Retour en terre bavaroise (4)

Publié le par Jérôme Voyageur

Olympiaturm

Munich, 28 Mai 2019

Malheureusement pour moi, la météo annoncé semble se confirmer. Plafond nuageux très bas, grisaille et pluie. Pour l'instant, elle reste fine. En se couvrant correctement, c'est gérable. Et puis je ne vais pas rester enfermer toute la journée dans ma chambre d'hôtel.

L'avantage du S Bahn en centre-ville est qu'il n'est pas nécessaire de se soucier de la ligne à emprunter, juste de la direction (toutes les lignes partagent le même tronçon entre les deux grandes gares. A Marienpaltz, je change pour le U Bahn, ligne U3, pour un bon trajet jusque dans les quartiers nord de la cité. Après 1972, le parc olympique a été conservé dans sa quasi intégralité. Son architecture si particulière en voiles de verre et sa tour sont une des vitrines de Munich et un de ses symboles à l'étranger.

En retrouvant la surface tout près de l'usine BMW, je constate que le temps ne s'est pas amélioré. Une fine pluie continue à tomber. J'emprunte la passerelle au-dessus du périphérique pour rejoindre le parc, à quelques pas seulement de la tour. Plus je l'approche, plus je me sens petit. Elle écrase littéralement tout le complexe olympique. Je m'en approche pour essayer de profiter au mieux avant la météo ne se dégrade. La visibilité est déjà limitée mais cela pourrait être pire. Il n'y pas foule dans le hall. Le guichet n'est même pas encore ouvert: c'est la boutique de souvenirs qui assurent la vente des billets.  Bizarrement, aucun personnel n'attend au bout du couloir qui dessert les ascenseurs. Je finis par me demander si l'accès est bien ouvert. Finalement, au bout de longues minutes, un agent arrive et nous invite à monter dans la cabine où il sert de "conducteur". Ici on ne se déplace pas seul. Il faut dire qu'ils accélèrent sensiblement pour atteindre une vitesse d'un peu plus de vingt cinq kilomètres par heure. Quelques secondes suffisent pour atteindre les cent quatre vingt six mètres de la plateforme d'observation. Deux afficheurs indiquent à tout instant la vitesse et l'altitude.

La plateforme est une coursive vitrée qui permet de profiter d'un panorama à 360°. Sur chaque secteur, des profils stylisés précisent quels sont les édifices sensés être visibles et la direction des villes majeures. Vu le temps, c'est tout juste si la visibilité porte jusqu'au centre-ville. Ce n'est pas aujourd'hui que j'apercevrai les Alpes bavaroises. Après avoir terminé un premier tour, je découvre qu'un escalier permet d'atteindre une seconde plateforme au niveau supérieur, celle-ci en plein air. L'absence de vitres permet de faire des photos moins troubles que les précédentes, le tout à l'abri du système d'antennes qui forme comme un abri au-dessus de ma tête. Qui plus est, je trouve qu'on voit mieux les différentes constructions du parc qui sont juste au pied de la tour, de même que tout le complexe BMW à l'opposé. J'aperçois aussi l'ancien village, de sinistre mémoire suite à l'attentat qui eut lieu pendant les jeux en 1972. De retour à l'intérieur, je jette un oeil au soit-disant musée du rock. C'est une vaste plaisanterie : des dizaines de photos et affiches regroupées sur quelques mètres carrés. J'ai du mal à comprendre ce que cela fait là. Une exposition en rapport avec les JO aurait été bien plus appropriée. Par chance, l'attente pour l'ascenseur est cette fois beaucoup moins longue : le freinage final se révèle bien plus sensible!

De retour au sol, je me décide à rejoindre le sommet de la colline en face qui devrait offrir un bon point de vue sur l'ensemble du site. Mais, plus j'avance, plus la pluie s'intensifie. Malgré le parapluie et la veste, je suis rapidement trempé jusqu'aux os. Et cela continue de plus belle. A regret, j'abandonne en cours de route pour me mettre en quête d'un abri pour récupérer. Il me faut tout de même redescendre jusqu'aux abords de la Olympiahalle où je déniche un biergaten fermé qui fera l'affaire. Hors de question de sécher, mais au moins , j'essaie de me couvrir du mieux que je peux, et de trouver une alternative à mon parapluie qui vient de rendre l'âme au plus mauvais moment. Vive la cape de pluie au fond du sac! Je tente une sortie sur la passerelle voisine jusqu'au mémorial de l'attentat mais la stèle me laisse un peu sur ma faim tant elle se révèle "simpliste".

