Dans l'antre du père

Publié le par Jérôme Voyageur

Fouras, Avril 2022

Après un long tunnel privé de vraies vacances du fait de ce satané virus, voici enfin venu le retour à une vie presque normale. On en est pas encore aux voyages au long cours, mais à minima une semaine dans un agréable coin de France. Devoir civique oblige, je me décide à partir, une fois n'est pas coutume, un dimanche. Finalement la route est assez dégagée, si ce ne sont les ralentissements dus à de multiples zones de travaux sur l'autoroute de l'Océan.

Quatre heures et quelques de route sous une météo des plus grises pour rejoindre le département de la Charente-Maritime. Sorti de l'autoroute commence les bizarreries routières : les limitations sont des plus déroutantes. Heureusement, je suis en vacances pour une semaine, l'esprit zen. Alors je prends mon temps pour rejoindre le village de Saint-Laurent-de-la-Prée, coincé entre Rochefort à l'Est et Fouras à l'Ouest. J'y retrouve parents et soeur arrivés la veille. Dernier arrivé, je récupère la plus petite des chambres du mobil-home. Heureusement que ce ne sera pas la pièce lieu de vie. Un peu de repos est le bienvenu. Néanmoins, mes parents piaffent d'aller faire un tour malgré le plafond bien bas,, le soleil ... disparu et le vent soufflant de manière appuyée.

A croire que les éléments ont décidé de s'opposer à nous. Direction l'eau, enfin autant que possible. Avec les petits chemins, inutile d'espérer utiliser le GPS. Alors, je me mue en copilote avec la carte Michelin sur les genoux tout en essayant de trouver des points de repère. Non sans mal, après avoir fait quelques demi-tours, nous parvenons au rivage, juste à l'embouchure de la Charente.  Point d'eau dans l'immédiat, c'est marée basse. Résultat, les cabanes des carrelets ressemblent à des géants, perchées qu'elles sont sur leurs hauts pilotis qu'on pourrait assimiler à des échasses.

Malgré un vent de face qui essaie de nous freiner, nous optons pour une petite marche jusqu'au fort Lapointe, a priori un gros kilomètre. Le chemin longe le marais de Fouras. Eaux calmes et verdure à notre gauche, estran découvert à notre droite. Les étangs hébergent quelques oiseaux, canards et échassiers quand quelques bovins paissent paisiblement sur les prairies grasses et vertes. Notre but est malheureusement inaccessible. Nous devrons nous contenter de ces fortifications très rasante. Il s'agit là d'une des nombreuses défenses de la région conçues par Vauban au 17ème siècle pour protéger l'arsenal royal de Rochefort. Par dessus les terrasses d'artillerie, nous distinguons à peine le toit de l'ancien logis militaire, tout comme nous devinons le plan général en demi-cercle face au fleuve. Inutile de rester plus longtemps, nous rebroussons chemin en optant cette fois pour un retour par la micro-plage.

Le fort Lapointe et le marais de FourasLe fort Lapointe et le marais de Fouras
Le fort Lapointe et le marais de FourasLe fort Lapointe et le marais de FourasLe fort Lapointe et le marais de Fouras

Le fort Lapointe et le marais de Fouras

Les carrelets de FourasLes carrelets de FourasLes carrelets de Fouras
Les carrelets de FourasLes carrelets de FourasLes carrelets de Fouras
Les carrelets de FourasLes carrelets de FourasLes carrelets de Fouras

Les carrelets de Fouras

Après cette aération/ventilation naturelle, nous remontons dans la voiture pour rejoindre le centre de Fouras à moins d'un kilomètre. Par chance, en cette avant-saison, nous réussissons facilement à trouver un place pour stationner en plein centre, à proximité de notre prochaine visite. Il s'agit du bâtiment que nous apercevons depuis une bonne heure. il faut dire que le fort Vauban et sa haute tour s'élevant au centre des fortifications passe difficilement inaperçu dans un paysage côtier traditionnellement "plat". Quel contraste avec le précédent! Passé le pont-levis, il fait meilleur à l'abri du vent derrière ces épaisses murailles. Pour être franc, il n'y a pas grand chose à y faire si ce n'est de profiter de l'architecture des lieux. Le musée installé dans la tour ne semble pas d'un intérêt majeur, loin de là. Reste le commerce de souvenir et les deux galeries artistiques logées au pied de la fortification du côté opposé à la porte.

Fort Vauban à FourasFort Vauban à FourasFort Vauban à Fouras
Fort Vauban à FourasFort Vauban à FourasFort Vauban à Fouras

Fort Vauban à Fouras

Il est déjà temps de poursuivre plus loin. Reste un écueil à franchir. Trouver comment sortir à coup sûr du centre-ville. En effet, la succession de sens uniques a vite fait de nous obliger à tourner deux fois dans le centre avant de réussir à nous en extirper. Tout ça dans une petite ville! Nous n'avons que quelques kilomètres à parcourir pour rejoindre la pointe de la Fumée, toujours sur la même commune. A mi-chemin, nous longeons encore un fort, celui dit de l'Aiguille. Difficile d'ignorer l'aspect stratégique de la région avec cette accumulation de lieux fortifiés. Et cela ne fait que commencer ... Cette langue de terre s'effile progressivement à mesure que nous avançons vers la pointe: l'océan apparait désormais des deux côtés de la route. En cette fin d'après-midi, il n'y a pas foule. Inutile de passer par la case stationnement payant ... Le respect des règles, ça sera pour la prochaine fois. A pieds, nous rejoignons la pointe qui offre un point de vue sur l'Ile d'Aix, certes gâché par la météo plus que perturbée. Et pour continuer sur la même thématique, le quatrième fort de la courte journée. Celui-ci, baptisé fort Enet, a la particularité d'être installé au milieu des flots. Il est néanmoins accessible à marée basse.

Vu l'heure, le temps, et sans avoir vérifié les horaires des marées, hors de question de nous lancer. Seuls quelques ostréiculteurs se sont engagés sur l'estran pour travailler sur leurs parcs. A la place, nous optons pour la chaleur du bar voisin autour qui d'un verre, qui d'une tasse. Voici qui vient clore un premier après-midi qui m'a de suite plongé dans le bain des vacances. Retour au camping ....

Fouras - fort Enet
Fouras - fort Enet
Fouras - fort Enet

Fouras - fort Enet

Publié dans Europe, France, Carnet de voyage

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J
QUe de forts!! On comprend le pourquoi par tes indications. Restés debouts depuis des siècles ils mériteraient peut etre d'etre plus connus. Les paysages sont fascinants dans leur solitude. De belles photos! Bravo!
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J
Merci Jacqueline. Et cela ne fait que commencer. Je crois qu'on en a vu tous les jours en une semaine :-)