise couvrent le tout. Un second pont conduit enfin au logis principal qui affiche clairement son style Renaissance sur les deux niveaux. Deux courtes volées de marches permettent de rejoindre dans un premier temps le corps principal de forme carrée, puis, rapidement, la grande galerie qui traverse la bâtiment sur toute sa longueur. Celle-ci repose sur cinq arches qui permettent d'enjamber les flots de la rivière. A l'extrémité, un nouveau petit pont permet d'accéder à la rive gauche. Cette galerie quoi qu'originale, est tout de même très austère en terme de décoration, sans parler du pavement constitué de carreaux noirs et blancs.
En revenant au corps principal, on peut profiter des pièces qui ont toutes été condensées là. De la salle des Gardes, il ne faut surtout pas manquer la chapelle gothique, qui n'a rien à envier aux grandes. A vrai dire, toutes les pièces sont magnifiquement décorées, y compris des tapisseries anciennes aux murs. La cheminée du salon Louis XIV ne laisse pas indifférents avec les emblèmes de François 1er et sa femme, la salamandre et l'hermine, entièrement dorées sur la blanche cheminée. Au sous-sol, on risque l'éblouissement avec la superbe collection de cuivres. C'est l'étage qu'on retrouve toutes les chambres ainsi qu'une salle d'exposition aménagée dans la galerie.
De retour dans ce qui tient lieu de cour d'honneur, il est recommandé de faire un tour par le jardin de Diane qu'on atteint en franchissant les douves puis en passant devant la Chancellerie. Il s'agit d'un jardin à la française assez classique avec une fontaine au centre. En allant jusqu’au fond, on découvrira un mini pont-levis qui commande l'accès à la rive du Cher. D'ici on peut admirer toute la beauté de ce château. Par beau temps, le Cher constitue un parfait miroir où se reflète à merveille Chenonceau. A l'exact opposé, en contrebas de la tour des Marques, c'est le jardin de Catherine de Médicis, agencé de manière plus intime autour du bassin central et surtout moitié moins grand, mais beaucoup plus fleuri.