Parc olympiqueParc olympiqueParc olympique
Parc olympiqueParc olympiqueParc olympique
Parc olympiqueParc olympiqueParc olympique

Parc olympique

Du coup, je décide de me réfugier au sec et au chaud. Et dans le quartier, il n'y a qu'une seule solution pour cela : le musée BMW. Pour cela, il faut revenir près de la station de métro, puis contourner l'usine. Le plus simple est d'utiliser le bâtiment du QG de la marque comme repère: il domine les lieux et sa silhouette en forme de quadruple cylindres est reconnaissable entre mille. Le site d'exposition ressemble lui a un immense bol couleur alu dont le toit est intégralement couvert par le logo de la marque automobile. La visite se fait en colimaçon, descendant lentement mais sûrement vers les entrailles du bâtiment. Parois et espaces centraux sont autant d'occasions d'exhiber les nombres modèles de la marque, que ce soit sur deux ou quatre roues. Une large place est faite au design et à son évolution au fil des décennies. Plusieurs fois, on peut observer de près des moteurs, y compris d'avions. Les concepts-car ne sont pas oublié pas plus que les récentes évolutions vers le tout électrique. Je dois reconnaître que même si je ne suis pas passionné par les voitures, je me suis laissé prendre au jeu d'apprécier ces belles et rutilantes carrosseries.

Le quartier étant assez peu touristique, il ne vous reste que deux options pour manger sur place: soit la microscopique cafétéria du musée, juste en face des caisses, soit celle beaucoup plus vaste et variée du BMW Welt. Le dernier né du complexe présente une architecture aux formes bien étranges, si bien que je serais bien en peine de le qualifier. Il sert tout à la fois d'espace de conférence, de vente, et de livraisons de véhicules aux acheteurs.

Musée BMWMusée BMWMusée BMW
Musée BMWMusée BMWMusée BMW
Musée BMWMusée BMWMusée BMW

Musée BMW

Plus ou moins sec à l'issu du repas, je peux reprendre le métro pour rejoindre le château des Nymphes (Schloss Nymphenburg dans la langue de Goethe). Cette fois, il faut emprunter le tramway pour s'approcher au plus près en essayant de se repérer dans le vaste chantier de réfection du quartier. Non sans mal, je finis par approcher l'immense bâtiment bien écrasé par la grisaille. La pluie continue à menacer. L'ensemble pourrait faire penser à un genre de Versailles en plus modeste, assurément moins imposant, plutôt dans le style des villas italiennes. L'accès se fait par la section centrale du palais d'été des Wittelsbach, édifié au dix-septième siècle par le prince-électeur de l'époque en cadeau à son épouse. Le billet combiné permet d'accéder aux différentes parties du château, à savoir les appartements, le musée des attelages et de la porcelaine dans l'aile sud, ainsi que les pavillons disséminées dans l'immense parc.

Je suis un peu déçu par le nombre limité de salles accessibles à la visite, peut-être une vingtaine; d'autant plus que le circuit commence par la plus majestueuse: la salle des fêtes de style rococo installée dans le pavillon central. Les suivantes semblent presque fades en comparaison. Je ne passe donc pas longtemps dans cette zone du château pour rejoindre les anciennes écuries. Le rez de chaussée a été transformé en un musée des attelages, appelé Marstallmuseum. Une bonne partie des carrosses et traineaux appartenaient au fameux Louis II. A l'étage, c'est une collection totalement différente qui est présentée : des porcelaines produites au fil des siècles dans la région.

Etant donné que les cieux semblent se stabiliser, je décide de tenter une ballade dans les allées ombragées du parc. Les premiers jardins à la française s'éclipsent rapidement pour laisser place à un jardin anglais. Aujourd'hui les épais feuillages servent plutôt de parapluie que d'ombrelle. Un peu comme, les Trianon à Versailles, différents petits pavillons, plutôt modestes sont répartis dans les bois. Amalienburg, le plus proche, est un relais de chasse propose une magnifique salle des Glaces-Rondes ainsi qu'une cuisine presque intégralement couverte de faïences d'origine hollandaise.

Quelques centaines de mètres plus loin, je rejoins le pavillon dit Badenburg installé tout près du lac. Je suis d'abord surpris par les décorations d'inspiration chinoise avant de pénétrer dans une salle que je finis par identifier comme une piscine intérieure, une des premières du genre. J'espérais bien poursuivre jusqu'au Pagodenburg mais rapidement les nuages commencent à se déchirer tandis que le vent forcit. Je bifurque sur l'allée long du canal pour rejoindre au plus vite le château en me mouillant le moins possible. Après une petite pause sous le pavillon central, je ne vois pas d'autre option que de rejoindre la station de tramway la plus proche. Encore une énigme avant d'identifier l'emplacement exact de la station. Malgré tout, je finis par remarquer que cette ligne va jusqu'à l'hôtel. Le hasard fait parfois bien les choses.

Il est temps de vraiment sécher complètement. Quelle journée!

Schloss NymphenburgSchloss Nymphenburg
Schloss NymphenburgSchloss Nymphenburg
Schloss NymphenburgSchloss Nymphenburg
Schloss NymphenburgSchloss Nymphenburg

Schloss Nymphenburg

MarstallmuseumMarstallmuseumMarstallmuseum
MarstallmuseumMarstallmuseumMarstallmuseum

Marstallmuseum

Pavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et Badenburg
Pavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et Badenburg
Pavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et BadenburgPavillons Amalienburg et Badenburg

Pavillons Amalienburg et Badenburg

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